Suède : Des gangs créent des cliniques de santé pour frauder l’aide sociale

Alors que le problème des gangs violents est devenu si incontrôlable que le premier ministre envisage de déployer l’armée pour l’atténuer, l’autorité suédoise de lutte contre les crimes économiques a tiré la sonnette d’alarme : les gangs criminels organisés diversifient leurs activités et mettent en place diverses entreprises susceptibles de recevoir des fonds publics.

L’autorité, dont le mandat est d’enquêter sur les malversations financières et d’en poursuivre les auteurs, affirme qu’avec leur incursion dans les entreprises soutenues par l’État, telles que les cliniques de soins de santé, les centres de vaccination, les foyers familiaux et les opérations visant à prendre en charge les mineurs migrants non accompagnés, les gangs gagnent désormais plus d’argent avec la criminalité financière qu’avec la vente de stupéfiants, comme le rapporte le nouveau portail suédois Samnytt.

“Nous constatons que les gens font des incursions dans les soins de santé, gèrent des centres de santé et des cliniques de vaccination”, a déclaré Sara Persson, spécialiste de la criminalité à l’Autorité de lutte contre les crimes économiques, à la radio d’État Sveriges Radio.

“Nous avons constaté qu’ils s’étaient engagés dans le trafic de drogue, et c’est ce dont ils sont accusés”, a poursuivi Mme Persson. “Nous constatons également que ces mêmes personnes dirigent des sociétés qui ont été poursuivies pour des délits fiscaux, où elles se sont engagées, par exemple, dans des activités de conseil et d’hébergement familial et ont reçu de l’argent des municipalités pour s’occuper d’enfants [migrants] non accompagnés.

Selon M. Persson, les profits criminels tirés de la fraude organisée à l’aide sociale sont estimés à quelque 6 milliards de couronnes suédoises (plus de 580 millions d’euros), soit environ deux fois plus que ce que les gangs tirent du trafic de stupéfiants.

L’une des bandes criminelles organisées qui profitent du système et des contribuables suédois pour gagner des millions d’euros est le réseau Foxtrot, supervisé de loin par l’un des criminels les plus recherchés de Suède, Rawa Majid, 36 ans, connu sous le nom de “Renard kurde”, originaire de Turquie, où il a acquis la nationalité.

Malgré les nombreuses demandes d’extradition formulées par le gouvernement suédois, le gouvernement turc a refusé à plusieurs reprises d’extrader le baron de la drogue, soupçonné d’être impliqué dans des attentats à la bombe, des fusillades et des meurtres, entre autres, en invoquant sa citoyenneté turque.

Cette nouvelle intervient quelques jours après que le gouvernement suédois, en réponse aux attentats à la bombe perpétrés par des bandes criminelles visant leurs rivaux, a annoncé la création d’un nouveau registre des explosifs et que le Premier ministre Ulf Kristersson a convoqué le commandant en chef du pays pour discuter d’un soutien militaire à la police.

“Nous sommes dans une situation très grave. Ce qui est extrêmement grave dans les explosions en particulier, c’est que de nombreuses personnes innocentes sont touchées”, a déclaré le ministre suédois de la justice, Gunnar Strömmer, lors de l’annonce faite la semaine dernière.

Deux autres attentats à la bombe ont eu lieu dans des zones résidentielles de la banlieue de Stockholm le lundi 2 octobre au matin.