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Dinard. Les films marquants de ce 27ème festival du film britannique

07/10/2016 – 08H15 Dinard (Breizh-info.com) – La 27ème édition du festival du film britannique s’est achevée dimanche 2 octobre 2016. Le film Sing Streets de John Carney a tout raflé au palmarès avec Hitchcock d’Or, prix du scénario et prix du public. Autant le dire tout de suite, nous ne sommes pas du tout d’accord avec ce choix. Sing Streets est un film qui se regarde, mais n’est pas comparable à de nombreuses pépites qui ont remporté le Hitchkock d’Or, de Billy Elliott à Bloody Sunday, en passant par Boy A ou The Full Monty. 

Bon il est vrai que ces dernières années, nous n’avons pas été souvent d’accord avec le jury. En 2015, pas grand chose (en compétition) à se mettre sous la dent. En 2014’71 qui remporte uniquement le prix du public alors qu’il était le meilleur des films présentés, avec Catch Me Daddy. 

Donc exit du palmarès cette année Prevenge ou Moon Dogs, deux films qui pourtant avaient quelque chose de profondément marquant, chacun à leur manière. Histoire de ne pas passer pour les extra-terrestres de service, nous avons interrogé plusieurs spectateurs durant le festival. Si Prevenge fût loin -en raison de sa violence – de faire l’unanimité, Moon Dogs semblait avoir nettement plus enchanté que Sing Streets ou Away. Chacun a fait le choix de voter – ou pas – en fin de séance. Le verdict du public est tombé. Dont acte. Beaucoup reconnaissaient aussi ne pas avoir été conquis par une partie des films en compétition (Away et Chubby Funny particulièrement).

Du côté des films en avant-première, plusieurs films se sont révélés particulièrement prometteurs :

Et le meilleur d’entre eux fût surement « War on everyone » de John Michael McDonagh, avec Michael Pena, Alexander Skarsgard, Tessa Thompson. Le film raconte l’histoire de Terry et Bob : deux flics plus durs que Starsky et Hutch, plus drôles que Laurel et Hardy et plus séduisants que Siegfried et Roy. Ces deux flics ripoux terrorisent le Nouveau Mexique jusqu’à ce que le hasard les conduise à Birdwell, gérant d’un club de strip-tease, et à son excentrique boss James Mangan, croisement inquiétant entre un gentleman et un junkie. Flairant le bon coup, ils décident de les faire chanter. Mais cette enquête va dépasser leurs pires cauchemars sous acides avec la découverte du terrible secret de Mangan. Dès lors, l’affaire va prendre une dimension personnelle et rédemptrice pour ces deux anti-héros, obligés de protéger les innocents et de servir enfin la justice…

N’étant ni amateur de Starsky et Hutch, ni de Pulp Fiction, force est de constater qu’il y a un peu des deux dans ce film, et que l’alchimie prend particulièrement bien. A voir forcément en VOST pour saisir l’humour particulièrement noir et politiquement incorrect des personnages, qui ne s’inquiètent pas de savoir si la HALDE leur collera un procès aux fesses, ou si la police des polices viendra enquêter sur les méthodes utilisées pour parvenir à leurs fins. C’est violent, trash, drôle. Excellent film.

A voir également, le film « Coriolanus » qui est l’adaptation, à notre époque, de la pièce de théâtre « Coriolan ». Écrite par Shakespeare en 1607 d’après la chronique de Plutarque sur le général Caius Martius Coriolanus qui se retourna contre Rome, cité-État qu’il avait pourtant bravement défendu. Le film est réalisé par Ralph Fiennes avec Gerard Butler, Ralph Fiennes, Vanessa Redgrave. Pour l’occasion, ceux qui avaient aimé le Roméo et Juliette fidèle au langage de Shakespeare seront ravis ; Ralph Fiennes a réussi le pari de transposer la pièce de théâtre quelques siècles plus tard en gardant le même texte.

