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Immigration en Hongrie. « se protéger des assassins qui profitent de cette porte grande ouverte » [interview – 2ème partie]

08/08/2015 – 08h00 Budapest (Breizh-info.com) – Nous avons entamé hier un reportage sur la Hongrie, nation d’Europe en première ligne face à l’immigration massive ( 2000 entrées par jour) . En France, les responsables politiques, notamment ceux du Parti socialiste, multiplient les initiatives et déclarations pour maintenir les immigrés clandestins sur le sol français (voir les déclarations de Bruno Julliard, premier adjoint à la mairie de Paris, ci-dessous). En Hongrie, le gouvernement soutenu par sa population construit un mur pour protéger les populations européennes.

juliard


Nous avons rencontré Tomas et Ferenc – qui ont en commun de partager leur temps (pleinement ou plusieurs fois dans l’année) entre la France et la Hongrie. Ferenc, Hongrois mais également Breton, témoigne de la situation sur place, et de son vécu, sur le front de l’immigration extra-européenne.

Breizh-info.com : Depuis quand résidez-vous en Hongrie ? Pouvez-vous nous présenter rapidement ce pays méconnu des Français bien que dans l’UE ?

Ferenc : Cela fait 5 ans que je vis en Hongrie. Je ne voyais aucun avenir professionnel ou personnel en France. J’ai rejoins alors ma « matrie » pour commencer une nouvelle vie. Les opportunités sont bien plus nombreuses pour moi ici.

La Hongrie est un petit pays de 10 millions d’habitants. Fondé en 896 par un roi païen, suite aux invasions de la Pannonie par les Magyars venus d’au-delà de l’Oural, le royaume devient catholique en l’an 1.000. Depuis, la Hongrie, au cœur géographique de l’Europe, a eu à subir les invasions ottomanes, sauvant l’Europe de la mainmise turque musulmane, sans aide occidentale – bien au contraire ; la France allant jusqu’à s’allier à la Grande Porte…

Ensuite, les Habsbourgs. La Hongrie, amoindrie par 150 ans d’occupation turque, se retrouve absorbée par les Autrichiens. Mais les Hongrois, là encore, résistent. Et à force de révoltes, naquit le compromis de l’Autriche-Hongrie.

Mais suite à la 1e Guerre Mondiale, les traités iniques imposés par les puissances occidentales vont déchirer illégitimement la Hongrie, lui ôtant les deux tiers de son territoire et de sa population. Depuis, la situation en Europe centrale n’est toujours pas réglée, les frontières désormais centenaires sont toujours des sources de conflits…

Après la 2e Guerre Mondiale, la Hongrie fait de nouveau parti des pays sacrifiés par l’Occident ; sacrifiée cette fois au communisme. Mais, ironie de l’Histoire, ce même communisme, pourtant meurtrier et totalitaire – là encore, les Hongrois ont montré qu’ils étaient un peuple de révoltés par essence, voir octobre 56 – a comme préservé la Hongrie dans le formol du mal venu d’Outre Atlantique. Certaines valeurs européennes traditionnelles sont encore aujourd’hui bien plus présente en Hongrie qu’à l’Ouest…

Et c’est une des raisons pour lesquelles j’ai décidé de venir vivre ici.

Breizh-info.com :  Aujourd’hui, la Hongrie a décidé d’ériger un mur avec la Serbie. Y a-t-il une menace serbe ? Que se passe t-il ?

Ferenc : Ce n’est pas du tout des Serbes que la Hongrie veut se protéger. La raison de cette clôture de 175km est simple : le déferlement migratoire qui a débuté véritablement l’an dernier à l’automne a pris une telle ampleur, qu’il nous faut agir. Selon les estimations, la clôture diminuera de 7/8e le nombre d’entrées de clandestins.

A l’automne 2014, de plus en plus de clandestins ont commencé à traverser la « frontière verte » entre la Serbie et la Hongrie. Petit à petit une véritable route des Balkans s’est mise en place…

Breizh-info.com :  La Hongrie est-elle devenu une sorte de Lampedusa de l’Europe elle aussi ? Qui sont les populations qui arrivent ?

