Sale temps pour les mytiliculteurs de certaines baies des Côtes d’Armor. Depuis plusieurs années, les producteurs de moules des baies de l’Arguenon et de la Fresnaye sont confrontés à une prédation importante des araignées de mer sur leurs parcs. Un phénomène qui concerne également, dans une moindre mesure pour l’instant, les mytiliculteurs de la baie de Saint-Brieuc.
Auparavant, à partir de la seconde moitié des années 2010, les professionnels durent composer avec les dorades, royales puis grises, qui virent dans les lignes de bouchots de la côte Nord bretonne un vaste garde-manger. Autres invités indésirables dans ces mêmes baies des Côtes d’Armor, les goélands et les macreuses qui n’hésitèrent pas non plus à se nourrir sur les pieux.
Mais, en cette année 2024, les choses ont pris une nouvelle ampleur pour les mytiliculteurs costarmoricains. Dorénavant, les araignées de mer, se reproduisant à une vitesse exponentielle, s’attaquent tout autant aux naissains de moules qu’aux moules commercialisables.
Afin d’écouter les doléances des professionnels, le vice-président de la Région Bretagne à la Mer et au Littoral, Daniel Cueff s’est rendu le 26 août dernier dans la zone mytilicole de Saint-Cast-Le-Guildo, dans la baie de l’Arguenon. Il était accompagné de Gaël Le Meur, conseillère régionale en charge des filières halieutiques et des formations maritimes.
Selon le quotidien local Le Petit Bleu des Côtes d’Armor, les quelques mytiliculteurs présents lors de cette rencontre n’ont pas masqué leurs inquiétudes de voir leurs entreprises disparaître à moyen voir court terme si rien n’est fait.
Les professionnels de la culture de moules sur bouchots réclament deux choses : un soutien financier de la part de l’État et la possibilité de classer les araignées comme espèce nuisible au sein des parcs à moules.
Phénomène inédit, la prédation des crustacés sur les jeunes moules a été tellement importante durant cet été que certains producteurs de la baie de la Fresnaye et de l’Arguenon annoncent une « année blanche » pour la saison 2025, soit la quasi-absence de récolte de moules l’été prochain.
Face à des trésoreries de plus en plus tendues pour certaines entreprises, seule Dinan Agglomération a apporté pour l’instant un soutien financier aux professionnels. Ces derniers ont réclamé auprès de Daniel Cueff un geste similaire de la part du Conseil régional tandis qu’une demande d’aide décennale a également été adressée au préfet des Côtes d’Armor afin que l’État mette lui aussi la main à la poche pour sauver la filière mytilicole locale.
En termes de moyens d’action, les mytiliculteurs sont simplement autorisés à utiliser des dispositifs d’effarouchement contre les araignées ou encore à les éloigner. Mais ils n’ont en revanche pas le droit de les débarquer à terre. Autant dire que les crustacés prédateurs ont encore de beaux jours devant eux dans les parcs à moules. Quant aux dispositifs de filets de protection disposés autour des pieux, ils sont désormais insuffisants face à la prolifération des araignées.
Autre signe de la gravité de la situation, des producteurs de moules des Côtes d’Armor avaient bloqué le barrage de la Rance le 5 juillet dernier pour protester contre le manque d’action de l’État envers les problèmes récurrents de prédation sur les moules des dernières années.
Crédit photo : capture YouTube (photo d’illustration)
[cc] Breizh-info.com, 2024, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine
Une réponse à “Côtes d’Armor. Les producteurs de moules vont-ils bientôt mettre la clef sous la porte ?”
Bonjour, je sais maintenant pour quelles raisons je paie mes moules marinières très chères mais ce sont mes très chères moules que j’adore même si elle viennent maintenant du Mont Saint Michel. It is a dish of mussels cooked in white wine ( c’est un plat cuisiné avec du vin blanc). Alors oui continuons d’en manger malgré tout avec du riz ou des frites pour soutenir nos producteurs. Salut.