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Rock Identitaire. FTP présente « Sans Trève », son nouvel album : « On est prêts à un battle avec Millésime K pour élargir nos chakras ! » [Interview]

Quand on lit ou entend le mot FTP, de prime abord, on pense souvent de prime abord aux Francs-tireurs et partisans français (FTPF), également appelés Francs-tireurs et partisans (FTP), mouvement fondé par le parti communiste durant la Seconde guerre mondiale.

Mais pour les fins connaisseur du rock identitaire français (RIF), ce rock engagé, alternatif, patriote, FTP signifie plutôt Francs-Tireurs Patriotes. Un groupe fondé en 2009 et qui a produit trois albums entre 2010 et 2018 et a à son actif une quarantaine de concerts en France et à l’étranger.

« FTP se revendique nationaliste et identitaire, et le choix de son nom se veut à la fois une récupération d’un terme historique et une provocation vis-à-vis de l’extrême-gauche en travestissant le terme « partisans » en « patriotes ». La définition du franc-tireur, combattant non régulier, illustre la volonté anti-système du groupe » indique la page Métapédia dédiée au groupe.

Alors que le nouvel album, intitulé « Sans trève » sort dans quelques jours, nous avons interrogé les membres du groupes, pour mieux les connaitre, et pour qu’ils défendent leur production. Ici, il ne s’agit pas faux punk-rock prétendument anti système, mais avec des groupes qui jouent dans des salles mise à disposition par des municipalités amies, qui produisent des albums grâce à des labels subventionnés et qui proclament dans chaque texte allégeance à la pensée dominante (la chanson « antiraciste » obligatoire sur chaque album étant bien évidemment le symbole de la fausse rébellion). Non, ici, il s’agit de rock énervé, engagé, sans compromis avec le système. Tout comme Fraction, tout comme In Memoriam, le groupe FTP est, finalement, le représentant d’un rock contestataire qui n’existe plus aujourd’hui en France. Entretien sans langue de bois, pour bien débuter la semaine.

Pour commander l’album, rendez-vous sur les pages facebook ou Instagram du groupe FTP.

Breizh-info.com : Le nom de votre groupe, FTP (pour Francs-Tireurs Patriotes), évoque une forte identité historique. Pourquoi avoir choisi ce nom et que représente-t-il pour vous ?

FTP : Lorsque nous avons décidé en 2009 de monter un groupe de musique, nos jeunes esprits militants étaient un peu focalisés sur l’ennemi gauchiste, et ce nom revêtait pour nous une forme de provocation. Par ailleurs, le terme franc-tireur en lui-même représente bien le rôle que nous nous étions donné : celui de combattre en dehors des lignes, par la musique dissidente. Au-delà des origines de ce nom, c’est désormais à travers le terme « FTP » que nous sommes connus, et ce que signifient ces trois lettres n’a plus une importance capitale. FTP peut vouloir dire bien d’autres choses, n’ayons pas peur d’être imaginatifs !

Breizh-info.com : En quoi cet album se distingue-t-il de vos précédents en termes de sonorité et de thèmes abordés ?

FTP : Il se place plutôt dans la continuité de notre travail depuis quinze ans, mais avec les améliorations qui viennent avec l’expérience. Musicalement, nous avons voulu faire un effort particulier sur les guitares et le chant, ce qui permet à l’album d’atteindre une qualité qui nous satisfait beaucoup. Sur le plan des textes, nous avons conservé notre schéma habituel : une trame centrale, et quelques thèmes connexes venant s’y greffer. Ce quatrième album sort huit ans après le précédent, et s’il y a un message central à retenir c’est qu’il faut continuer le combat, sans le luxe d’une trêve !

Breizh-info.com : Certaines de vos chansons ont des titres très évocateurs (Le woke, Montjoie, Chrétiens oubliés, écrivains maudits…) Pouvez-vous nous parler de la signification des paroles dans cet album ?

FTP : Les chansons de cet album « sans trêve » ont toutes un lien avec la permanence de la lutte, la fidélité, la combativité. Les écrivains de droite, exclus de leur époque pour leurs idées, les chrétiens qui résistent, abandonnés de tous, l’armée des Alpes qui ne lâche pas un pouce de terrain… Autant d’exemples qui nous réveillent, qui nous motivent ! Surtout quand on voit qui sont nos adversaires : les wokistes en sont une incarnation, et ils se prennent ici leur petite fessée pédagogique. Pour revenir sur la continuité que j’évoquais plus haut, le « woke » est le digne fils du « citoyen » de notre troisième album. Quant à Montjoie, c’est une surprise…

Breizh-info.com : Comment décririez-vous le style musical de FTP ? Y a-t-il des groupes ou des artistes qui vous inspirent particulièrement ?

FTP : Nous faisons principalement du rock, ce qui ne nous empêche pas d’aller tutoyer de temps en temps le punk, le folk voire la pop. Notre base instrumentale essentielle demeure la guitare électrique, qui prend d’ailleurs une nouvelle ampleur dans ce nouveau disque. Comme tous musiciens, nous sommes inspirés par un grand nombre de groupes ou d’artistes que nous ne pourrions énumérer tant les goûts du groupe sont variés, mais qui vont du classique au metal, en passant par la variété ou le rap. Non, je plaisante pour le rap. Mais on est prêts à un battle avec Millésime K pour élargir nos chakras !

