Parmi les revues qui comptent aujourd’hui, notamment concernant l’actualité et l’histoire des peuples Celtes, on retrouve Keltia Magazine. Dirigée par Fabien Régnier, celle-ci est diffusée en kiosque et rencontre du succès chez les passionnés du genre. Pour en parler, nous avons interrogé Fabien Régnier.
Breizh-info.com : Comment se porte la revue Keltia, qui tient sur la durée malgré les difficultés d’éditer un magazine aujourd’hui ?
Fabien Régnier : Bonjour, cher(e)s ami(e)s de Bretagne (et d’ailleurs). Keltia a affronté des difficultés qui auraient pu lui être fatales, lorsque dès le printemps 2020, les festivals ont tous été supprimés. Car c’est pour notre magazine une question de survie. En effet, maintenir la diffusion sur un réseau de 2000 dépôts est forcément déficitaire. Ce déficit est comblé par les stands que tiennent nos bénévoles sur les événements majeurs concernant la culture celtique. C’est là que nos lecteurs nous rencontrent et échangent. Cette présence festivalière a un double avantage : d’une part celui que je viens d’énoncer et d’autre part, cela nous permet de distribuer des centaines de livres, quelquefois introuvables, sur les Celtes, ainsi que des réalisations artisanales. Nous aidons ainsi de très petits éditeurs et des artisans de talent, tout en apportant au public une qualité d’informations et de connaissances introuvables ailleurs.
Or, ce système a été mis à mal par l’interdiction des festivals pour raisons sanitaires. Nous avons ainsi subi une chute de nos recettes de l’ordre de 70%! Dès lors, comment continuer à assurer notre mission? Notre bénévolat intégral ne suffisait évidemment pas. C’est alors que des dizaines de lecteurs sont venus à notre secours en nous envoyant des abonnements de soutien, des dons et des commandes importantes, qui nous ont permis de traverser la tempête. Nous ne les remercierons jamais assez! La solidarité celtique existe donc bel et bien.
Breizh-info.com : Parlez-nous du dernier numéro, et de son dossier central ?
Fabien Régnier : A l’instar de tous les autres numéros de Keltia, le dernier traite de sujets très nombreux et très variés. C’est la caractéristique de notre magazine qui rassemble des lectorats différents mais -à nos yeux- complémentaires au plan culturel. Cela dit, la grande vedette du n° 58 est Cernunnos, décliné sous tous ses aspects (et ils sont plus nombreux qu’on le croit). Mais il est également question de l’Autre-Monde, des anciens Celtes et l’écriture, des subtilités du kilt écossais, d’Ar Bard, des Céli Dé, de la langue des Pictes et des druides Talork et Tristan, d’une déesse appelée “Roue divine” et même… de la recette du fantastique gâteau écossais à la carotte. Sans oublier, bien sûr les rubriques consacrées aux dernières parutions littéraires, aux Bd, aux concerts, aux CD, aux festivals, aux infos diverses et variées concernant le monde celtique…
Breizh-info.com : Le printemps est là, l’été approche, les initiatives (fêtes, rassemblements) ayant pour thème la Celtie, ou la culture celte, se multiplient. Quelques exemples après deux années de covidisme qui a empêché une bonne partie des rassemblements libres ?
Fabien Régnier : Oui, il semble que cela reparte. Nous démarrons avec Le Marché de l’Histoire en Picardie (Compiègne), enchaînons avec le colloque “les arbres et les Celtes” à Bruxelles (Belgique), la Fête des Remparts à Provins (Île-de-France), l’Interceltique de Lorient (Bretagne), le festival de Fribourg (Suisse) et bien d’autres… Nos équipes sont prêtres à assurer! Nous avons des centaines de produits culturels celtes à présenter au public qui trouvera sur nos stands ce qu’il ne peut trouver ailleurs.
Breizh-info.com : Sur le site de Keltia, vous proposez par ailleurs plusieurs ouvrages à la vente. Parlez nous des dernières parutions ?
Fabien Régnier : Keltia travaille en symbiose avec l’éditeur Yoran Embanner, la Mission bretonne et les associations A.F.C. (Association France Celtique), A.E.C. (Amis des Etudes Celtiques), Basilis (voyages celtiques)… C’est un groupement naturel de partenariats. Les nouveautés sont nombreuses et nous ne pouvons les citer toutes. Je conseille à toutes celles et tous ceux qui sont épris de culture celte de visiter notre site keltia-magazine.com
Breizh-info.com : Quel regard portez vous sur le monde celte, en ce début d’année 2022 ? Et plus globalement, sur les patries charnelles qui, comme la Corse encore récemment, luttent pour leur liberté ?
Fabien Régnier : Il est vraisemblable que les exemple écossais et catalan ont fait bouger les choses. Pour la première fois, ils ont montré qu’il ne fallait plus grand chose pour parvenir à vaincre. C’était encore impensable voici quelques années et je suis donc convaincu qu’au rythme où les choses avancent, l’horizon n’est pas bouché. Après tout, les changements survenus en Europe de l’Est ont montré que le dogme de “l’intengibilité des frontières étatiques” avait pris du plomb dans l’aile et plusieurs patries charnelles jusqu’alors interdites ont pu se libérer du carcan des ethnies dominantes et accéder à l’indépendance, tout en rejoignant l’Union Européenne. L’accès aux connaissances induit nécessairement une prise de conscience de sa propre identité et de l’étouffement que celle-ci a subit. Il y a donc un avenir pour cette idée de l’Europe des peuples et des cultures.
Propos recueillis par YV
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2 réponses à “Fabien Régnier (Keltia Magazine) : « Il y a donc un avenir pour cette idée de l’Europe des peuples et des cultures » [Interview]”
Il devient compliqué de lire vos articles sur Breiz-info: dès que l’on clique sur un article, on est rdirigé vers une jungle.
Je crois que devant la complication, je vais devoir me désinscrire.
Désolé
mais chacun chez soi , l’union plutot la coopération entre les peuples, mais surtout pas de contraintes &u nom de “valeurs” que d’autres disent universelles sans d’ailleurs demander aux peuples leur avis! pas d’ue telle qu’elle devient aujourd’hui !