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Pédophilie. « Que René Schérer perde son titre de professeur émérite » réclament des féministes du collectif Némésis

« Nous voulons que René Schérer perde son titre de professeur émérite et que l’université Paris 8 s’excuse d’avoir fait sa promotion pendant des années. Nous savons que cette université, haut lieu du gauchisme universitaire ne tolérerait pas un professeur professant des idées racistes ou sexistes donc nous imaginons qu’ils feront la même chose pour un apologiste de la pédophilie ».

Telle est la demande effectuée par le collectif féministe Némésis, sur son site Internet, à propos du philosophe français, bientôt âgé de 100 ans, professeur émérite à l’université Paris 8 Saint-Denis.  « Nous souhaitons également que des enquêtes soient menées pour vérifier si cette pédophilie n’est restée que « virtuelle », il est avéré que René Schérer était l’amant de Guy Hocquenghem lorsque ce dernier n’avait que 15 ans et il est peu probable que de tels comportements ne se produisent qu’une fois. Pour cela, nous demandons à nos abonnés de contacter Annick Allaigre, la présidente de l’Université Paris 8 sur son twitter ou à l’adresse mail [email protected] » écrivent-elles encore.

Une demande qui intervient dans un contexte où certains pédophiles ou apologistes de la pédophilie qui ont écumé tranquillement les plateaux TV, les partis politiques, ou les salons parisiens, commencent à être montrés du doigt par la population, qui s’interroge sur l’omerta autour de ces affaires pédophiles, durant des années.

Qui est René Scherer ? 

Normalien et docteur en philosophie, René Schérer est professeur de philosophie au célèbre lycée parisien Henri-IV et a 40 ans en 1962 lorsqu’il devient l’amant de Guy Hocquenghem, son élève âgé de 15 ans à l’époque. Ce dernier deviendra aussi un militant de la cause homosexuelle et un apologiste de la pédophilie (nous parlons bien de pédophilie stricte définie comme des relations sexuelles avec des enfants non pubères et non pas de relations avec des adolescents pubères).

En 1967 il découvre la pensée du socialiste utopiste Charles Fourrier dont il devient un spécialiste et s’immerge dans le bouillonnement libertaire de Mai 68. C’est donc tout naturellement qu’il se retrouve au Centre universitaire expérimental de Vincennes (dont l’université Paris 8 est l’héritière) aux côtés des théoriciens en vogue de l’après 68 comme Gilles Deleuze (qui l’a beaucoup inspiré), Hélène Cixous, Michel Foucault, Félix Guattari, Jean-François Lyotard… Le Centre sera transformé en université par le pouvoir gaulliste dans l’optique d’en faire une sorte de soupape de sécurité du gauchisme estudiantin. Selon une anecdote rapportée par le journal L’Aurore, un cheval aurait même été inscrit en licence et aurait obtenu son diplôme. Vraie ou non, cette histoire illustre bien le caractère particulier de la « fac de Vincennes », l’anarchie qui y règne, et une atmosphère intellectuelle prête à tous les excès.

En 1971 est créé le FHAR, Front homosexuel d’action révolutionnaire, groupuscule d’extrême gauche de soutien à la cause LGBT et très bien implanté à la fac de Vincennes, Guy Hocquenghem (passé par la Ligue communiste) en est un des principaux animateurs. Influence de la permissivité de l’époque ou du poids de Réné Schérer dans l’organisation, le FHAR défend aussi les droits des pédophiles.

Durant les années 70 René Schérer prend position de plus en plus ouvertement en faveur de la légalisation de la pédophilie, tout en critiquant les institutions traditionnelles comme la famille ou l’école. C’est en 1974 que sort son livre le plus connu, « Emile perverti » une relecture critique du livre de Jean-Jacques Rousseau mais avec une tonalité pro-pédophile obsessionnelle. En 1976 il dirige à la fac de Vincennes des séminaires consacrés à l’enfance et fait l’apologie de la pédophilie dans la revue « Recherches ». En 1978, il publie l’essai « Une Érotique puérile » dans lequel il s’insurge contre la « législation imbécile » qui empêche les rapports sexuels entre adultes et enfants.

En 1979, un pédophile du nom de Jacques Dugué, lié à un réseau international de pédopornographie, est interpellé par la police en flagrant délit en train de photographier des enfants nus à son domicile. Certains n’ont pas plus de 6 ou 7 ans. Il choisissait ses victimes dans les milieux modestes et les attirait avec des gratifications ou de l’argent. Dugué écrit une tribune libre dans Libération où il revendique son goût pour la « sodomisation » des enfants. René Schérer et Gabriel Matzneff viennent témoigner en sa faveur mais il est finalement condamné à 6 ans de prison ferme.

En 1982, Schérer est mis en cause, à tort, dans une autre affaire de pédophilie, l’affaire du Coral où il sera blanchi. Après cet incident il met néanmoins moins en avant son militantisme pro-pédophilie dans ses travaux philosophiques.

Pendant les années 80, une certaine normalisation a lieu à Vincennes et la fac et ses enseignants sont transférés à Saint-Denis. L’université s’appelle aujourd’hui Paris 8 Saint-Denis. C’est tout naturellement que René Schérer y donne ses cours et suit une carrière de ponte de la philosophie française. La pédophilie s’y fait moins présente mais Schérer ne renie jamais rien de son militantisme dans les rééditions de ses ouvrages les moins ambigus ou dans ses interviews.

Il est nommé professeur émérite par l’université Paris 8, des colloques et des journées spéciales lui sont régulièrement consacrées à Saint-Denis ou dans d’autres universités.

