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La population lycéenne en Bretagne administrative : vers un déclin jusqu’à l’horizon 2040 ?

L’Insee a récemment publié une étude concernant l’évolution des effectifs lycéens en Bretagne administrative (qui exclut la Loire-Atlantique). Cette analyse, intitulée « Projections démographiques et scolaires en Bretagne« , offre une vision claire de la situation des lycéens dans la région jusqu’en 2040. Elle montre un pic attendu en 2026, suivi d’une baisse progressive jusqu’en 2040. Cette baisse des effectifs reflète les dynamiques démographiques et migratoires en cours, avec des variations notables selon les territoires. Voici une synthèse des principales conclusions du rapport.

Un pic en 2026, avant une diminution progressive

À la rentrée 2023, 107 100 jeunes bretons étaient inscrits dans les lycées relevant de l’Éducation nationale, un chiffre en légère augmentation malgré la baisse constatée depuis 2018. Selon les projections, ce nombre continuera à augmenter jusqu’en 2026, atteignant un pic sous l’effet d’une natalité élevée dans les années 2000 et d’un solde migratoire positif. Les projections estiment une croissance annuelle moyenne de 0,37 % d’ici 2026, soit environ 300 élèves supplémentaires chaque année.

Cependant, à partir de 2026, la tendance s’inverse. Le nombre de lycéens devrait diminuer de 15 % d’ici 2040, une chute expliquée par une baisse de la natalité depuis 2013. La baisse des naissances, associée à un indicateur de fécondité en diminution, jouerait un rôle clé dans cette évolution. La région, avec un indicateur de fécondité établi à 1,74 enfant par femme au 1er janvier 2023, subit également les conséquences du nombre réduit de femmes en âge de procréer.

Des variations territoriales importantes

L’Insee distingue plusieurs zones en Bretagne, appelées « aires Parcours », qui suivent des trajectoires démographiques distinctes. Parmi elles, seule l’agglomération rennaise connaît une situation de croissance continue de sa population lycéenne jusqu’à 2040. Cette dynamique est soutenue par une forte natalité et un solde migratoire positif, notamment chez les jeunes adultes, et une fécondité plus élevée dans les quartiers nord et sud de la ville.

À l’inverse, certaines zones, notamment Dinan, Lannion et Landerneau, verront une baisse marquée de leur population lycéenne dès 2023. Ces territoires sont caractérisés par une population plus âgée et un faible renouvellement générationnel. Dans ces zones, le nombre de lycéens pourrait chuter de 25 % ou plus d’ici 2040. D’autres secteurs, comme Guingamp, Lorient ou Quimperlé, connaîtront une légère augmentation des effectifs jusqu’en 2026, suivie d’une diminution autour de la moyenne régionale à partir de 2028.

Rennes, un îlot de croissance

Rennes et ses alentours, qui incluent les aires Parcours de Rennes Centre, Nord et Sud, continuent d’enregistrer des projections positives. Grâce à une population jeune, ces secteurs devraient maintenir une croissance démographique, portée par un solde migratoire excédentaire. À Rennes Centre, par exemple, le nombre de lycéens pourrait augmenter de 235 élèves par an entre 2023 et 2026, puis diminuer légèrement jusqu’en 2038, avant de repartir à la hausse à partir de 2038.

Le dynamisme de cette agglomération repose sur une natalité relativement stable et un afflux constant de jeunes adultes, étudiants et jeunes actifs. Cette population, en grande partie composée de femmes âgées de 21 à 35 ans, contribue à maintenir un niveau de naissances plus élevé qu’ailleurs en Bretagne.

Les défis pour les autres territoires bretons

Pour les autres zones de la région, la situation est plus préoccupante. Dans des territoires comme Fougères, Landivisiau, Quimper ou Redon, la baisse des naissances constatée depuis 2014 se traduira par une diminution significative du nombre de lycéens à partir de 2028. Cette tendance est renforcée par le vieillissement rapide de la population et le départ de jeunes adultes vers des métropoles plus dynamiques comme Rennes.

Même les zones habituellement plus attractives comme Brest, Vannes ou Saint-Brieuc ne seront pas épargnées par cette baisse des effectifs scolaires. Si ces territoires enregistreront une légère croissance jusqu’en 2026, ils devraient ensuite perdre des lycéens en raison d’une natalité en baisse et d’un solde migratoire négatif chez les jeunes de moins de 25 ans.

Un contexte migratoire influent

La baisse des effectifs lycéens est également exacerbée par les dynamiques migratoires. Dans certaines zones rurales ou côtières, les migrations internes ne compensent pas le déficit de naissances. Si des flux migratoires de familles sont constatés, ces arrivées ne suffisent souvent pas à contrebalancer la chute des naissances, particulièrement dans les zones déjà en déclin démographique.

Par ailleurs, bien que certaines zones comme Rennes continuent de bénéficier d’un solde migratoire positif, notamment grâce à l’attractivité universitaire, ces migrations profitent surtout aux grandes villes. Les jeunes adultes s’y installent en majorité, contribuant ainsi à l’augmentation temporaire des naissances, avant que cette dynamique ne s’affaiblisse avec le départ de ces mêmes populations vers d’autres régions.

L’étude de l’Insee montre clairement que la Bretagne administrative fait face à une diminution progressive de sa population lycéenne à partir de 2026, à l’exception de Rennes et de ses environs. Ce déclin, principalement causé par une natalité en baisse et des dynamiques migratoires inégales, représente un défi majeur pour les décideurs locaux et régionaux. Les politiques publiques devront anticiper ces changements pour adapter les infrastructures scolaires et soutenir les territoires les plus affectés par cette décroissance démographique.

Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2024, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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Une réponse à “La population lycéenne en Bretagne administrative : vers un déclin jusqu’à l’horizon 2040 ?”

  1. Raymond Neveu dit :

    Ensuite les Turcs prennent le relais Erdogan l’a prophétisé!

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