Le « Ligérien » Didier Le Gac

On ne peut pas dire que Didier Le Gac (Renaissance), député de Brest rural, soit un partisan de la réunification de la Bretagne. Hypocritement, il se dit « ni pour ni contre » un rattachement de la Loire-Atlantique à la Bretagne. « Je respecterai la volonté des Ligériens », admet-il ; on remarquera que pour lui les habitants de la Loire-Atlantique ne sont pas des Bretons mais des « Ligériens », ce qui situe le personnage.

Il y verrait un moyen de fragiliser le bassin brestois : « Ici, on se bat déjà tous les jours pour équilibrer l’est et l’ouest de la Bretagne. Alors, demain, face à un axe Rennes-Nantes qui est déjà celui qui attire la population active, on aurait encore plus de difficulté à se faire entendre » (Le Télégramme, Brest, samedi 26 novembre 2022).

Tout n’est pas faux dans cet argument. Effectivement, tant qu’une politique d’aménagement du territoire breton volontariste ne sera pas engagée, l’axe Brest-Quimper sera désavantagé ; ce qui signifie d’abord une planification – incitative pour certaines zones et dissuasive pour d’autres – et une volonté politique (comme c’était le cas du temps des gaullistes).

Pour cela, l’exécutif régional dispose de moyens pour « encourager » ou « décourager ». Par exemple les fameuses subventions et aides auxquelles les investisseurs sont très attachés. Un exemple actuel : la Bretagne ne verrait que des intérêts à ce que l’usine Bridor que Louis Le Duff veut implanter à Liffré (près de Rennes) aille s’installer du côté de Brest – peut-être même à Callac… Mais l’ancien maire de Liffré, aujourd’hui président de la Région, Loïg Chesnais-Girard n’est pas de cet avis…

Bernard Morvan

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