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Elections américaines. Les conséquences politiques de la fusillade d’Orlando

20/06/2016 – 07H15 Orlando (Breizh-info.com) – Tout au long des élections américaines de 2016, retrouvez chaque vendredi l’analyse de Pierre Toullec, spécialiste de la politique américaine, en exclusivité pour Breizh Info. L’occasion de mieux comprendre les enjeux et les contours d’élections américaines finalement assez mal expliquées par la majorité de la presse subventionnée – sponsor démocrate de longue date. L’occasion également d’apprendre ce qui pourrait changer pour nous, Européens, suite à l’élection d’un nouveau président de l’autre côté de l’Atlantique.

Les conséquences politiques de la fusillade d’Orlando

Vous avez tous entendu parler de manière très détaillée de la fusillade du week-end dernier en Floride, dans le club « Pulse », la principale boîte de nuit homosexuelle de la ville d’Orlando. Pour rappel, environ 300 personnes y étaient présentes lorsqu’à 02h00 du matin heure locale (08h00 du matin en Bretagne), un Islamiste lié à ISIS du nom d’Omar Mareen est entré armé d’un SIG Sauer et d’une arme de poing et a commencé à tirer dans la foule. Bilan : 49 morts et 53 blessés (soit plus d’un tiers du public présent dans la salle). Les forces de police auront mis deux heures pour intervenir, ouvrant le feu contre le bâtiment.

Dans les heures qui ont suivi, l’Etat Islamique a revendiqué cette attaque.

Après les pensées, la tristesse, l’horreur, les prières et les manifestations de soutiens, accompagnées des réactions des quatre principaux candidats à la présidence des Etats-Unis la question qui est rapidement venue sur toutes les lèvres fut, qui est responsable et quel sera l’impact sur l’élection de novembre ? Une question choquante car après un dimanche et un lundi matin dans lesquels seul Donald Trump a osé politiser le débat, tous les dirigeants politiques américains se sont lancés à corps perdu pour récupérer l’événement et faire avancer leurs causes.

Les événements et prises de positions se sont enchaînées au cours des derniers jours et le débat politique américain est plus tendu que jamais dans un pays qui se sent perdu et n’a plus confiance dans les partis politiques. Quelles conséquences sur les élections à venir ?

L’Islam radical, le responsable ?

Comme il le fait depuis 2004 et son élection au Sénat Fédéral, le président Obama a refusé de faire un lien entre l’attaque du Pulse à Orlando et l’Islam. En revanche, Hillary Clinton, Bernie Sanders et Donald Trump n’ont pas hésité à le faire.

Les liens d’Omar Mareen avec ISIS rendent cette comparaison difficile à ignorer. La crainte du président Obama est qu’officialiser ce lien entre la religion et cette attaque n’aggrave la situation, faisant que l’ensemble de la communauté musulmane se sente attaquée par ces propos.

Donald Trump a été le plus virulent vis-à-vis de l’Islam, se félicitant d’avoir proposé un ban d’immigration sur le territoire américain de tout individu étant de religion musulmane. Mais il a changé de position à la suite de cette attaque. Alors qu’il ne prônait qu’une fermeture des frontières (et le potentiel usage de l’arme nucléaire contre ISIS), il a laissé sous-entendre qu’il pourrait rejoindre la position de Hillary Clinton et de Bernie Sanders avec un engagement militaire plus important et le redéploiement de forces militaires dans la région pour combattre l’Etat Islamique.

Seul Gary Johnson est resté sur une position différente. Pour lui, si de telles attaques d’islamistes sont réalisées contre les Etats-Unis depuis avant même le 11 septembre 2001, c’est parce que les Etats-Unis ont des forces militaires dans le monde entier et qu’au contraire, une politique de non-intervention militaire accompagnée de l’ouverture des frontières économiques permettront la fin des tensions religieuses avec le monde musulman.

Un crime homophobe ?

Ici, la réponse est clairement « oui ». La position de la quasi-unanimité des dirigeants et prêcheurs musulmans à travers le monde est anti-gay. Les médias nous parlent régulièrement du traitement des homosexuels dans les territoires contrôlés par Daesh, mais même si ces traitements sont parfois moins spectaculaires dans d’autres pays, les crimes homophobes sont majoritairement réalisés (de manière quotidienne) dans les pays musulmans. L’organisation LGBT « ILGA » recense 75 pays qui pénalisent l’homosexualité. A cela, il faut préciser que dix de ces pays ont fait passer des lois condamnant les homosexuels à la peine de mort (ISIS, l’Irak, le Pakistan, le Qatar, le Soudan, la Maurétanie, l’Iran, l’Arabie Saoudite, le Yemen, l’Afghanistan et l’Iran).