Le film et l’adaptation dans les Balkans ne plaira pas forcément à tout le monde. Sorti en DVD en 2013, il n’était d’ailleurs pas passé par les salles obscures avant de retenter sa chance.  Mais le pari a pourtant été réussi, puisque durant plus de deux heures, on ne s’ennuie pas, et la transition entre les paroles du 17ème siècle et les images actuelles se fait plutôt bien. On pourra simplement reprocher un jeu des acteurs secondaires assez médiocre. A découvrir.

On a apprécié également le film « Lady Macbeth » , programmé en dernière minute. Il s’agissait d’un film de William Oldroyd avec Florence Pugh, Cosmo Jarvis, Paul Hilton, Naomi Ackie, Christopher Fairbank. C’est une transposition du roman de Nikolai Leskov vers l’Angleterre du XIXè siècle. Dans ce conte gothique, une jeune femme, piégée dans un mariage convenu, se livre à une liaison passionnée qui conduit au chaos et à un tourbillon de meurtres dans la contrée.Vraiment pas mal du tout, une bonne adaptation, qui aurait mérité plus de séances.

Enfin,  You’re ugly Too, de Mark Noonan, une comédie tantôt drôle, tantôt dramatique qui se laisse regarder. Le scénario : Will bénéficie d’une libération conditionnelle pour s’occuper de sa nièce Stacey, qui vient de perdre sa mère. Ensemble, ils cherchent à reconstruire un semblant de famille dans un coin de campagne irlandaise paisible. Mais la vie n’est pas tendre avec eux : Stacey est refusée à l’école car elle souffre depuis peu de narcolepsie; quant à Will, il peine à respecter le couvre-feu imposé par son agent de probation, et s’avère être une bien piètre figure paternelle pour la petite fille…

Le film mérite largement la moyenne, voir un peu plus. Mais n’est pas Ken Loach qui veut, un Ken Loach dont, au passage, nous regrettons de ne pas avoir vu son I, Daniel Black, faute d’une projection unique le vendredi.

Quelques déceptions à noter, comme le film « Detour », de Christopher Smith, avec pourtant le jeune talent Ty Sheridan. Le scénario était pourtant prometteur : Harper, un jeune étudiant, déteste son beau-père, responsable d’un accident qui a plongé sa mère dans le coma. Un soir, alors qu’il noie son chagrin dans l’alcool, il élabore un plan avec un voyou et une stripteaseuse pour l’assassiner. Le lendemain, à peine remis de sa cuite, Harper n’a pas le temps de se souvenir de sa rencontre qu’il se retrouve embarqué dans une virée vengeresse, contraint d’assumer ses choix.

 Mais on s’ennuie à mourir. Ça ne prend jamais, et on attend la fin du film avec impatience. Dommage.

Enfin, parmi les films visionnés, Stratton de Simon West, avec Dominic Cooper, Tyler Hoechlin, Tom Felton, Connie Nielsen. Un film anglais qui tente de ressembler à un James Bond qui aurait rencontré Mission Impossible et Homeland. Mais franchement vu et déjà vu, pas passionnant, sans être ennuyeux pour autant.

Nous ne commenterons pas les autres, que nous n’avons pas pu voir. Qu’espérer alors pour l’année prochaine ? Le record de 30 000 entrées sera difficile à battre (250 spectateurs de plus par jour par rapport à 2014). La qualité de l’équipe de bénévoles sera également difficile à améliorer tant elle rend déjà le séjour des festivaliers (et sans doute aussi des invités et des acteurs) agréable.Mais peut être, un retour à plus de productions dramatiques, sociales, rock’roll également, ou historiques. Comme on n’en a pas vu l’an passé, et assez peu cette année.

Celles qui ont fait et font toujours la grandeur d’un cinéma britannique qui compte parmi les grands d’Europe ! Car non, le Brexit n’y change rien, les Anglais, les Nord Irlandais, les Ecossais et les Gallois sont des Européens, et ils nous offrent chaque année de bons moments au festival du film britannique de Dinard !

A l’année prochaine !

Yann Vallerie

Photo : DR
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