C’est une affaire qui illustre bien les limites de la justice en matière de traitement des fusillades à Nantes, face au poids de l’omerta dans les quartiers dits « sensibles ». Le soir du 2 mai 2016, une dizaine de jeunes était réunie pour jouer à la console ou regarder la télé dans un local associatif rue d’Irlande, quand trois hommes cagoulés, casqués et armés font irruption vers 0h45 et tirent une dizaine de coups de feu, avant de prendre la fuite en scooter et en Audi A3. Trois jeunes sont blessés dont un au bassin. Six ans jour pour jour plus tard, un prévenu unique a été jugé pour les faits. De l’ADN est saisi sur les munitions retrouvées.
En novembre 2016 en effet, la gendarmerie retrouve des armes de guerre et des munitions dans un appartement de la rue Paul Ramadier, quartier Beaulieu, en perquisitionnant pour une affaire de cambriolages. Une arme de poing matche avec la fusillade de la rue d’Irlande – et sur celle-ci, l’ADN prélevé sur les lieux. L’occupant de l’appartement, alors inconnu de la justice et mineur au moment de la fusillade, est relié par l’ADN et une instruction ouverte. A l’époque, il admet avoir seulement manipulé l’arme qui était déposée chez lui.
Déjà condamné 5 fois…
Six ans plus tard, l’individu a été condamné cinq fois, et il jure n’avoir été que le gardien des armes – une sorte de « nourrice », mais pas pour un stock de drogue. Néanmoins, le dénommé Soufiane Saïdi est condamné à cinq ans de prison, dont un avec sursis – contre 7 ans requis. Les deux autres tireurs – le nombre exact n’a jamais pu être établi, après la fusillade les témoins parlaient de « trois à cinq tireurs » – n’ont pas été retrouvés.
Louis Moulin
Photo d’illustration : DR
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Une réponse à “Nantes. Six ans après la fusillade de Malakoff, quatre ans ferme pour le tireur”
et il a fallu six ans pour condamner le gars, qui sortira bientot grace aux remises de peines automatiques!