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Environnement. Les chenilles processionnaires, ce fléau qui a contaminé la France

Les chenilles processionnaires, un fléau pour l’Homme et la flore, prolifèrent désormais dans toute la France. Leurs poils urticants peuvent causer des réactions allergiques graves.

Chenilles processionnaires : un fléau touchant l’Hexagone

Intrigant serpentin empruntant parfois même le bitume des routes pour se déplacer, les chenilles processionnaires sont de retour depuis quelques semaines. Redoutées pour leurs poils urticants, ces insectes nuisibles, reconnaissables à leur façon de se déplacer en longue file, sont non seulement destructeurs pour les végétaux, mais peuvent également causer des réactions allergiques graves chez l’homme et les animaux. Dorénavant, tout l’Hexagone est concerné par le phénomène, les chenilles processionnaires appréciant particulièrement la chaleur des derniers étés. Sans compter les vagues de chaleur automnales et les hivers doux favorisent des développements larvaires précoces.

Mais elles n’attendent cependant pas la saison estivale pour se montrer puisque l’on observe généralement deux pics quant à leur prolifération : l’un au mois de mars et l’autre au mois de juin. Leur saison s’étendant par ailleurs jusqu’au mois d’août.

Il aura toutefois fallu attendre le mois d’avril 2022 et la parution d’un décret pour que ces chenilles processionnaires soient classées comme « nuisibles ».

Outre les menaces qu’elles représentent pour la santé humaine, les chenilles processionnaires sont également un véritable fléau pour la flore car elles provoquent, entre autres, la défoliation des arbres.

Comment reconnaître ces insectes ?

Actuellement en France, deux espèces de chenilles présentant un risque pour la santé humaine sont à distinguer : la chenille processionnaire du pin (Thaumetopoea pytiocampa) et la processionnaire du chêne (T. processionea). Ces deux nuisibles n’ont pas les mêmes cibles puisque la première préfère coloniser les résineux de la famille des pins (pin sylvestre, pin noir, cèdre de l’Atlas, etc.) quand son homologue opte pour les feuillus de la famille des chênes (chêne sessile, etc.).

Autre différence entre ces deux espèces de chenilles processionnaires révélée par l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail), elles n’ont pas la même saisonnalité : les expositions aux processionnaires du pin sont observées de janvier à mai, avec un pic en mars, tandis que celles du chêne se manifestent d’avril à août, avec un pic en juin.

Pour reconnaître ces larves de papillons de nuit, hormis leur particularité de se déplacer en file indienne, les chenilles processionnaires se caractérisent par une couleur brune orangée pour celles du pin et grise argentée pour celle du chêne. Mesurant jusqu’à 4 cm de longueur à la fin de leur croissance, elles ont pour habitude de tisser des nids de soies dans l’arbre colonisé et en sortent la nuit pour en manger les feuilles. Toutefois, une fois en dehors de leur habitat, les deux espèces peuvent être difficiles à différencier.

Chenilles processionnaires

Un nid de chenilles processionnaires dans un pin. Source : Flickr

À noter que, si les chenilles processionnaires du pin descendent le long du tronc pour aller s’enfouir dans le sol et se transformer en chrysalide une fois leur dernier stade larvaire atteint, leurs homologues préfèrent pour leur part rester dans les arbres pour cette ultime étape.

Quelques semaines plus tard, lorsque la métamorphose est réalisée, le papillon sort et les individus mâles et femelles se reproduisent. Les femelles iront pondre leurs œufs en haut d’un autre arbre et recommencer ainsi un cycle de vie.

chenilles processionnaires

Chenilles processionnaires du pin après leur métamorphose. Source : Wikipédia

Chenilles processionnaires : attention aux enfants !

En ce qui concerne les risques pour les humains induits par la prolifération de ces nuisibles, il faut savoir que c’est lors de la migration des chenilles processionnaires du pin le long du tronc pour aller s’enfouir dans le sol que ceux-ci sont les plus élevés. Parfois, une file indienne de ces insectes peut compter jusqu’à 300 individus… Autant dire que la vigilance est de mise et qu’il vaut mieux regarder à deux fois avant de s’asseoir dans l’herbe ou aux abords d’une forêt.

Une attention toute particulière devra par ailleurs être portée aux enfants, lesquels pourraient être tentés d’attraper ces chenilles sans en connaître les conséquences. En cas d’ingestion, elles peuvent représenter un risque majeur d’intoxication.

À savoir également que même les nids vidés de leurs occupantes contiennent malgré tout une forte concentration de poils urticants. Lesquels peuvent notamment être disséminés par le vent ou lors de la taille de l’arbre infesté. Ainsi, selon l’Anses se basant sur les données des centres antipoison, dans un cas sur deux, les personnes exposées n’avaient pas vu de chenilles.

Une toxine potentiellement dangereuse

Aussi, la thaumétopoéine, une protéine toxique très irritante et inflammatoire contenue dans les poils urticants des chenilles processionnaires, peut pénétrer dans la peau humaine mais aussi dans l’œil, le nez ou encore la bouche. Information « rassurante » cependant, l’Anses précise que, sur plus de 1 200 expositions recensées entre janvier 2012 et juillet 2019, la plupart des cas étaient bénins, 90 % concernant la peau.

Une fois la toxine libérée, on peut ainsi observer une réaction similaire à celle piqûres d’ortie, à savoir des boutons et des plaques rouges apparaissant sur la peau et suscitant des démangeaisons.

C’est lors d’une exposition importante à ces poils urticants que les risques sont plus sévères : d’autres symptômes peuvent alors survenir et engendrer un emballement du système immunitaire avec pour conséquences possibles une perte de connaissance, un malaise ou une baisse brutale de la tension artérielle.

Pour les personnes touchées au niveau des yeux, des lésions de la cornée (kératite) et des troubles persistants de la vue peuvent être occasionnés dans les cas les plus graves. Toutefois, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail indique que moins de 5 % des cas étaient de « gravité moyenne et concernaient alors plutôt des poils reçus dans les yeux ».

S’ils atteignent le système respiratoire, les poils urticants peuvent aussi générer des difficultés à respirer et parfois entraîner des crises d’asthme.

Lors de balades en forêt, il est donc conseillé de porter autant que faire se peut des vêtements longs et couvrants. Tout comme il est déconseillé de se frotter les yeux durant la promenade. Plus généralement, l’Anses a publié sur son site une série de recommandations à destination du grand public face aux chenilles processionnaires :

Chenilles processionnaires

Source : Anses

Crédit photo : Pixabay (Pixabay License/JosepMonter) (photo d’illustration)
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3 réponses à “Environnement. Les chenilles processionnaires, ce fléau qui a contaminé la France”

  1. Et Alors ! dit :

    Il existe des pièges à chenilles processionnaires ; il aurait été utile d’en parler ainsi que des mésanges
    qui les éliminent .

    • PHILIPPE DE GEOFROY dit :

      Autre solution : en hiver le matin quand il fait bien froid tirer des coups de fusil dans les cocons. Les courants d’air froids tuent les bébêtes. Également mise en place d’un traitement bio le long du tronc de l’arbre au moment de la descente des chenilles processionnaires

  2. François BLANC dit :

    petit fléau à côté du marxisme , de l’islam et de la fusion des deux qu’est le macronisme

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