C’est aussi le message qui est défendu dans de nombreuses mosquées à travers le monde. Le lien clair entre Omar Mareen et l’Etat Islamique ne fait pas de doute sur le caractère religieux et homophobe de cette attaque. Cependant, ce fait ne doit pas nous faire oublier que ces attaques terroristes se multiplient dans le monde entier. Les attaques en Californie, en Israël, en France, en Belgique et en Bretagne avec l’agression au couteau d’une lycéenne à Rennes cette semaine démontre bien que ce n’est pas uniquement la communauté LGBT qui est visée. Tous les non-musulmans et les musulmans non-pratiquants sont des cibles potentielles.

Le droit de port d’arme, le coupable, mais pas pour tous

Sans surprise, après le choc passé, dès le lundi matin (heure locale) les démocrates ont commencé à se lancer dans une diatribe contre les armes à feu, en particulier contre le fameux AR-15. Fusil puissant il est vrai, sa puissance reste limitée. C’est une arme de défense, utilisable sans risque au corps ou aux oreilles par des femmes de constitutions fragiles. Il est principalement utilisé pour la chasse et l’auto-défense mais ressemble à s’y méprendre à certaines armes de guerres utilisées par plusieurs armées gouvernementales à travers le monde. Les militants anti-armes se sont une fois de plus servis de cet argument pour défendre soi-disant la liberté d’acheter et de vendre des armes « d’assaut ». Or, nombre de médias américains ont affirmé que l’arme d’Omar Mareen était un AR-15. Cette affirmation non vérifiée était fausse : il s’agissait d’un Sig Sauer MCX.

Le président Obama et Hillary Clinton se sont donc ré-engouffrés dans cette bataille idéologique que représente le droit de port d’armes, affirmant que c’est le droit de port d’armes qui amène la violence. (Vous irez dire cela à la jeune fille poignardée à Rennes cette semaine, aux deux supporteurs poignardés dans la nuit de mercredi à jeudi à Lyon et la Membre du Parlement Britannique Jo Cox, poignardée puis abattue de deux balles ce jeudi après-midi, dans un pays où le droit de port d’arme est aussi interdit).

Mais une telle réaction n’est pas étonnante. Après les attentats de Molenbeek, Paris et Tel Aviv, ces derniers sont restés silencieux, condamnant simplement la violence. En effet, impossible de s’attaquer au permis de port d’arme dans ces pays. Rappelons qu’il a été limité par Pierre Laval en France en 1935 en prenant exemple sur l’Allemagne National-Socialiste, puis définitivement supprimé en 1941 par Philippe Pétain et jamais remis en place par la suite.

Ce qui fut plus étonnant fut le revirement à 180° de Donald Trump. Ce dernier est un adversaire de long terme du droit au port d’arme et a soutenu la candidature de Hillary Clinton en 2008. Mais au cours de la présidence Obama, il a affirmé avoir changé d’opinion sur ce sujet. Lors de la tuerie du Bataclan, Donald Trump a justement utilisé l’interdiction du droit de port d’arme et du droit à l’auto-défense en France comme argument pour justifier le fait que le droit de chaque citoyen de se défendre aurait permis d’empêcher ce massacre.

Son revirement de position au cours des derniers jours a créé une fureur chez les militants républicains et libéraux, et donné les arguments aux démocrates pour tenter de faire passer le plus vite possible une limitation constitutionnelle du second amendement. En parallèle, le mouvement « Pink Pistols », c’est-à-dire les « pistolets roses », un mouvement homosexuel en faveur du droit de port d’arme a fait la Une de nombreux médias au cours des derniers jours. Leur message est simple : la communauté LGBT, trop souvent tournée vers la gauche, se range contre le droit de port d’armes parce que nombre d’élus démocrates sont contre le droit de port d’armes. Eux affirment que les homosexuels doivent au contraire s’armer ouvertement et massivement dans le monde entier pour assurer leur sécurité. Certains journalistes ont estimé que la tuerie d’Orlando pourrait faire se tourner une partie de la communauté LGBT vers Donald Trump, mais…

La fureur des militants républicains et libéraux

« Chaque fois que nous tournons la tête, il défend une nouvelle opinion contradictoire. C’est impossible pour nous de réussir à suivre ce qu’il pense » a affirmé, ce mardi, un élu républicain de la Maison des Représentants (députés) après les différentes prises de positions de Donald Trump à la suite de la fusillade l’Orlando.

En effet, Donald Trump a annoncé son souhait de faire passer une loi interdisant à ceux qui sont fichés comme « terroristes » ou interdits de prendre l’avion pour telle ou telle raison peut sembler légitime : s’il a été jugé qu’une personne est potentiellement à risque, n’est-il pas logique de vouloir limiter sa capacité à porter une arme à feu ?