Ferenc : Ca a d’abord été massivement des Kosovars, jusqu’au début de cette année. La route des Balkans était née. Et puis, venant de Grèce ou de Bulgarie, puis à travers la Serbie, des Syriens, des Irakiens, des Afghans et des Africains essentiellement ont commencé à venir, et viennent aujourd’hui à presque 2.000 par jour…

Selon les prévisions du gouvernement, c’est plus de 300.000 clandestins qui seront rentrés en Hongrie d’ici la fin de l’année, soit 3% de la population hongroise !

Il y a un véritable business pour les passeurs, qui récoltent des milliers d’euros par migrant et par passages, et vu le nombre de migrants, on comprend que c’est une affaire juteuse. Il est évident qu’une partie de ce phénomène migratoire est dû à des réseaux qui en vivent. Et rien n’est fait contre ces réseaux…

La situation s’aggrave d’autant plus que le mur à la frontière serbe ne sera pas suffisant, car déjà les clandestins commencent à passer par la Roumanie, voire l’Ukraine. La Hongrie, seule, et contrainte de respecter des règles qui vont contre son intérêt national, ne pourra pas faire face à cette véritable invasion migratoire.

Car certains tentent de minimiser ce phénomène, en nous disant que de toute façon, les clandestins continuent vers l’Allemagne, la Suède et la France, que la Hongrie ne les intéresse pas… mais l’Allemagne et l’Autriche commencent à les refouler à la frontière et l’UE veut renvoyer en Hongrie 19.000 clandestins. Le gouvernement Orbán prévoit même du coup l’ouverture de 18 nouveaux camps…

Avec la situation qui se développe en Hongrie, on va bien vite oublier Lampedusa comme symbole de l’immigration massive.

Breizh-info.com :  Ásotthalom, petite ville frontière, est devenu une sorte de symbole. Le maire veut y faire venir un drone et un 4X4 pour surveiller et protéger ses habitants. Quelle est la situation sur place ?

Ferenc : Malgré toutes les difficultés que représente cet état de fait, un maire à la frontière hongroise a réussi à créer le buzz alors que la route des Balkans n’était pas encore totalement pavée.

Lászlo Toroczkai, maire de cette commune frontalière d’Asotthalom, a appelé dès 2014 à construire le mur. Finalement, sa demande a abouti et le gouvernement fait monter la clôture en ce moment par l’armée hongroise.

Mais c’est une évidence qu’une clôture non gardée sera dégradée et que les clandestins pourront passer. Il faut donc la garder, et c’est le nouveau thème que défend le maire d’Asotthalom, Laszlo Toroczkai. En équipant sa garde champêtre d’un 4×4 et d’un drone, il espère pouvoir prouver que la clôture qui se construit en ce moment même sur la frontière de son village doit être gardée et qu’on peut endiguer l’immigration clandestine en y mettant les moyens. L’immigration massive n’est pas une fatalité.

Mais il faut des moyens que la mairie n’a pas et c’est pour cela qu’il a fait un appel aux dons, que l’association française Nationalité Citoyenneté Identité a entendu, et relayé. Dans ces temps difficiles, l’entraide européenne est nécessaire.

L’Union européenne fait défaut pour protéger les frontières, eh bien nous le ferons sans elle. Mais avec l’aide de tous les citoyens européens qui se sentent concernés.

Breizh-info.com : Comment les Hongrois réagissent à ces arrivées massives ? On a vu circuler certaines photos de Budapest assez hallucinantes d’immigrés errant dans les rues tels des zombies .

Ferenc : La vérité, c’est que beaucoup de gens ne savent simplement pas quoi en penser tellement c’est soudain, inattendu et surréaliste. On voit à la gare de Keleti les badauds prendre des photos, et si on parle avec eux, il se dégage une crainte qui n’est pas imputable à du racisme, comme voudrait nous le faire acroire la presse pro-immigration.

Les Hongrois sont très peu racistes mais aiment leur culture et leur peuple – malgré leur grand sens critique à leur propre égard. Et là, devant la masse de gens arrivés de l’autre bout du monde, ils s’inquiètent d’être remplacés, de voir l’ordre et la propreté relégués au rang de souvenir… la mémoire de l’invasion ottomane refait surface également.

