France : Gérald Darmanin lance les premières prisons modulaires pour désengorger les établissements pénitentiaires [Appel d’offre lancé ce lundi]

Le garde des Sceaux Gérald Darmanin vient d’annoncer une mesure inédite pour tenter de soulager un système pénitentiaire à bout de souffle : le lancement d’un appel d’offres pour la construction de 1 500 places de prison modulaires, inspirées du modèle allemand de Meppen. Cette décision intervient dans un contexte d’engorgement carcéral massif, avec plus de 82 000 détenus pour seulement 62 000 places officiellement disponibles, selon les chiffres du ministère de la Justice.

Des structures légères, rapides à construire et deux fois moins coûteuses

À la différence des établissements pénitentiaires classiques, ces nouvelles structures seront préfabriquées en usine et assemblées sur place, selon un cahier des charges simplifié. Objectif affiché : diviser par deux le coût d’une place carcérale, soit environ 200 000 euros contre 400 000 en moyenne actuellement, et réduire considérablement les délais de livraison — 18 mois au lieu de 7 ans.

Le premier site retenu sera Troyes, dans l’Aube, où une structure de 50 places devrait voir le jour à l’automne 2026. Ces unités modulaires seront destinées en priorité à des détenus en fin de peine, en semi-liberté ou condamnés pour des infractions mineures, comme les délits routiers.

Le ministre s’est récemment rendu dans le Land de Basse-Saxe, en Allemagne, où une prison modulaire expérimentale a été mise en service en 2021 à Meppen. En moins de 10 mois, un bâtiment fonctionnel avait été construit, accueillant aujourd’hui une quarantaine de détenus, dont des personnes psychologiquement fragiles ou condamnées pour des délits graves. Malgré une architecture légère, la sécurité y est décrite comme maximale, avec triple rangée de barbelés et contrôle électronique des accès.

Séduit, Gérald Darmanin envisage même un second appel d’offres dès le mois prochain pour 1 500 places supplémentaires.

Certains mettent toutefois en doute les chiffres avancés par le ministre. Les autorités judiciaires allemandes ont ainsi indiqué que la prison de Meppen avait coûté un tiers de plus qu’une prison classique, soit environ 5 millions d’euros pour 40 places. Une estimation qui contredit le discours ministériel sur les économies réalisées.

Vers une réforme plus large du système pénal ?

Au-delà de la construction, Gérald Darmanin veut réformer en profondeur le fonctionnement judiciaire. Il propose notamment :

  • L’élargissement du « plaider-coupable » aux crimes, pour accélérer les procédures ;
  • La simplification des peines, avec seulement quatre catégories : prison, probation, amende, interdiction/obligation ;
  • La suppression des peines ultra-courtes, jugées inefficaces ;
  • Et même la création de prisons thématiques, avec des régimes différenciés selon le profil du détenu.

Avec ces prisons modulaires, la France entre dans une nouvelle ère de gestion carcérale, mêlant industrialisation de la détention et volonté d’adaptation rapide aux besoins urgents. Reste à savoir si cette politique sera efficace, dans un climat où les prisons françaises n’ont jamais été aussi pleines…

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4 réponses à “France : Gérald Darmanin lance les premières prisons modulaires pour désengorger les établissements pénitentiaires [Appel d’offre lancé ce lundi]”

  1. Nicolas Geca dit :

    Et surtout construction de bagnes en Terre Adélie pour la grande racaille, en plein désert de glace pour rafraîchir les idées. Les économies sont à effectuer sur les menus: pas de canard à l’orange et de steak au poivre mais soupe claire et pain sec. Travail obligatoire 8h par jour avec pelle et pioche. Pas de Télé et pas de jeux vidéos.

  2. Gaï ROPRAZ (de) dit :

    Je le répète sans arrêt, et je le répéterai à nouveau si nécessaire :
    Comme d’aucuns le savent, le problème des établissements pénitentiaires Français c’est d’abord leur vétusté, et ensuite leur surpopulation carcérale.
    De ce fait, pour régir cette populace de prisonniers, il faut, immanquablement, de nouveaux établissements pénitenciers. Or deux facteurs entrent en jeu : La vétusté du parc carceral Français, et le manque de place puisque la France, de par son invasion d’émigrés non désirés, est totalement débordée au point de relacher dans la nature les petits delinquants. D’où une Justice lénifiante qui hésite à condamner, précisément par manque de place dans les prisons.

