07/07/2016 – 05H00 Nantes (Breizh-info.com) – On croyait – à tort – que le résultat de la consultation concernant la construction de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes dépendait des électeurs nantais. Il n’en fut rien ; ce sont les communes rurales du nord du département – et plus particulièrement celles du pays de Châteaubriant – qui ont assuré la victoire du « oui ». C’est donc un électorat de droite qui est venu au secours de Jean-Marc Ayrault… Dans sa ville de Nantes, le « oui » ne devance le « non » que de 100 voix (41 906 /41 806). C’est dans ce monde rural très éloigné géographiquement de l’implantation du futur aéroport que l’on trouve les communes qui ont le plus voté « oui ». Des bourgs situés à une heure de route de Notre-Dame-des-Landes. Situation paradoxale qui s’explique par la désespérance sociale qui frappe ces zones qui se sentent abandonnées. Le vieillissement de la population, le chômage, la disparition des services publics et des commerces engendrent une espèce de mort lente qui fait que les habitants attendent un miracle qui redonne vie à leur commune. Ils ont cru le trouver avec l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes dont ils attendent des emplois et le développement économique. D’où leur vote.
C’est dans ce rural profond du castelbriantais que l’on trouve les dix communes qui ont le plus voté « oui » : Ruffigné (85,1%), Lusanger (83,9%),Noyal-sur-Brutz (81%), La Meilleraye-de-Bretagne (81%), Saint-Sulpice-des-Landes (79,8%), Issé ((79,7%), Saint-Julien-de Vouvante (78,4%), Moisdon-La-Rivière (78,3%), Louisfert (77,4%), Saint-Vincent-des-Landes (77,2%).
À coup sûr, Ruffigné, 691 habitants, 33,63 km2, à la limite de l’Ille-et-Vilaine remporte le titre de champion : 217 « oui » (85,10%) et 38 « non » (14,90%). Mais il y eut également 162 abstentions et 2 nuls. Qu’importe, cela devrait valoir à son maire, Louis Simoneau, la reconnaissance d’Alain Mustière, président de l’association « Des ailes pour l’Ouest » et lobbyiste en chef pour le compte des milieux d’affaires nantais et de Vinci. Quant à Jean-Marc Ayrault, il pourrait prévoir une petite légion d’honneur pour le sieur Simoneau, brave honne très certainement, à la recherche d’un ballon d’oxygène pour tenter de redonner un brin d’activité à sa commune.
Bien entendu, avant de rêver, ces petits notables auraient gagné à vérifier comment fonctionnait l’emploi sur le chantier de la ligne à grande vitesse Le Mans-Rennes ; les ouvriers qualifiés appartiennent à Eiffage, tous les autres sont portugais. Si l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes se construit, Louis Simoneau verra sur le site ou bien des Polonais, ou bien des Roumains, ou bien des Portugais, mais bien peu de Bretons ; car le coût de la main-d’œuvre locale est jugé trop élevé. C’est le miracle des travailleurs « détachés ».
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2 réponses
Vous confondez l’emploi directement généré par la construction de l’aéroport et l’emploi à plus long terme, attendu par le Castelbriantais, qui accompagnera le développement de l’économie autour de la zone aéroportuaire.
Les bagagistes et les McJobs des cafés et commerces ? C’est peu de monde, qui eux, existent déjà et seront vraiment transférés du sud au nord.
Personne ne veut vivre près d’un aéroport,sauf ces employés qui seront peu nombreux. A peine pour ouvrir une boulangerie et un coiffeur. Encore moins un fleuriste.
Le développement économique, ça sera pour le sud-Loire qui verra des lotissements et grandes surfaces pousser comme des champignons.