Nous nous étions déjà intéressés aux travaux du site de chasseurs d’orages Keraunos en matière d’histoire des tornades et autres phénomènes météo violents tourbillonnaires (tubas, trombes) ou convectifs. Le site vient de publier à l’approche de Noël cinq nouveaux cas entre 1796 et 1849.
Le 15 juin 1849 donc, une “trombe d’air”, d’après l’Océan de Brest du 16 juin, qui serait en réalité une trombe d’eau, “renversait place de la Liberté tout ce qu’elle rencontrait sur son passage”. Elle traverse aussi le quartier voisin de Recouvrance, encore rural, où elle participe au progrès des technologies en assurant la livraison express en ville, par-delà la rade, 160 ans avant Uber et Deliveroo, du linge des blanchisseuses du faubourg.
Le cas le plus violent des cinq tornades redécouvertes et présentées date du 23 août 1832 à Bresles, dans l’Oise, où une soixantaine de maisons du village sont durement secouées par un phénomène tourbillonnaire très localisé qui projette tuiles et autres débris sur un kilomètre; cette tornade est classée au niveau 2 sur l’échelle de Fujita. Entre autres, une personne est ensevelie sous une toiture en chaume effondrée et une voiture – donc à l’époque, une charrette attelée – est enlevée de dessous sa remise.
Autre cas de trombe d’eau qui touche terre – le 3 septembre 1796 à Cherbourg. Cette trombe parcourt environ 2 kilomètres parallèlement à la cote du Becquet à Tourlaville, avant de s’éteindre sur les hauteurs escarpées – et à l’époque peu urbanisées – qui entourent et cantonnent Cherbourg.
Des tornades continuent à être régulièrement signalées en France, sans atteindre toutefois la force et l’occurrence de la célèbre “Tornado alley” aux États-Unis. Le 26 octobre 2020, une tornade d’intensité EF1 traverse une propriété, une exploitation maraîchère et un camping à Fongrave dans le Lot et Garonne, peu avant 18 heures – presque sur les lieux d’un phénomène similaire en 1891 documenté par Keraunos.
La trombe, qui survient en même temps qu’une puissante cellule convective, parcourt environ 1000 mètres sur une largeur maximale de 30 mètres au sol, faisant chuter des arbres, un auvent, emportant deux cabanons en bois et des serres tunnels. Les vents ont été estimés à près de 150 km/h.
Louis-Benoît Greffe
Photo d’illustration : Justin Hobson/Wikimedia (cc)
[cc] Breizh-info.com, 2020, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine
