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Des difficultés financières et structurelle pour la Cité sanitaire de Saint-Nazaire ?

La Cité sanitaire de Saint-Nazaire, qui regroupe le Centre Hospitalier de Saint-Nazaire (CHSN) et la Clinique Mutualiste de l’Estuaire (CLME), fait l’objet d’un rapport détaillé de la Chambre régionale des comptes des Pays de la Loire. Ce document met en lumière des difficultés financières et structurelles de cet établissement hybride public-privé.

Le centre hospitalier de Saint-Nazaire (CHSN) et la clinique mutualiste de l’Estuaire (CLME) coopèrent étroitement depuis le début des années 2000. Cette coopération a conduit à la construction d’un unique pôle santé où ils se sont réunis : la cité sanitaire de Saint-Nazaire, dont les bâtiments ont été construits entre 2008 et 2012 dans le cadre d’un bail emphytéotique hospitalier (BEH). Le pôle est géré au moyen de trois groupements de coopération sanitaire (GCS) constitués entre le CHSN et la CLME.

« Le CHSN, qui est un établissement public de santé, et la CLME, qui est un établissement de santé mutualiste (à but non lucratif), disposant du statut d’établissement de santé privé d’intérêt collectif (Espic) parce qu’associé au service public hospitalier, emploient ensemble près de 3 200 agents en équivalent temps plein, et disposent d’une capacité de 680 lits et places pour leur activité de médecine, de chirurgie et d’obstétrique (MCO). La zone d’attractivité de la Cité sanitaire, qui correspond globalement au territoire du littoral de la Loire-Atlantique, est particulièrement dynamique d’un point de vue démographique, que ce soit sur le long terme ou chaque été. L’activité des deux établissements progresse donc fortement, globalement, même si celle de chirurgie diminue relativement.

Comparés à des établissements de santé de taille semblable, le CHSN et la CLME, dont la qualité des soins hospitaliers a été certifiée par la Haute autorité de santé avec un très bon niveau, ont une activité beaucoup plus dynamique et particulièrement efficiente au regard du nombre de personnels médicaux et du nombre de lits et places » indique le rapport.

Une situation financière contrastée

Si le Centre Hospitalier de Saint-Nazaire montre des signes de redressement financier, notamment grâce à une gestion plus rigoureuse, la Clinique Mutualiste de l’Estuaire connaît des difficultés importantes. Depuis 2020, les comptes de la clinique sont dans le rouge, principalement en raison de l’augmentation des charges salariales. L’écart se creuse ainsi entre les deux entités, alors que la mutualisation des ressources devait initialement permettre une meilleure répartition des charges et une amélioration globale des soins.

La Chambre régionale des comptes recommande de renforcer la coopération entre les deux structures via un projet médical commun, tout en simplifiant les gouvernances actuelles, jugées trop complexes et inefficaces.

La Chambre régionale des comptes souligne par ailleurs la dynamique positive des deux établissements en termes d’activité. Leur progression est globalement forte, notamment en médecine et obstétrique. Le Centre hospitalier de Saint-Nazaire (CHSN) se distingue par des résultats particulièrement encourageants et une gestion de plus en plus efficiente. En revanche, l’activité chirurgicale, qui diminue relativement, pose question, notamment du côté de la Clinique mutualiste de l’Estuaire (CLME)

Le Bail Emphytéotique Hospitalier (BEH) : un frein au développement

Le rapport critique également la gestion du Bail Emphytéotique Hospitalier (BEH), utilisé pour financer les infrastructures de la Cité sanitaire. Ce contrat, qui lie les deux entités à un propriétaire privé des bâtiments, n’a pas été correctement intégré dans la comptabilité, ce qui fragilise les finances des établissements. Le surendettement du CHSN est directement lié à ce BEH. Des négociations sont en cours pour régulariser cette situation complexe, mais le rapport souligne que les relations avec le propriétaire privé restent tendues.

La Chambre pointe du doigt la faible collaboration entre le CHSN et la CLME, pourtant un pilier de ce projet sanitaire commun. Elle insiste sur la nécessité de repenser la stratégie globale, avec un projet médical commun et une plus grande coordination entre les deux entités pour atteindre les objectifs fixés lors de la création de la Cité sanitaire.

Des recommandations pour redresser la situation

En conclusion, le rapport offre plusieurs pistes pour améliorer la gestion de la Cité sanitaire de Saint-Nazaire :

  1. Comptabilité analytique : Mettre en place une comptabilité analytique afin de suivre précisément l’utilisation des ressources et améliorer l’efficience des soins.
  2. Projet médical commun : Créer une véritable synergie entre le CHSN et la CLME pour renforcer la complémentarité des soins proposés.
  3. Révision du BEH : Intégrer le bail dans les comptes et revoir les termes du contrat pour alléger les charges financières des deux structures.

La Chambre régionale des comptes appelle à une réforme pour éviter l’aggravation des difficultés financières et organisationnelles de la Cité sanitaire. L’avenir de cette collaboration public-privé dépendra de la mise en œuvre de ces recommandations.

Tout le rapport ici

Crédit photo : DR
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2 réponses à “Des difficultés financières et structurelle pour la Cité sanitaire de Saint-Nazaire ?”

  1. froggy dit :

    Le partenariat public-privé, véritable boomerang financier.
    La France a sous-traité aux grands groupes la construction, la gestion, la maintenance des hopitaux, stades, autoroutes. Les français vont payé la note pendant des années.

  2. patphil dit :

    3 milliard donnés à l’ukraine (pour acheter des armes américaines ou gonfler le portefeuille des dirigeants) et en même temps rien pour les hopitaux en france; drole de pays

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