Les shakes protéinés, omniprésents dans les salles de sport et les routines des amateurs de musculation, ne seraient pas toujours aussi sains qu’ils en ont l’air. Une enquête menée par l’association américaine Consumer Reports a révélé que 16 produits sur 23 testés contiennent des niveaux de métaux lourds dépassant les seuils de sécurité, notamment pour le plomb.
L’organisation a envoyé trois échantillons anonymes de chaque poudre ou boisson protéinée à un laboratoire indépendant. Les résultats montrent que 16 produits dépassaient la limite de 0,5 microgramme de plomb par portion, seuil de référence adopté par Consumer Reports et inspiré de la réglementation californienne.
Deux marques ressortent particulièrement : Naked Nutrition Vegan Mass Gainer, avec 7,7 µg de plomb par portion, et Huel Black Edition, avec 6,3 µg. À titre de comparaison, la Food and Drug Administration (FDA) fixe un plafond de 5 µg par jour pour les compléments alimentaires, soit dix fois plus que la limite préconisée par Consumer Reports, comme le rappelait Futura Sciences le 20 octobre.
« Les poudres et les shakes protéinés sont devenus extrêmement populaires et font partie intégrante du quotidien de nombreuses personnes soucieuses d’augmenter leur consommation de protéines », a déclaré Brian Ronholm, directeur de la politique alimentaire chez Consumer Reports. « Nos tests ont révélé que la contamination par les métaux lourds toxiques des compléments protéinés est répandue et s’est aggravée depuis nos premières analyses il y a 15 ans. »
Des poudres végétales plus exposées à la contamination
Les protéines végétales, notamment celles à base de pois, présentent les taux de plomb les plus élevés. Les métaux lourds comme le plomb, le cadmium ou l’arsenic sont naturellement présents dans les sols, où ils s’accumulent sous l’effet de la pollution industrielle ou de certains engrais, puis sont absorbés par les plantes.
Consumer Reports observe que « les niveaux moyens de plomb dans ces produits semblent empirer par rapport aux années précédentes ». Contrairement aux médicaments, les compléments alimentaires ne sont soumis à aucune approbation préalable de la FDA avant leur commercialisation, un vide réglementaire qui explique en partie cette contamination persistante.
« Nous déconseillons une utilisation quotidienne de la plupart des poudres protéinées, car beaucoup contiennent des niveaux élevés de métaux lourds et aucune n’est nécessaire pour atteindre vos objectifs en matière de protéines », avertit Tunde Akinleye, chercheur responsable de l’enquête cité par le magazine Sciences et Avenir.
Des risques à long terme pour les consommateurs
Une exposition ponctuelle à de faibles doses ne provoque pas d’effets immédiats, mais une consommation quotidienne et prolongée peut conduire à des troubles cognitifs, des atteintes nerveuses, de l’hypertension ou une fragilisation osseuse.
Les experts recommandent de varier les sources protéiques (animale, végétale, lactée), de choisir des produits certifiés, de respecter les portions indiquées et, surtout, de couvrir ses besoins par une alimentation naturelle : œufs, poissons, légumineuses, viandes maigres.
Selon Consumer Reports, plus des deux tiers des produits testés contiennent davantage de plomb par portion que la quantité jugée ingérable sans danger en une journée.
L’enquête met ainsi en lumière un secteur encore peu encadré, où l’image « healthy » des poudres protéinées dissimule parfois des contaminants invisibles. La prudence reste de mise pour les consommateurs soucieux de leur santé.
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