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Nicolas Dupont-Aignan : « Il faut donner un coup de boule dans le pouvoir »

Ce lundi 6 mai, Nicolas Dupont-Aignan, leader de Debout la France, en campagne pour les européennes, sera en Bretagne à Josselin (56). Il nous a accordé une interview.

Breizh-info : Plusieurs listes concourent sur le créneau souverainiste, qu’est-ce qui fait votre différence ?

Nicolas Dupont-Aignan : Nous avons un programme très clair. La question n’est pas d’être pour ou contre l’Union européenne, mais comment la rendre efficace dans le respect des nations.

Breizh-info : Quelle est votre solution ?

Nicolas Dupont-Aignan : La remplacer – j’insiste bien, pas l’améliorer, mais la remplacer – par une Union européenne des nations libres et des projets concrets.

Breizh-info : C’est à dire ?

Nicolas Dupont-Aignan : Il faut renvoyer à la nation 80% des compétences. Il faut remettre le syndic de copropriété à sa place, remettre des portes aux appartements – c’est à dire retrouver la maîtrise de nos frontières – et réduire les charges de copropriété, dans le cas de la France, arrêter de payer 11 milliards dont 9 perdus, et n’en payer que deux.  Il faut arrêter de subventionner les concurrents de la France ! Enfin les lois doivent être décidées par les nations et non l’Union européenne.

Breizh-info : Quant aux projets concrets ?  

Nicolas Dupont-Aignan : Contrairement aux autres, nous proposons que les États s’associent entre eux, à 4-5 pays, pour avancer dans les dix domaines décisifs de la géopolitique, comme l’intelligence artificielle, la voiture propre, le numérique, la lutte contre le cancer et Alzheimer… Car leur Europe dont ils nous rebattent les oreilles n’a pas généré un seul grand projet d’avenir, sauf Gallileo, tout en étouffant les états sous les normes. Alors quand on nous dit que l’UE permet de faire face aux Etats-Unis et la Chine, on est loin du compte…

Breizh-info : Pourtant il y a lieu d’être prévenu contre ces coopérations transfrontalières, car même si Airbus fonctionne, « l’Airbus de la batterie » voulu par Macron entre la France et l’Allemagne est un exemple typique : si la France apporte les idées et 40% du financement, l’Allemagne apporte 60% et donc commande ; cela revient donc à donner des idées françaises à l’Allemagne, sans aucune garantie quant à l’emploi et aux résultats…

Nicolas Dupont-Aignan : Effectivement, mais ça se fait dans le cadre de Bruxelles alors que justement il faut s’en passer. Il faut un état leader et une stratégie industrielle. On doit avoir des coopérations à la carte où les Etats ont la maîtrise et où la France puisse défendre ses intérêts.

Breizh-info : Le problème, c’est que la parole de l’État ne pèse plus grand-chose, semble-t-il. On l’a vu notamment en Bretagne avec Notre-Dame des Landes.

Nicolas Dupont-Aignan : Ne confondez pas l’État actuel avec celui qui sera quand on gouvernera un jour.

Breizh-info : D’aucuns tressent les louanges de l’abstention aux européennes. Qu’en pensez-vous ?

Nicolas Dupont-Aignan : Il faut voter au contraire ! S’abstenir c’est voter Macron. Il est urgent que les français votent. 

Breizh-info : Que pensez-vous de la liste LR (Bellamy) ?

Nicolas Dupont-Aignan : LR gouverne à Strasbourg avec les socialistes et les centristes. Ils prônent le souverainisme et font exactement l’inverse, votent exactement l’inverse. Ils sont alliés avec les centristes de M. Morin qui réclament un impôt européen.

Breizh-info : Qui irait où ?

Nicolas Dupont-Aignan : Nourrir la bureaucratie de Bruxelles.

Breizh-info : Vous dites avoir des partenaires au  niveau européen pour former une alliance des eurosceptiques en cas de victoire ?

Nicolas Dupont-Aignan : Oui, de 23 pays différents, dont le PIS polonais, les finlandais, les tchèques, la Hollande… des eurosceptiques pour l’essentiel qui veulent limiter les pouvoirs de Bruxelles. Le RN lui fait des bons scores à Paris mais n’a pas de relais au niveau européen.

Breizh-info : Mais ni Marine le Pen, Orban ou Salvini ?

