Mais quelle honte cette réalisation TV sur le Tour de France cette année ! Le niveau a baissé clairement d’un cran par rapport aux autres années. Mais le pire fût à venir sur cette 15ème étape arrivant à Saint-Gervais Mont Blanc. Alors que la course se passait à l’avant, le peloton aillant laissé filer l’échappée toute la journée, la réalisation a montré…2 secondes de l’arrivée du vainqueur du jour, Wout Poels, avant de rebasculer immédiatement sur le duel Pogacar/vingegaard qui n’a même pas eu lieu sur cette étape.
Quel manque de respect pour le coureur et pour la course ! D’autant plus que le téléspectateur l’a compris, cette année, hormis Pogacar, Vingegaard, et leurs équipes, aucun autre coureur n’est invité à la fête lorsqu’ils ont décidé de bouger ou de s’activer, à des allures folles, et parfois très controversées comme en témoigne la réponse de Guillaume Di Grazia ce dimanche 16 juillet à un internaute qui demandait : « Comment les équipes françaises peuvent-elles rivaliser sur le Tour et prétendre à la victoire ? ». « Joker ». Une forme d’Omerta, mais que les réseaux sociaux taisent de moins en moins au regard des temps de montée, et des accélérations parfois stratosphériques y compris d’équipiers UAE ou Jumbo en pleine montagne (il fallait voir ce dimanche David Gaudu, à la ramasse dans le premier col, se faire dépasser par une fusée chargée de bidons UAE…même les commentateurs ont lâché un rire qui en disait long).
Quoi qu’il en soit, la 15e étape du Tour de France a raconté une nouvelle histoire d’audacieux prêts à se lancer dans une échappée incertaine et exigeante pour tenter d’ajouter une ligne de prestige à leur palmarès. Le groupe d’attaque du jour a compté près d’une quarantaine de coureurs avant qu’une première sélection soit opérée dans la montée au col de la Croix Fry, où les candidats étaient encore bien trop nombreux. Wout Poels, qui a d’abord suivi un mouvement d’attaque initié par Marc Soler et a surtout pris son destin en mains pour lâcher Wout van Aert à 10,5 kilomètres de l’arrivée et s’imposer en solitaire sur les hauteurs de Saint-Gervais. Après avoir gagné Liège-Bastogne-Liège en 2016, le Néerlandais s’impose pour la première fois, à 35 ans, sur les routes du Tour de France. Derrière lui, Jonas Vingegaard et Tadej Pogacar se sont neutralisés. Le Danois passera la deuxième journée de repos avec le Maillot Jaune et une avance intacte de 10 petites secondes.
De cette deuxième semaine on retiendra la bataille parfois épique entre Pogacar et Vingegaard, mais encore une fois avec des temps de montées de certains cols qui interrogent, car ils sont parfois plus rapides que durant les « heures sombres » du cyclisme. Hormis lorsque Pogacar luttait avec Roglic, il est très rare qu’une troisième semaine s’annonce si serrée au niveau du classement final.
Pour les maillots distinctifs, l’affaire semble pliée pour le maillot vert, concernant Philipsen, qui écrase les étapes de sprint. Pour le maillot blanc, même chose pour Pogacar, meilleur jeune. Pour le maillot à pois en revanche, une sacrée bagarre s’annonce entre Powless (s’il a récupéré, car il semble sur le déclin et moins fort en montagne), Cicconne, Vingegaard, Pogacar, et…Van Aert qui se tiennent dans un mouchoir de poche.
Enfin, le classement par équipes, devrait donner lieu également à quelques manoeuvres notamment entre Ineos et Bahrein qui le convoient tandis que la Lotto Jumbo le détient pour le moment.
Au niveau des victoires d’étapes, on est à 4 pour Alpecin, 2 pour Bahrein, 2 pour Cofidis, 2 pour UAE, 2 pour Inéos, 1 pour Bora, pour Israël et pour Lidl-Trek. 14 équipes n’ont donc encore rien gagné sur ce Tour de France.
La semaine prochaine, on retiendra surtout le contre la montre de mardi, décisif, avant une étape de mercredi et une arrivée à Courchevel qui s’annonce épique, une étape pour sprinteurs, une autre pour puncheurs ou sprinteurs, puis le Markstein samedi pour tenter le tout pour le tout pour le deuxième au général, et enfin, l’arrivée à Paris dimanche.
Crédit photos : © A.S.O. / Pauline Ballet
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