René Schérer et l’apologie de la pédophilie

Contrairement à Gabriel Matzneff ou à Tony Duvert (écrivain pédophile particulièrement explicite mort dans l’indifférence en 2008), René Schérer ne raconte pas ses propres expériences sexuelles avec des enfants dans ses ouvrages mais préfère faire l’apologie des rapports sexuels entre enfants et adultes sur un ton sentencieux et verbeux, bien typique de la philosophie engagée des années 70. Mais son idéologie gaucho-libertaire et son langage doctrinaire abscons masquent difficilement la pédophilie crasse et sordide qui émane de ses livres.

Ainsi dans « Emile perverti » sous-titré « ou des rapports entre l’éducation et la sexualité », il se lamente que « l’exclusion de la sexualité de l’élève est en même temps celle de la sexualité du précepteur. », dans le même ouvrage il explique ensuite que l’échangisme n’est pas vraiment libre car pratiqué uniquement entre adultes : « Ce que montre, par exemple, la coutume, répandue en certains milieux dits « libérés », d’échanges de partenaires obéissant à des règles définies, toujours des partenaires d’une certaine classe d’âge (majeurs selon la loi) et généralement mariés. ». La pédophilie s’y fait de plus en plus obsessionnelle puisque l’auteur ne peut s’empêcher de parler du potentiel érotique de l’anus des enfants : « Quant à l’érogénéisation de la zone (anale NDLR), pas question. Anus interdit. Même si l’enfant sait fort bien le temps qu’il passe aux cabinets, cet éminent lieu érotique et culturel, même s’il enfonce en cachette maints objets divers ravis à l’attention de la famille. »

Son maître à penser, le socialiste Fourrier, n’est pas épargné par sa vindicte pro-pédophilie puisque selon lui Fourrier « chasse (…) les hommes qui auraient des goûts pédophiliques (dans un) (…) accès de pudibonderie. » Dans un autre chapitre René Schérer conteste les conclusions d’auteurs comme Françoise Dolto (très à la mode dans les années 70) sur le caractère nocif pour les enfants des relations sexuelles, de l’inceste et de la promiscuité sexuelle avec les adultes. Dans sa conclusion, Schérer appelle « la secte des instituteurs et des pédagogues » à se faire « attentive aux attractions passionnées des enfants » et à les aider « à satisfaire l’immensité de leurs désirs, en dehors des familles et contre elles ».

Le livre est réédité en 2006 et René Schérer dans sa préface ne renie pas ses écrits, il explique que « L’illusion d’un éden érotique élargi à l’enfance n’a plus aujourd’hui la faveur du public. » tout en critiquant les lois « Dites de « protection », au vrai de mise à l’écart du monde de la jouissance et de l’amour. ».

Dans son livre de 1978, « Une érotique puérile », il explique qu’ « Une érotique […] rayonne des enfants, dont l’adulte cherche à se garantir, car il y pressent le plus grand des dangers. Aussi dresse-t-il des barrières là où il faudrait ménager des passages et ouvrir une libre voie à l’essor. » Toujours dans la même thématique il écrit dans Libération (9 juin 1978) : « On s’interroge sur la possibilité d’un amour partagé entre un homme et un enfant. C’est que l’on voudrait, au couple insolite, imposer une grille d’une érotique d’adultes, entre personnes cloisonnées. Mensonge, énigme, impossibilité ou crime, l’amour pédophilique devient au contraire toute lumière dès qu’on l’introduit au champ de l’érotique puérile. […] L’aventure pédophilique vient révéler quelle insupportable confiscation d’être et de sens pratiquent à l’égard de l’enfant les rôles contraints et les pouvoirs conjurés. »

Dans le livre « Enfantines » sorti en 2002 René Schérer critique « l’aggravation d’une censure qui touche spécialement l’enfant et même le mineur en général » puis décrit des scènes de pédophilie suggérées dans des films reconnus en particulier dans ceux de Pasolini, le livre est orné de tableaux d’enfants nus.

En 2010, dans un entretien pour les « Lettres françaises », journal de la mouvance du PCF dont le rédacteur en chef Jean Ristat en est membre, reproduit dans son « Petit alphabet impertinent », il déplore les lois de protection des mineurs : « On rappellera, avec Sade : « Français encore un effort » si vous voulez que, sur ce plan des mœurs et des mineurs, la gauche soit vraiment en avant, libératrice et libertaire. C’est cela qui est le plus choquant dans la législation contemporaine : non pas qu’elle protège les enfants contre des torts (violences ou autres !) réels, mais qu’elle en crée d’imaginaires, et relativement à une tranche d’âge dépassant largement l’enfance proprement dite, jusqu’à la puberté. »

Dans l’ensemble de son œuvre par ailleurs, les références à Gabriel Matzneff et à Tony Duvert sont constantes, alors que les autres romanciers sont très rarement cités. Quel est le point commun de ces deux auteurs ? La pédophilie.

ANNEXES

https://llcp.univ-paris8.fr/?-Professeurs-et-Enseignants-chercheurs-honoraires-

https://www.univ-paris8.fr/Scherer-hospitalier

https://blogs.mediapart.fr/thierrybriault/blog/220118/lart-comme-un-combat

Sur Guy Hocquenghem, le FHAR et ses tendances pro-pédophiles et l’affaire du Coral :

Frédéric Martel, Le Rose et le noir, 2000

Œuvres de René Schérer citées :

Emile Perverti, 1974 et réédition de 2006

Une Érotique puérile, 1978

Enfantines, 2002

Petit alphabet impertinent, 2014

Sur l’affaire Jacques Dugué :

Le Monde du 4 novembre 1981 et du 1er mars 2001

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