En Bretagne, on ne s’étonne plus de voir le ciel passer du bleu au gris en quelques minutes. Ici, la pluie n’est pas une exception : c’est presque un élément du décor.
Mais pour les jeunes conducteurs, qui sortent tout juste de l’auto-école, ces changements météo peuvent transformer un trajet banal en véritable test de sang-froid. Entre limitations de vitesse spécifiques, chaussées détrempées et manque d’expérience, la marge d’erreur est faible.
Des vitesses réduites, même par temps sec
Dès l’obtention du permis, la période probatoire impose non seulement le port du A jeune conducteur, mais également des vitesses plus basses que pour les conducteurs confirmés : 110 km/h sur autoroute, 100 km/h sur voie rapide et 80 km/h sur route bidirectionnelle. Ces plafonds restent inchangés en cas de pluie, contrairement aux conducteurs expérimentés qui doivent eux aussi ralentir. Mais la vraie différence se joue ailleurs : un jeune conducteur connaît encore mal les réactions de son véhicule sur chaussée mouillée, et c’est là que la prudence devient vitale.
En Bretagne, cela concerne directement des axes comme la RN12 entre Rennes et Brest ou la RN165 entre Nantes et Quimper, où la météo peut se dégrader brutalement. Un ciel clair au départ de Lorient peut laisser place à une pluie battante avant Quimper, obligeant à revoir sa conduite en pleine route.
Des routes piégeuses en campagne comme sur la côte
Conduire sous la pluie en Bretagne, ce n’est pas seulement réduire sa vitesse. Les routes locales, qu’elles serpentent entre les haies du Trégor ou longent les falaises du Morbihan, peuvent accumuler des flaques profondes, masquer des nids-de-poule ou devenir glissantes avec les feuilles mortes. Sur ces axes, un virage mal négocié ou un freinage tardif peut vite tourner à la frayeur.
Pour éviter la mauvaise surprise, il faut augmenter la distance de sécurité. Le code recommande de doubler l’intervalle par rapport au temps sec. Cela donne plus de temps pour réagir si le véhicule de devant freine brusquement, et évite le fameux “coup de raquette” du volant sur sol mouillé.
Anticiper le risque d’aquaplaning
Parmi les dangers les plus redoutés, l’aquaplaning reste en tête. Il survient quand les pneus n’arrivent plus à évacuer l’eau et que la voiture glisse, même à vitesse modérée. Dans ce cas, la réaction doit être calme : lever doucement le pied de l’accélérateur, garder le volant dans l’axe et attendre que les pneus reprennent contact avec la chaussée. Les gestes brusques sont à proscrire.
En Bretagne, les zones à risque sont nombreuses : grandes flaques sur les départementales après un orage, plaques d’eau stagnante sur les portions mal drainées… Une vigilance accrue est nécessaire, surtout avec des pneus usés ou sous-gonflés.
Les erreurs qui reviennent chez les novices
Sur le terrain, certaines erreurs reviennent chez les jeunes permis :
- Rouler à la vitesse limite sans tenir compte de la pluie battante ;
- Oublier d’allumer les feux de croisement dès que le ciel se couvre ;
- Rester trop près du véhicule précédent, notamment dans les ralentissements sur la rocade de Rennes ;
- Négliger l’entretien des essuie-glaces, des pneus et de l’éclairage.
Ce sont souvent de petites négligences, mais elles peuvent coûter cher. Un excès de vitesse inférieur à 30 km/h peut retirer 2 points et prolonger la période probatoire. Au-delà, c’est l’amende, la perte de plusieurs points, voire la suspension du permis.
Apprendre à composer avec la météo
En Bretagne, rouler sous la pluie est presque un passage obligé. Mais cela ne doit pas devenir une banalité dangereuse. Les jeunes conducteurs doivent apprendre à “lire” la route : observer les éclaboussures des véhicules devant, repérer les zones sombres qui trahissent une flaque, anticiper les freinages dans les descentes.
Sur un trajet Quimper – Brest, par exemple, il n’est pas rare d’alterner entre pluie fine, averses intenses et éclaircies. Chaque changement implique un ajustement de la conduite. Ceux qui adoptent une allure souple, qui préparent leur freinage et qui restent attentifs à leur environnement réduisent considérablement le risque d’accident.
Article non rédigé par la rédaction de breizh-info.com