Les amoureux du foie gras doivent être sur leurs gardes. Une enquête de la DGCCRF révèle ainsi que de nombreux blocs du célèbre mets festif analysés ne sont pas conformes et peuvent tromper le consommateur.
Des foie gras trompeurs pour les petits budgets
Une publication d’une enquête menée par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a été mise en ligne le 23 décembre 2019 sur le portail du ministère de l’Économie. Réalisés en 2018, les travaux ont été rendus public à un moment critique, soit deux jours avant Noël, et se sont penchés sur la « Qualité des produits de la filière des palmipèdes à foie gras ». Et le bilan est peu reluisant !
L’enjeu était alors, selon la DGCCRF, de « vérifier la loyauté des informations présentes sur l’étiquetage des produits issus de palmipèdes à foie gras » et de « contrôler la composition de blocs de foie gras sans morceaux et des conserves à base de confit. » Or, il s’avère que, « si la réglementation est globalement bien respectée, les faits de tromperie à l’égard du consommateur et les anomalies d’étiquetage sont les principaux manquements constatés. » Avec pour principales victimes des fraudeurs, une nouvelle fois, les consommateurs. Tout particulièrement ceux dont les moyens financiers ne leur permettent pas de se tourner vers du foie gras de qualité.
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Si la réglementation est globalement bien respectée (taux d’anomalie de 14,5%), les faits de tromperie à l’égard du consommateur et les anomalies d’étiquetage sont les principaux manquements constatés! #foiegras #Noel
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Anomalies et non-conformités nombreuses
Avec deux épisodes d’’Influenza aviaire (infections virales hautement contagieuses des oiseaux sauvages et captifs) en 2016 et 2017 dans le sud-ouest de la France, la production de canards gras a été considérablement réduite. De quoi pousser certains acteurs mal intentionnés de la filière à s’adonner à des pratiques commerciales trompeuses à l’égard du consommateur mais aussi à ne pas respecter les normes de commercialisation imposées.
Une tendance confirmée par l’étude de la DGCCRF qui précise que, sur les près de 70 établissements contrôlés (parmi lesquels des exploitations agricoles, des supérettes mais aussi des établissements industriels), un taux d’anomalies de 14,5 % est à déplorer. Dont un tiers représentent des faits de tromperie à l’égard du consommateur. L’étiquetage est également mis en cause. Au total, 31 % des établissements contrôlés ont présenté au moins une anomalie.
Par ailleurs, les laboratoires de la DGCCRF, sur les 35 prélèvements analysés, en ont déclaré 17 comme étant non conformes tandis que 2 étaient « à surveiller ». Au total, c’est donc un peu glorieux taux de non-conformité de 54 % qui était à déplorer.
Des excès d’eau fréquents
Dans sa synthèse, la DGCCRF détaille que, sur les 21 blocs de foie gras prélevés, 9 contenaient une quantité d’eau supérieure à la limite autorisée de 10 %. Cette présence trop importante d’eau est la conséquence d’une méthode destinée à améliorer la texture du foie gras. Tout en diminuant la dose réelle de foie gras pour chaque bloc fabriqué. Cependant, cette adjonction d’eau n’est pas indiquée sur les étiquettes.
Autre point noir, dans certains plats cuisinés à base de confit, des excès de sicots (racines des plumes) et des défauts de plumage ont aussi été constatés sur les manchons présents dans les confits. Enfin, l’IGP (Indication géographique protégée) n’est pas un gage de qualité à toute épreuve puisque cinq des six produits labellisés IGP analysés se sont révélés non conformes pour des problèmes de composition (déficit de masse net égoutté et/ou excès de sicots pour les confits et excès d’eau pour les blocs de foie gras).
Les consommateurs doivent également se méfier des dénominations interdites concernant les préparations à base de foie gras : « pâté au foie gras », « mousse au foie gras » ou « foie gras de canard entier mi-cuit à la figue » sont autant de noms inappropriés car la dénomination des préparations de charcuterie ne peut pas faire référence au « foie gras » et le décret ne prévoit pas de fruit en tant qu’ingrédient.
En définitive, ouvrez l’œil avant d’acheter votre foie gras. Et bon appétit tout de même !
AK
Crédit photos : Pixabay (Pixabay License/carineva)
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