Mais voilà, une telle position est très dangereuse pour la garantie des libertés individuelles. Le droit d’auto-défense et de port d’armes a pour objectif de permettre à chaque individu de se défendre, de défendre ses proches et de se défendre lorsque l’Etat cherche à s’attaquer à sa personne ! Or, si l’Etat est en mesure de dire qui pose une menace et qui n’en pose pas, cela permet à l’Etat de définir selon ses propres souhaits qui a le droit de s’armer et qui ne le peut pas. Pour de simples prises de positions politiques verbales ou écrites, même sans aucune menace de violence voire avec de la délation sans preuve, l’Etat pourra être en mesure d’interdire à des citoyens qui n’ont rien à se reprocher de ne plus porter d’armes, simplement en les ajoutant sur la liste des personnes « à risque ».

Le second revirement politique de Donald Trump sur le droit de port d’armes est encore plus important et correspond à la position défendue depuis des décennies par les démocrates : lister la totalité des individus qui possèdent une arme aux Etats-Unis et quelles armes ils possèdent. Une telle loi n’aura aucun impact sur la criminalité pour les défenseurs du droit de port d’armes. En effet les libéraux considèrent qu’un tel contrôle permettra à l’Etat de savoir où aller pour désarmer les citoyens qui respectent la loi en cas de volonté de prise de pouvoir ou de soumission d’une communauté qui refuse d’appliquer une loi. De plus, les criminels, eux, ne respecteront pas leur inscription à ce registre et, une fois de plus, ceux qui ne respectent pas la loi seront favorisés.

Cette situation a aggravé la division entre les républicains pro-Trump et les libéraux et républicains anti-Trump. Plusieurs membres de la droite américaine et les militants du Libertarian Party ont clamé haut et fort que désormais, suite à ce nouveau revirement de position, il n’y a plus qu’un seul candidat en faveur de l’auto-défense et du droit de port d’armes : Gary Johnson. Hillary Clinton et Donald Trump sont désormais vus par les militants en faveur du droit de port d’armes comme deux adversaires du droit à l’auto-défense. Or, ce lobby est le plus important des Etats-Unis avec plus de 90 millions de possesseurs (légaux) d’armes à feu (sans compter les militaires et les forces de police). En comparaison, cela représente 1,4 fois la population de la France et le président Obama a été réélu en 2012 avec 66 millions de voix.

Ce revirement politique de Donald Trump met une fois de plus en danger sa candidature, à un moment, où il ne lui faut surtout pas l’être. Dans le dernier sondage, le milliardaire a 7 points de retard sur Hillary Clinton, avec 39% d’intentions de vote pour cette dernière, 32% pour Trump et 11% pour Gary Johnson.

Les conséquences sur l’élection présidentielle

Quelques jours après cette tuerie, il est particulièrement difficile de savoir quelles en seront les conséquences. A court terme, il semble que Donald Trump ait grandement souffert de sa réaction. Cette situation est paradoxale : la plupart des observateurs ont commencé par parier que son discours anti-Islam lui permettrait de profiter de la situation mais, en quelques heures, il est parvenu à gâcher sa chance et à se retrouver condamné par l’ensemble de la classe politique, même par ses soutiens officiels !

A court terme il semble donc que Gary Johnson et Hillary Clinton en sortent grandis. A moyen terme en revanche, la situation est bien plus dramatique (sur le plan politique). S’il est beaucoup trop tôt pour tirer des conclusions sur ce qui va se passer en novembre prochain, le vrai danger pour Donald Trump est que dans un mois, la convention républicaine débute. Or, les appels de dirigeants républicains à bloquer le candidat en modifiant les règles dès les premiers jours s’accélèrent. Son changement de position sur le droit de port d’armes et sa tentative d’influencer sur la NRA en demandant à la principale organisation pro-droit d’auto-défense de modifier ses idées n’a pas plu.

Ce jeudi matin, John Kasich, gouverneur républicain a pris clairement position en affirmant qu’il ne soutiendra pas Donald Trump quelle que soit la situation. Or, Kasich, en tant que candidat à la primaire ayant remporté 161 délégués, aura un rôle important au cours de la convention nationale et fera partie des décideurs et influenceurs sur les règles qui seront votés avant la nomination du candidat. De plus, même si Donald Trump remporte la nomination, John Kasich fera partie des plus importants orateurs de la convention à heure de grande audience. Quelles conséquences s’il décide de faire un discours ouvertement anti-Trump ?