Breizh-info.com : Votre musique est souvent qualifiée de « rock identitaire ». Que signifie cette appellation pour vous ? Comment se reflète-t-elle dans vos textes et dans votre son ?

FTP : Cette formulation incarne le fait que notre travail n’a de sens que dans la mesure où notre musique permet de véhiculer un message politique. Bien sûr, nous sommes musiciens, nous aimons composer, jouer ensemble, mais nous mettons tout cela au service de nos idées. Si le projet avait été de sortir des chansons mièvres, sans intérêt, on aurait arrêté depuis belle lurette. Malheureusement la mouvance RIF est moribonde, et on peut d’ailleurs débattre de l’opportunité de cette dénomination de « RIF » qui peut sembler désormais révolue, mais il n’en reste pas moins que ce que nous faisons est du rock alternatif, ou dissident. Cela s’incarne bien sûr dans nos textes, par l’exaltation de nos valeurs et la dénonciation de ce qui les nie.

Breizh-info.com : Vous dites que le RIF est moribond, pourtant FTP semble avoir une bonne audience ? Comment expliquez-vous cela ?

FTP : Ce paradoxe n’est qu’apparent et appelle une réponse très simple : le RIF disparait par manque de groupes, pas par manque de public ! Le rock identitaire a connu son âge d’or il y a plusieurs décennies, avec la coexistence de nombreux groupes de qualité. Aujourd’hui nous sommes seuls dans notre ligne d’eau, avec Fraction dans la ligne voisine. D’autres styles ont émergé depuis dans la musique dissidente, le rap notamment, mais nous ne vendons pas la même came. Pourtant le succès est bien là : les gens qui nous écoutent sont toujours plus nombreux, jeunes comme moins jeunes. Nous avons écoulé la totalité de nos stocks de disques, nous sommes très écoutés sur les plateformes de streaming, et c’est d’ailleurs ce qui nous permet financièrement de continuer à produire nos albums. En quelque sorte, FTP se porte aussi bien que le RIF se porte mal. L’effervescence qui accompagne la sortie imminente de notre album nous le rappelle de façon tangible.

Breizh-info.com : Pensez-vous que la musique puisse jouer un rôle important dans les débats politiques actuels ? Si oui, comment ?

FTP : Les arts ont toujours joué un rôle fondamental dans l’évolution politique des sociétés. Hier les pamphlétaires déclenchaient des révolutions, aujourd’hui un refrain comme « Auslander raus » met en panique la classe politique allemande. La musique comporte une part de subversion, elle est rarement neutre. En verbalisant un message, lui-même véhiculé par une harmonisation efficace, elle agit sur les mentalités, au plan individuel comme collectif. Mais pour cela, il faut qu’elle soit apte à générer un succès suffisamment universel, par un « buzz » explosif qui manifeste une adhésion d’importance. N’hésitez pas à Tiktoker vos plus belles chorégraphies sur St Michel Archange pour faire monter la sauce !

Breizh-info.com : Quels sont les événements, lectures ou personnalités qui ont influencé votre parcours musical et idéologique ?

FTP : Il n’y a pas vraiment d’unité de parcours au sein du groupe, bien que nous soyons tous initialement des compagnons de route du nationalisme, attachés à la religion catholique. Plusieurs sensibilités se côtoient parmi nous, ce qui ne restreint aucunement notre liberté d’action, tant les thèmes ne manquent pas. Stratégiquement, on peut noter un changement de dimension du groupe lors des manifestations de 2013 contre le mariage homosexuel. Avant, nous étions principalement un groupe communautaire, et depuis, constatant l’audience importante que nous avons glanée à cette période, nous avons souhaité nous adresser à un public plus large, totalement orphelin de musique de droite. C’était le cas de notre troisième album, ce sera aussi valable pour celui-ci, avec des textes qui résonneront dans l’esprit de personnes qui ne sont pas nécessairement des militants actifs. C’est aussi notre but : encourager les éveillés et réveiller les endormis !

Breizh-info.com : Après la sortie de cet album, quelles sont vos ambitions pour les mois à venir ? Concerts, collaborations, nouveaux projets ?

FTP : Notre ambition, c’est tout d’abord de profiter de cet album à travers les retours de notre public. Un album demande tellement de travail, de patience, de persévérance, de sacrifices familiaux ! Une fois que l’effervescence sera un peu retombée, nous prendrons le temps de réfléchir à la suite. A court terme, nous jouons en concert à la fin du mois en Espagne. Dans un autre registre, nous comptons produire nos albums en vinyles pour répondre à des demandes répétées. Enfin, l’année prochaine devrait être active en termes de concerts, d’autant qu’elle marquera les quinze ans de notre premier album. On envisage également une collaboration surprise avec les Enfoirés pour sauver la planète.

Breizh-info.com : Quels conseils donneriez-vous à des jeunes artistes ou groupes qui partagent vos idées et veulent se lancer dans la musique ?

FTP : Persévérez ! Un peu de talent, beaucoup d’envie et guère moins de travail, cela suffit pour produire un premier travail de bonne qualité. Si certains veulent monter un groupe, qu’ils nous contactent, on espère vraiment que la génération suivante sera créative ! Comme je le disais plus haut, le public n’attend que ça…

Propos recueillis par YV

Crédit photo : DR
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