Nicolas Dupont-Aignan : Le RN n’a que Salvini, Orban est resté au PPE pour l’instant mais je peux vous dire qu’il va soit nous rejoindre, soit rejoindre une coalition d’eurosceptiques. Bellamy a dit qu’il préférerait toujours [Jean-Claude] Juncker à Orban, moi je préférerais toujours Orban à Juncker. Finalement, Bellamy n’est que le rabatteur pour une nouvelle trahison de la droite.

Breizh-Info : Et Les Patriotes ? François Asselineau ?

Nicolas Dupont-Aignan : Il est dommage d’avoir toute cette dispersion.

Breizh-info : Robert Ménard, maire de Béziers, avait tenté d’unir les droites avant les européennes – ce qui au vu de la dispersion des listes de droite semble être un cuisant échec. Qu’en pensez-vous ?

Nicolas Dupont-Aignan : J’ai essayé pour ma part. J’ai le CNIP [centre national des indépendants et paysans] dont 8 membres sont sur ma liste, 5 conseillers régionaux issus du RN… on aura essayé. C’est un scrutin à un tour, mais j’espère que dans les mois à venir il y aura une union des droites.

Breizh-info : Ces européennes se passent aussi dans un climat bizarre, comme si les partis pouvaient ignorer le bouleversement lié aux Gilets jaunes ? 

Nicolas Dupont-Aignan : Benjamin Cauchy est un gilet jaune modéré, responsable, qui nous a rejoint et est 9e sur la liste. Les Gilets jaunes originaux luttent pour la dignité du travail. Nous les soutenons, pas l’extrême gauche qui a pollué le mouvement et est instrumentalisée par le gouvernement. Je condamne formellement les débordements des « Gilets jaunes » infiltrés.

Breizh-info : Cette élection européenne sera-t-elle à votre avis celle de la revanche de la « France périphérique », retrouvée par le géographe Guilluy et sortie de l’oubli par les Gilets jaunes ?

Nicolas Dupont-Aignan : Comme le dit Benjamin Cauchy lui même, « on a manifesté assez sous la pluie, la nuit et le vent assez tenu des ronds-points pour prendre un quart d’heure pour aller voter ». Voter c’est la seule solution. J’avais déposé en 2013 une proposition de loi sur le RIC.

Breizh-info : Et vous le mettriez en place si vous étiez aux commandes ?

Nicolas Dupont-Aignan : Oui, sans verrou parlementaire, ce qui est fondamental.

Breizh-info : 39% des Français veulent une nouvelle révolution et tout envoyer bouler, selon un sondage récent de l’IFOP. Que leur répondez-vous alors que le pouvoir semble enferré dans la crise des Gilets jaunes ? 

Nicolas Dupont-Aignan : Si 90% des Français votaient aux européennes, la liste Loiseau (LREM) ferait 8% et Macron ne pourrait pas continuer et devra dissoudre l’Assemblée. Il faut un grand coup de boule dans le pouvoir, un grand coup de balai dans les urnes.

Breizh-info : Que pouvez-vous dire aux Bretons plus particulièrement ? 

Nicolas Dupont-Aignan : On ne résoudra jamais les problèmes français, le chômage, l’immigration, sans remplacer cette UE par l’Europe des Nations que je propose. Les causes des problèmes français sont à Bruxelles ; elles sont dues à des élites nationales à Paris qui ont tout confié à Bruxelles. Il faut reconquérir notre pouvoir sur cette oligarchie non élue.

Breizh-info : Que pensez-vous de l’incendie de Notre-Dame ?  

Nicolas Dupont-Aignan : J’ai été le seul – encore – à poser la question de l’accident ou de l’attentat. Je crois qu’en répétant partout que c’est un accident, le pouvoir nous cache des choses. J’ai demandé qu’il y ait une commission d’enquête parlementaire, qu’on reconstruise Notre-Dame à l’identique alors que d’autres voudraient la transformer en Disneyland.

Breizh-info : Un dernier message ?

Nicolas Dupont-Aignan : Il y a une élection le 26 mai. Les Français veulent-ils en reprendre pour trois ans de Macron ? Ou on marque le coup, et je leur offre un choix raisonnable, volontaire, avec des gens sérieux et honnêtes. 

Propos recueillis par Louis-Benoît Greffe

Crédit photo : Frederic ALBERT/Wikimedia (cc)
[cc] Breizh-info.com, 2019, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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