    De ce fait, étant donné qu’immanquablement l’édification de nouvelles structures pénitencières sur le sol français est pratiquement impensable, il faut envisager ces nouvelles structures necessaires, au loin, entre-autres dans les iles de la caraïbe qui sont encore sous notre contrôle, mais aussi, pour les delinquants dangereux, souvent recidivistes, des etablissements carcéraux loin de la patrie, entre-autre dans l’hemisphere Sud (Pole Sud) où la France dispose d’un immense territoire, actuellement dédié à la recherche spatiale, et autres.
    Comme je me tue à le répéter, un séjour dans l’hémisphère austral en refroidirait plus d’un recidiviste dangereux, et ce, sans le moindre risque d’une échappatoire !…

  3. Prétet Yvette dit :

    La majorité de nos prisonniers sont musulmans!…Si nous disions, à notre tour, ux musulmans:  »La valise ou le cercueil » cela ferait des places dans nos prisons françaises et les contribuables français ne seraient pas  »obligés » d’entretenir, dans notre pays, des terroristes islamistes!..

  4. Eschyle 49 dit :

    Cela pourrait se révéler anecdotique, si, le 25 mars 2025, à la Faculté de Droit d’ANGERS, je n’avais interpellé Monsieur Christophe SOULARD, Premier Président de la Cour de Cassation :
    Monsieur le Premier Président,
    Tout d’abord, je suis très honoré que vous vous soyez spécialement déplacé à ANGERS, nous présenter une communication sur le thème de l’État de droit.
    Soyez-en infiniment remercié.
    C’est dans ce contexte que je souhaiterais vous soumettre une brève question dans un domaine qui vous est familier, eu égard à vos précédentes fonction près les tribunaux de METZ et de PARIS : la formation dans les professions judiciaires.
    Pour étalonner votre jugement, voici deux points de comparaison avec les professions médicales :
    1) un praticien, pour pratiquer une aponévrotomie (opération de la Maladie de Dupuytren), doit suivre les formations suivantes :
    – un baccalauréat scientifique  » dans la botte » ;
    – sept ans de médecine ;
    – quatre ans d’internat ;
    – un certificat de chirurgie orthopédique ;
    – un certificat de microchirurgie ;
    – un certificat de chirurgie de la main ;
    Alors, et alors seulement, le praticien est autorisé à exercer en qualité de « chirurgien remplaçant ».
    2) pour toute la France, il y a aujourd’hui 652 neurochirurgiens.
    À présent, les professions judiciaires.
    Jusqu’en 2011, pour faire fonctionner les Cours d’appel, il y avait 444 avoués, d’une qualification comparable à celle des neurochirurgiens ; c’était une profession très ancienne, puisque, si elle a été remaniée à de multiples reprises, elle avait été créée en 451 avant Jésus-Christ, soit avec 2.475 ans d’expérience.
    Aujourd’hui, toujours pour faire fonctionner les Cours d’appel, il y a 77.190 avocats, tous autorisés à pratiquer, sans formation, la neurochirurgie.
    Vous trouverez sur le site du barreau d’ANGERS une maquette de conclusions distribuée par l’Ordre à tous ses membres, simplement pour pallier le congé de maternité de la greffière près le Juge des Enfants.
    Il n’est pas excessif d’affirmer qu’il s’agit là d’une qualification analogue à celles des généralistes, infirmiers et aides-soignants.
    Or, l’année dernière, deux faits sont advenus :
    1) la Société de Courtage des Barreaux, courtier du Conseil National des Barreaux, a initié un appel d’offres pour créer une alternative à la compagnie Les Mutuelles du Mans Assurance, assureur en responsabilité civile professionnelle des avocats français ; sur les 10 assureurs consultés, 8 n’ont pas répondu, 2 ont expressément décliné l’appel d’offres ;
    2) au 1er janvier dernier, la prime d’assurance responsabilité civile professionnelle des avocats français a augmenté de 50 %.
    Comme le déclarait Hervé MARITON, président de la Fédération des entreprises d’outre-mer, au sujet de la Nouvelle Calédonie : « On est sur un problème systémique d’une très grande gravité ».
    La prochaine étape est donc la résiliation de la police de groupe, ce qui impliquera deux conséquences :
    a) plus aucun avocat n’aura accès aux Cours d’appel, ce qui paralysera, en amont, les tribunaux, et en aval, la Cour de cassation ;
    b) un État, c’est trois fonctions régaliennes : le législatif, l’exécutif, le judiciaire ; supprimez l’une des trois, il n’y a plus d’État.
    Je vous avais promis une brève question: que ferez-vous ?
    Voici la réponse textuelle de Monsieur Christophe SOULARD devant 300 étudiants:  » J’espère ne jamais me trouver dans cette situation. « 

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