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Loire-Atlantique : crue modérée de la Loire autour d’Ancenis

07/06/2016 – 18H00 Nantes (Breizh-info.com) – Les conséquences des grandes inondations qu’ont subi Orléans et le Berry la semaine dernière commencent à arriver en Bretagne : les masses d’eau qui se sont déversées, d’abord en précipitations et ensuite dans les sols saturés de l’Orléanais, du Berry et de la Touraine sont en train d’arriver à la Loire, dont les niveaux montent en Anjou et en Basse-Loire.

C’est à peu près le même phénomène qui explique la montée des eaux en Seine à Paris – la Seine y a atteint un maximum de 6m10, et a commencé sa décrue – et dans la vallée de Seine en Haute-Normandie. Les précipitations anormalement importantes qui ont frappé la vallée de la Loire ont aussi touché l’est du Loiret et la Champagne, dans les bassins versants du Loing, de la Marne et de l’Essonne qui tous se jettent dans la Seine.

A ce jour, lundi 6 juin au soir, sept départements sont toujours en vigilance orange crues : il s’agit de l’Essonne (Ile-de-France), de l’Eure et de la Seine-Maritime (Normandie), du Loir-et-Cher, de l’Indre-et-Loire, de l’Indre et du Cher (Centre-Val de Loire). Parmi les affluents de la Loire, l’heure est à la décrue pour l’Yèvre et le Cher, même si les niveaux restent importants près de Tours. Dans les basses vallées angevines, le niveau a aussi cessé de monter. Sur la Loire elle même, les maximas ont été atteints à Orléans (2 m au pont Royal) et Blois (1,9 m) et le niveau du fleuve ne cesse de baisser ; dans cette dernière ville, les levées qui la ceinturent au sud ont tenu, mais l’accès par le sud était quasi impossible le 1er et le 2 juin. A Tours et Langeais, les maximas ont aussi été atteints et la décrue se poursuit très lentement.

Rappelons que les précipitations massives, couplées à l’artificialisation des sols et à la remontée de rivières souterraines ont provoqué d’importantes inondations dans le Loiret, notamment à Montargis dans le bassin versant de la Seine, et à Orléans où l’A10 a été inondée pendant plusieurs jours, ainsi que la tangentielle et plusieurs communes de la banlieue (Chécy, Fay-aux-Loges, Gidy et Coinces notamment). Sur la Sauldre et le Beuvron au sud d’Orléans, ainsi que le Loing dans l’est du Loiret et la Seine-et-Marne, les niveaux des crues centennales de 1910 et 1907 respectivement ont été dépassés.

L’onde de la crue se propage maintenant en Anjou, où l’eau a envahi le 4 juin la place du village de Béhuard. Cette commune située sur une île de Loire, près de Savennières, est du reste habituée à vivre au rythme des crues. La Loire a aussi débordé de ses rives au niveau de Mauves-sur-Loire et de la Chapelle Basse-Mer entre le 4 et le 5 juin. D’autres points de débordement sont signalés vers Anetz, sur les cales de la Chaussée et des Cognées, inondées le 4 juin et à Ancenis, où l’eau a atteint le niveau de 4.20 m et a recouvert une partie des quais. La crue reste cependant très modérée et se limite presque partout aux endroits habituellement inondés. La décrue devrait s’amorcer mardi et se poursuivre mercredi, lentement. A Nantes, avec plus de sept mètres au pont Anne de Bretagne, les niveaux – à marée haute – sont comparables à ceux que l’on observe en mars après des pluies hivernales abondantes.

Plus d’un milliard d’euros de coûts, lourdes conséquences pour l’agriculture

Les premières estimations permettent de chiffrer le coût de la crue à plus d’un milliard d’euros. Dans le Val de Seine en Normandie, d’importantes surfaces de cultures légumières ont été noyées par la Seine qui a débordé ; elles devront pour la quasi-totalité être replantées à neuf. En Beauce et dans le Berry, ce sont des céréales qui se sont retrouvées dans l’eau. Des céréales ont aussi été couchées par l’eau, c’est le phénomène de la verse. D’autres ont stoppé leur croissance après avoir été immergées, et ces champs pourraient pourraient perdre du tiers à la totalité de leur rendement selon la hauteur et la durée de l’inondation. Des dizaines de milliers d’hectares ont été touchés selon la FNSEA, avec une perte de l’ordre de 1000 à 1500 € à l’hectare pour les céréales.

Les dommages sont aussi culturels, comme pour le château de la Ferté-saint-Aubin dont le parc, les caves et les cuisines ont été submergés. Du côté des infrastrucures, l’A10 près d’Orléans a été fermée une semaine, et Vinci a du pomper des milliers de mètres cubes d’eau afin de dégager plusieurs centaines de voitures et de camions bloqués par la montée des flots. La SNCF a vu les voies du RER C inondées en région parisienne ; plusieurs affaissements se sont aussi produits, notamment à Meudon (ligne N entre Paris et Versailles et près de Vierzon (Cher). L’administration pénitentiaire devra quant à elle chiffrer le coût de l’inondation de la prison flambant neuve d’Orléans-Saran, dont les détenus ont été évacués et qui a été construite en zone inondable. Les travaux de remise en état devraient prendre jusqu’à cinq mois ; de nouvelles pompes et des bassins de rétention supplémentaires devront aussi être installés en plus de l’existant, qui s’est avéré insuffisant.

Plusieurs villes ont été inondées, dont Montargis et Pithiviers dans le Loiret, Longjumeau en Essonne, Nemours et Souppes-sur-Loing en Seine-et-Marne, Romorantin dans le Loir-et-Cher. De nombreuses entreprises ont été touchées à Montargis, Orléans ou encore le long de la Seine. Les collectivités ont commencé à chiffrer les coûts, estimés à près de 900.000 € en Seine-et-Marne entre le nettoyage des voiries et l’évacuation des habitants les plus touchés, ou encore à 2,8 millions d’€ à Longjumeau en Essonne. Enfin le tourisme a été pénalisé, notamment par l’interdiction de la navigation fluviale de plaisance sur la Seine ou la fermeture de plusieurs parcs et musées parisiens.

Cependant les dégâts ont été bien moins graves que si le bassin de l’Allier avait été touché sur la Loire, ou que la Seine atteigne la côte de la dernière crue centennale. Pour les bassins versants de la Loire et de la Seine, les inondations ont été en quelque sorte une répétition générale, grandeur nature et selon un scénario nettement plus optimiste, de ce que pourrait être une crue centennale sur les deux fleuves. Crue qui obligerait, rappellons-le, à évacuer une grande partie des habitants du Val de Loire, des boucles de la Seine et de l’agglomération parisienne. Elle couperait aussi la France en deux, voire en trois, puisque nombre d’axes routiers et ferroviaires seront submergés, ainsi que l’accès aux ponts même établis largement au-dessus des flots, comme Cheviré à Nantes. Et plomberait durablement l’économie, en occasionnant des milliards d’euros de dégâts.

Alors que ce sont habituellement les éleveurs laitiers (conventionnels) et les légumiers bretons qui connaissent des temps difficiles, et ce depuis plusieurs années, cette année pourrait être compliquée pour les légumiers du nord de la France et les céréaliers du Val de Loire, de l’Ile-de-France et de la Champagne. En revanche la Bretagne historique et ses régions avoisinantes – Anjou, Maine, Basse-Normandie – sont pour l’heure à peu près indemne – exception faite des vignobles nantais touchés par les gelées tardives – de la météo catastrophique de ce printemps 2016. Pourvu que ça dure.

Crédit photo : DR
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