En tout cas, l’immigration est devenue un thème majeur et on en vient même à entendre des Roms dire « on n’est plus chez nous, ça va mal finir »…

Enfin, beaucoup ne comprennent pas qu’on parle de réfugiés à propos de clandestins qui sont en majorité des jeunes hommes dans la vingtaine, parfois éduqués, pas du tout faméliques, avec des vêtements de marque et des téléphones portables intelligents… beaucoup se scandalisent même de voir des aides distribuées à ces clandestins tandis ce que la misère affecte un quart de la population hongroise…

Breizh-info.com : En tant que Français et Hongrois, vous devez être particulièrement touché par ce qu’il se passe. Comment doivent réagir les Européens ? Quel avenir pour l’Europe ?

Ferenc : Il était commun de penser que l’Europe centrale et l’Europe de l’Est seraient par essence préservées de l’immigration massive. L’exemple hongrois est là pour prouver que non. En Pologne également les premiers milliers de clandestins demandeurs d’asile sont arrivés…

L’Europe est face à un défi terrible aujourd’hui. C’est son essence même qui est menacée. Ces immigrés venus de loin, issu d’un autre monde et d’autres cultures, sont une armée malgré eux. Pas parce qu’ils sont dotés de mauvaises intentions ; mais simplement car ils sont en train de nous remplacer chez nous, par la seule force du nombre.

Issus d’autres cultures, leur nombre toujours plus important change directement notre mode de vie et nous sommes amenés à voir notre continent changer pour toujours de peuples, si nous ne faisons rien.

J’ai souffert de voir la France changer, de ne pas pouvoir vivre dans une France qu’on m’avait appris à aimer, car cette France-là avait disparu… je ne souffrirai pas vivre cela en Hongrie.

Il est essentiel de saisir l’urgence de la situation, car toute personne saine et civilisée cherche à éviter les conflits. Mais là, nous fonçons vers une véritable guerre civile d’un nouveau genre. Car un peuple qui se fait remplacer de la sorte peut en effet disparaître en silence, mais peut aussi se révolter lorsque ses membres comprennent, au fond de leur moelle, que leur existence même est menacée.

Pour éviter les violences, il faut absolument que les autorités arrêtent l’immigration et expulsent tout le monde. Ce n’est pas une menace, c’est un constat. Je ne veux pas voir mon cadre de vie radicalement changé, je ne veux pas non plus de la violence. Mais je suis prêt à défendre ce qui compte pour moi ; en particulier l’avenir que je veux offrir à mes enfants.

Breizh-info.com : vous avez déclaré avoir entendu des migrants évoquer des problèmes liés au terrorisme. Racontez nous

Ferenc : Je ne suis pas un catastrophiste et je relativise beaucoup de l’actualité dite terroriste. Mais lors de mes discussions avec les clandestins, nombreux étaient ceux qui disaient avoir peur de Daesh, même ici… au point qu’un Syrien m’a même confié dans un anglais plutôt bon, qu’il espérait que la police contrôle bien tous les migrants, car il a peur que cette route des Balkans ne permettent à des djihadistes de s’infiltrer en UE, voire d’importer des armes.

Il y a d’ailleurs une semaine, la presse hongroise annonçait que la police hongroise avait reçu un renseignement des services secrets d’un pays allié, lui indiquant que 10 « terroristes » avaient pénétré avec les clandestins sur le territoire hongrois.

Enfin, ce qui m’a le plus marqué la semaine dernière, c’est lorsque, jouant les badauds la nuit sur le parvis de la gare de Keleti, principal point de transit des clandestins à Budapest, un volontaire du croissant rouge est venu me voir. L’homme avait la cinquantaine, et la mine déconfite, visiblement inquiet et démoralisé. Il m’a informé qu’environ 1.400 – 1.600 clandestins dormaient aux alentours de la gare – contre une centaine un mois avant – et que la situation devenait très dure à gérer, même pour les ONG. Ils sont débordés et s’inquiètent aussi des risquent sanitaires – plusieurs cas de lèpre et de dyssentrie ont été trouvé ces derniers jours. Il m’a ensuite dit qu’il était particulièrement inquiet par rapport au fait que les Allemands et les Autrichiens commencent à refouler les migrants, que l’UE veut renvoyer 19.000 clandestins en Hongrie et que le nombre de nouveaux clandestins entrant au sud de la Hongrie est en augmentation. « On ne pourra plus rien gérer… » m’a-t-il dit.

