11/11/2016 – 07H00 Paris (Breizh-info.com) – Benoît Hamon est catégorique : François Hollande «va perdre la primaire». Le député des Yvelines (Trappes) assure également qu’ «il y aura un bulletin de vote Hamon au premier tour de la primaire. Ne doutant de rien, ce dernier compte bien l’emporter : «C’est pour ça que je suis candidat, c’est pour gagner» (Le Figaro, lundi 26/09/16).
La primaire de la «Belle Alliance populaire» (sic), organisée par le PS, comptera deux tours (22 et 29 janvier 2017), tandis que le dépôt des candidatures aura lieu entre le 1er et le 15 décembre 2016.
Il est donc temps pour les sondeurs de nous donner la température en ce qui concerne les intentions de vote. Pour IPSOS – Sopra Steria, au premier tour de la primaire, François Hollande arriverait en tête avec 43%, suivi par Arnaud Montebourg 31 % et Benoît Hamon 16% (Le Monde, 27/09/16). Pour BVA, les indications sont quasiment identiques : 43% pour François Hollande, 33% pour Montebourg et 14% pour Hamon. Mais, exercice nouveau, BVA s’est intéressé au second tour : Arnaud Montebourg l’emporterait avec 52%, tandis que François Hollande se contenterait d’un 48% (03/10/16).
Incontestablement, dans cette affaire et dans d’autres, Benoît Hamon fait figure de second couteau. Ce professionnel de la politique est né à Saint-Renan, près de Brest. Il a tout fait ou presque : manifestant contre la loi Devaquet (hiver 1986-1987), militant à la section de brest du PS, assistant parlementaire, président du Mouvement des jeunes socialistes, conseiller pour la jeunesse auprès de Lionel Jospin (1995-1997), membre du cabinet de Martine Aubry comme conseiller technique chargé de l’emploi des jeunes (1997-1998), puis comme conseiller chargé des affaires politiques (1998-2000), parachuté en Ile-de-France, conseiller municipal de Brétigny-sur-Orge (2001-2008), député européen (2004-2009), membre du bureau national du Parti socialiste, secrétaire national du Parti socialiste, professeur associé à l’université Paris VIII (2008-2009), porte-parole du Parti socialiste (2008-2012), conseiller régional d’Ile-de-France, ministre délégué chargé de l’Économie sociale et solidaire (2012-2014), ministre de l’Éducation nationale (2014), conseiller municipal de Trappes et conseiller communautaire de la communauté d’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines, etc.
Son casse-croûte est assuré par son mandat de député de Trappes (Yvelynes) ; il y a été élu au second tour en battant le sortant Jean-Michel Fourgous (UMP) en juin 2012 : 55,38% contre 44,62%. Après son éviction du gouvernement, il retrouve son job de député et siège pour la première fois à l’Assemblée nationale le 30 septembre 2014.
Bien que Breton, Benoît Hamon ne s’est jamais intéressé à la question bretonne. Ni de près ni de loin, même s’il a tenté sa chance dans la circonscription d’Auray en 1997. Il y a fait ses premières armes contre Aimé Kerguéris (UDF), député sortant, qui n’a pas eu de difficulté à se faire réélire dans ce secteur ancré à droite (Quiberon, Carnac, La Trinité-sur-Mer…). Profitant d’une poussée à gauche – qui permettra au PS de remporter ces élections législatives et à Lionel Jospin de devenir Premier ministre – le débutant Hamon réalise un beau score. Au second tour (1er juin 1997), il engrange 23 937 suffrages (45,64%), alors que Aimé Kerguéris triomphe sans gloire : 28 502 voix (54,35%).
Mais Benoît Hamon connaît la règle du heu. Lorsque dans des circonstances favorables (poussée nationale), un homme de gauche ne parvient pas à s’imposer dans une circonscription de droite, il n’y a pas lieu d’insister. Car, lorsque le soufflé retombera, on risque un recul sévère. Reste la possibilité de trouver en Bretagne une circonscription favorable. Mais toutes les places sont prises et les barons Cuillandre, Hervé et Ayrault verrouillent leurs territoires, à Brest à Rennes et à Nantes. Et comme Benoît Hamon est ambitieux, il ne se voit pas candidater à vie à Auray. D’où ce parachutage en Ile-de-France.
Reste maintenant à transformer la circonscription de Trappes en bastion et à se faire réélire en juin 2017, alors qu’un raz-de-marée profitant à la droite est annoncé. En juin 2012, au second tour il devançait le candidat de la droite avec 3872 voix (19 925/16053). Un recul de 10 % (1992 voix) serait donc insuffisant pour le mettre en difficulté. Il faudrait monter à 20 % (3985 voix) pour renvoyer Benoît Hamon à Saint-Renan. Mais, manifestement, il dispose d’une base électorale solide dans la population immigrée.
Il a tout fait pour… En décembre 2015, lors de l’examen de la réforme constitutionnelle voulue par le président de la République, il s’oppose dans l’inscription dans la Constitution de la déchéance de nationalité pour les Français binationaux. Il dépose dans le même temps un amendement voulant ouvrir le droit de vote des étrangers aux élections locales. Se démarquant de la droite et du Premier ministre concernant la polémique sur le burkini, il reproche à François Hollande la tiédeur de sa position de «ni provocation, ni stigmatisation» : «Jusqu’où va-t-on aller dans la stigmatisation des musulmans français dès lors qu’ils appartiennent à une religion ? Jusqu’où va-t-on aller dans le silence du président de la République ?» (Le Figaro.fr, 26/08/16).
On l’aura compris, Benoît Hamon sait parler aux musulmans. Ce sont des électeurs comme les autres (une homme = une voix) et comme dans le secteur de Trappes, ils constituent une forte majorité, il est habile de les caresser dans le sens du poil. C’est du marketing élémentaire…Ce qui n’empêchera pas le candidat à la primaire de la «Belle alliance populaire» de discourir sur la «laïcité» dès que l’occasion se présentera.
B. Morvan
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2 réponses
surtout un nuisible d etat , parasite des contribuables , qui en 2017 retourne dans l anonymat d ou il vient …
Merci les contribuables de m’avoir permis de vivre à vos crochets. Hamon Ben !