La question la plus importante reste ce que fera Ted Cruz. Il continue à refuser de soutenir Donald Trump. Publiquement, il se montre et travaille dur au Sénat, notamment pour renforcer ses liens avec les autres sénateurs conservateurs proches de ses idées et non-convaincus par Trump. Surtout, loin des caméras, Ted Cruz est politiquement très actif et reste à Washington DC pour enchaîner les rendez-vous politiques. Pour le moment, tous ses proches restent silencieux sur son objectif. En revanche, plusieurs de ses proches alliés appellent ouvertement à la modification des règles de nomination. Même si Ted Cruz décide de ne pas chercher à bloquer Donald Trump, il sera le troisième orateur le plus important de la convention, derrière les nominés pour la présidence et la vice-présidence, car il est le candidat à avoir reçu le plus de délégués derrière Donald Trump et aucun ex-président ne sera présent. Qu’elle serait la conséquence si lui-aussi faisait un discours anti-Trump ? Pire, si, comme semble prêt à le faire Mitt Romney, Kasich et Cruz annonçaient en plein prime-time devant toutes les télévisions internationales qu’il refuse de soutenir Trump et qu’il fera campagne pour Gary Johnson ?

Enfin, au cours des derniers jours, plusieurs gouverneurs républicains, personnalités très influentes de la politique américaine, ont refusé de soutenir Donald Trump : le gouverneur du Wisconsin Scott Walker, du Massachussetts Charlie Baker (troisième gouverneur républicain de cet Etat à s’opposer à Donald Trump avec Mitt Romney (2003 – 2007) et Bill Weld (1991 – 1997)) et depuis ce jeudi le gouverneur du Tennessee Bill Haslam.

La tuerie d’Orlando a aggravé cette situation. Nous aurons la réponse définitive à ce sujet le 21 juillet prochain. C’est ce jour-là que nous aurons plus d’informations sur la capacité de survie du parti républicain aux élections présidentielles de 2016.

Retrouvez les articles précédents :

1 – L’Iowa et Ted Cruz (5 février 2016) (https://www.breizh-info.com/2016/02/05/usa-iowa-retour-sur-la-victoire-de-ted-cruz-aux-primaires-republicaines/)

2 – Le New Hampshire et Donald Trump (12 février 2016) (https://www.breizh-info.com/2016/02/12/new-hampshire-retour-victoire-trump-primaire-republicaine/)

3 – Le décès du juge Scalia (19 février 2016) (https://www.breizh-info.com/2016/02/19/elections-usa-les-consequences-du-deces-du-juge-scalia/)

4 – L’ascension de Donald Trump (26 février 2016) (https://www.breizh-info.com/2016/02/26/39697/etats-unis-donald-trump-poursuit-son-ascension)

5 – Qui a réellement gagné le Super-Tuesday du 1er mars ? (4 mars 2016) (https://www.breizh-info.com/2016/03/04/40056/elections-americaines-qui-a-gagne-super-tuesday)

6 – La convention républicaine de 2016 : l’arrivée d’une crise politique majeure ? (11 mars 2016) (https://www.breizh-info.com/2016/03/11/40308/elections-americaines-convention-republicaine-de-2016-larrivee-dune-crise-politique-majeure)

7 – La primaire républicaine : une course à deux ou à trois ? (18 mars 2016) (https://www.breizh-info.com/2016/03/18/40559/etats-unis-la-primaire-republicaine-post-15-mars-2016-une-course-a-deux-ou-a-trois)

8 – Les conséquences des attentats du 22 mars sur les élections américaines (25 mars 2016) (https://www.breizh-info.com/2016/03/25/40896/consequences-attentats-22-mars-elections-americaines)

9 – 2016 : la compétition des impopulaires ? (2 avril 2016) (https://www.breizh-info.com/2016/04/02/41152/elections-americaines-2016-competition-impopulaires)

10 – Le 5 avril 2016 : un tournant dans les primaires ? (8 avril 2016) (https://www.breizh-info.com/2016/04/08/41594/usa-5-avril-2016-tournant-primaires-republicaines-democrates)

11 – L’Etat de New York : la surprise (22 avril 2016) (https://www.breizh-info.com/2016/04/22/42453/elections-usa-letat-de-new-york-surprise)

12 – Donald Trump : la victoire au bout des doigts (19 avril) (https://www.breizh-info.com/2016/04/29/42803/elections-americaines-donald-trump-victoire-bout-doigts)

13 – L’erreur stratégique de Hillary Clinton (20 mai 2016) (https://www.breizh-info.com/2016/05/21/43850/elections-aux-etats-unis-lerreur-strategique-dhillary-clinton)

14 – Les conventions républicaines et démocrates seront-elles sans risques ? (28 mai 2016) (https://www.breizh-info.com/2016/05/28/44252/elections-etats-unis-conventions-republicaines-democrates-seront-risque)

15 – 2016 : l’année des candidats alternatifs ? (5 juin 2016) (https://www.breizh-info.com/2016/06/05/44592/elections-aux-etats-unis-trump-clinton-primaires)

16 – L’échec du mouvement  #NeverTrump ? (10 juin 2016) (https://www.breizh-info.com/2016/06/10/44830/lechec-mouvement-nevertrump)

Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2016 dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine

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