Et dernier point, avant de le quitter, il m’a dit être, malgré tout, pour la construction du mur à la frontière. Surpris, je lui demande pourquoi. « Parce qu’il faut aider les réfugiés, considérer au cas par cas les demandes d’immigrants, mais surtout se protéger des assassins qui profitent de cette porte grande ouverte… »

Crédit photos : DR
[cc] Breizh-info.com, 2015, dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine.

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5 réponses à “Immigration en Hongrie. « se protéger des assassins qui profitent de cette porte grande ouverte » [interview – 2ème partie]”

  1. sav 73 dit :

    Cela est bien vrai pour la Hongrie mais pour l’Europe en particulier en France je ne ferais pas tant le malin comme le premier adjoint, je pense que des terroristes vont en profiter pour s’infiltrer si ce n’est déjà fait les mois à venir vont être chaud et cela risque de dégénérer faute à nos politiques qui ferment les yeux et causent a l’Europe

  2. Charlie dit :

    Les hongrois ne vont pas se laisser faire, et ils auront raison !

    C’est peut-être dans ce pays que la résistance va commencer à riposter, entrainant par son exemple les autres peuples dans son sillage.
    Ce qui m’étonne le plus, c’est l’inertie des serbes… Il est vrai qu’ils ont été brutalement punis par l’ONU et les armées de l’OTAN.
    Cependant, si tous les européens se soulèvent et constituent un front commun, l’ONU ne bougera pas, pas plus que l’OTAN, si ce n’est au risque d’imploser.

  3. tschaw dit :

    le “plan”…le vrai c’est la vojvodine…une facon de diminuer encore et encore la serbie…

  4. Michel proux dit :

    Immigration massive: Le plan Kalergi de destruction des peuples européens.

    La migration massive que subit de plein fouet l’Europe est elle un hasard ?

    Est elle un mouvement spontané de populations ?

    Est elle dûment organisée et a t’elle été planifiée ?

    Mille migrants aujourd’hui, c’est dix milles demain, un millions après demain, et dix millions la semaine prochaine… Les routes de migrations deviendront des autoroutes à dix voies, et plus jamais le flux ne se tarira tant le réservoir de désœuvrés économique du moyen orient et de l’Afrique est un puits sans fond.

    Avez vous réellement conscience du dramatique de la situation ?

    Avez vous conscience que notre civilisation pluri millénaires, nos pays, nos cultures, vont totalement disparaître au profit d’une société multiculturelle, métissée, dés-identifiée, sans frontière, anxiogène, insécure, qui verra naître les ghettoïsations massive, le communautarisme ethnique, et les conflits sociaux et inter-ethniques

    LA PANEUROPE

    Peu de gens savent qu’un des principaux protagoniste du processus européen est aussi celui qui a planifié et programmé le génocide des peuples européens. Il s’agit d’un obscur personnage dont les masses ignorent l’existence, mais que les « puissants » considèrent comme étant le père fondateur de l’Union Européenne. Son nom est Richard Coudenhove Kalergi. En coulisse, loin des projecteurs, il a réussi a attirer dans ses filets les plus importants chefs d’Etat. Ils soutiendront et feront la promotion de son projet d’unification européenne [1]. En 1922, il fonda à Vienne le mouvement « Paneuropéen », qui visait l’instauration d’un Nouvel Ordre Mondial basé sur une Fédération de Nations dirigée par les Etats-Unis. L’unification de l’Europe aurait été le premier pas vers un unique Gouvernement Mondial. Avec la montée du fascisme en Europe, le Plan a du être momentanément stoppé, et l’Union Paneuropéenne contrainte de se dissoudre. Mais, après la seconde guerre mondiale, Kalergi, grâce à une frénétique et infatigable activité, grâce aux appuis de Winston Churchill, de la loge maçonnique B’nai B’rith et d’importants quotidiens comme le New York Times, réussit à faire accepter son projet au gouvernement des USA.

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