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Stéphane Léonard (USG-Police-FO) : « La police de Nantes est débordée par les procédures et la paperasse »

11/11/2015 – 07H00 Nantes (Breizh-info.com) – Après le syndicaliste Thierry Spitz , secrétaire régional adjoint d’Alliance Police, nous avons demandé à Stéphane Léonard, délégué Loire-Atlantique du syndicat USG-Police de donner son avis sur la récente flambée de violence qui secoue Nantes, entre guerre des gangs , tentatives de braquage et autre viols.

Le syndicaliste confirme que les policiers nantais ont bien reçu du renfort, « une quarantaine de personnes en septembre », mais la flambée de la délinquance ne l’étonne pas, et ce pour deux raisons. D’abord, le fait que « les mentalités ont évolué : avant, les jeunes délinquants réglaient leur querelles à coups de poings ou de battes, maintenant ils trouvent des armes facilement et y recourent sans difficulté, même très jeunes ». Deuxième raison : « nous ne sommes plus assez sur le terrain. Dans les années 80 on patrouillait en permanence, maintenant on est enseveli sous les papiers ». Pour le policier, « les citoyens sont en partie responsables eux-mêmes de la situation ».

Il précise : « la police est débordée par la paperasse. Il y a trop de dépôts de plaintes pour n’importe quoi. Un type à qui on a mal parlé, des voisins qui ne se supportent pas etc. Tout le monde sait qu’il n’y aura aucune suite judiciaire mais personne n’a le courage dans la hiérarchie de décourager ces gens de porter plainte ». Au contraire, « faut prendre, prendre, prendre… tout en sachant que cela ne mènera à rien ». On s’en rend difficilement compte, mais « les procédures sont très lourdes. Pour une querelle entre voisins, faut convoquer tout le monde, envoyer une patrouille sur place, auditionner des témoins… cela prend un temps fou au détriment de la surveillance de l’espace public ». Par exemple, « on ne patrouille plus comme ça, ou presque, on ne se déplace quasiment que parce qu’il s’est passé quelque chose et on nous a appelé ».

Pire, les dossier s’accumulent sur les épaules des agents, littéralement noyés. « Dans les brigades spéciales, le porte-feuille par agent, c’est à dire le nombre de dossiers, oscille entre 100 et 150. Et quand on en finit un, y en a cinq autres qui arrivent ». Point noir de l’agglomération : Orvault : « Là bas, c’est environ 200 dossiers par agents ». La brigade des mineurs est passablement surchargée aussi : « les procédures sont très lourdes, il faut entendre tous les mineurs, leurs parents etc. et les infractions qu’ils font peuvent être assez sérieuses ».

Pour Stéphane Léonard, il est urgent de « simplifier les procédures. C’est très lourd, trop lourd, et souvent pour des résultats décevants. Quand vous avez arrêté un cambrioleur, prouvé son implication dans cinq autres faits, que le dossier, nourri de constatations et de pièces, fait plusieurs centimètres de haut – donc des dizaines d’heure de travail – et que le juge lui file trois mois avec sursis, on a l’impression de travailler pour rien ». Autre nécessité pour lui : « trier. Même les pompiers n’interviennent plus pour tout et rien. » Par exemple pour la destruction des nids de guêpes, déléguée à des sociétés agréées que les propriétaires ou locataires doivent appeler et payer eux-mêmes. Du reste, « si à Nantes il y avait une vraie police municipale et la vidéo-surveillance, cela nous aiderait ». A part laisser filer les voleurs pris sur le fait et verbaliser les automobilistes, on se demande effectivement quelle est son utilité.

Photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2015, dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine. 

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