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Les migrants n’en finissent pas d’affluer à Nantes

Il semble que l’évacuation du square Daviais ce 20 septembre, squatté depuis plus de deux mois par près de 698 migrants africains, n’ait en rien arrangé la crise des migrants à Nantes.

Le seul effet immédiat a été d’ajouter une charge de plus de 4 millions d’euros aux contribuables nantais – c’est en effet le CCAS qui finance la « mise à l’abri » dans les gymnases et leur répartition dans des communes de l’agglomération et sur la côte.

L’appel d’air vers Nantes dégrade la situation… à Orléans

Pour mesurer l’appel d’air migratoire vers Nantes, il faut remonter le Val de Loire et aller jusqu’en… Orléans. Arrivés de Paris ou de Toulouse, les migrants attendent les trains pour Tours ou Nantes. Ils patientent par dizaines à Orléans près de la gare, ou place du Cheval Rouge au cœur de la ville – une vision inhabituelle pour la ville qui draine aussi son lot de problèmes. Dans le sillage des africains, les « mineurs isolés » du Maghreb sont arrivés depuis un an et demi et s’adonnent à la délinquance et aux vols à la tire rue de Bourgogne et dans le centre historique, surtout après minuit. Ils squattent carrément les caves du centre historique : à Orléans, la plupart sont accessibles par de grandes trappes en bois dans les entrées des immeubles, qui dévoilent les escaliers qui s’enfoncent dans les profondeurs, jusqu’à trois niveaux de caves superposées. 

L’épicerie du bas de la rue de Bourgogne, qui fermait à une heure du matin, s’éteint à minuit. « Après c’est le fight », explique le patron alors qu’un de ces « mineurs isolés » qui n’est certainement ni mineur, ni isolé, mais ivre et shooté, part après s’être servi en cigarettes. La police municipale, jadis très présente, semble avoir abandonné la partie. « On ne les voit plus depuis un an et demi », résume un patron de bar. « Avant ils passaient toutes les heures dans la rue et venaient en cinq minutes, maintenant il peut y avoir une énorme bagarre dans la rue ou des clients agressés, ils prendront l’appel mais ne viendront pas, et comme la nationale ne se déplace pas non plus depuis des années, on n’a plus qu’à gérer nous-mêmes la merde ».

Olivier Geoffroy, adjoint à la sécurité depuis 2014 après l’emblématique Florent Montillot – artisan de la réduction des deux tiers (67.6%) de la délinquance de voie publique à Orléans entre 2001, date de reprise de la ville par la droite, et 2012 – avait promis de se battre contre l’immigration clandestine. « A l’époque, ça allait encore, seuls les quartiers sensibles [l’Argonne à l’est, la Source au sud surtout] étaient touchés. En réalité, c’est comme le maire Olivier Carré, c’est un politique, mais là ils détricotent tout l’héritage qu’avaient construits Serge Grouard [l’ancien maire de droite, dont Carré était le premier adjoint] et Montillot », commente un commerçant orléanais.

Un autre, pas dupe, abonde : « pour faire baisser la délinquance il suffit de faire moins de patrouilles. Ils nous en remettront six mois avant les élections. Mais ce sera déjà trop tard : au vu du bordel en centre-ville la nuit, Orléans a déjà rebasculé du côté obscur de la force et on en est revenu à peu près à 2001, avant la reprise de la ville par Grouard à la gauche : seulement ce ne sont plus des loubards de la Source qui mettent la zone, mais des clandestins contre lequel le droit et la police semblent impuissants, des délinquants protégés par des associations ».

De 15 à 20 migrants africains arrivent à Nantes chaque jour

En effet, quelques jours à peine après l’évacuation du square, quatre soudanais clandestins et sans billets étaient descendus du train Orléans – Nantes à Tours. Ils reprenaient le suivant. « Chaque jour, ce sont 15 à 20 africains clandestins qui arrivent ainsi à Nantes », commente un contrôleur SNCF, « à raison de trois à quatre par trains ».

Au sein de la SNCF, tabou sur cette invasion migratoire diffuse. Certains contrôleurs appliquent la loi, « on peut leur demander de descendre à la prochaine gare, ne serait-ce que par respect pour les voyageurs qui eux paient leur trajet », reconnaît un contrôleur. D’autres laissent faire : « en théorie on peut appeler la police pour les faire descendre, ou au moins la SUGE [police ferroviaire] mais ça engendre des retards – ce que les voyageurs n’aiment pas – pour un effet zéro puisqu’ils prennent immédiatement le suivant », explique un autre.

Dans le train, un erythréen âgé de 28 ans explique « je viens d’arriver par la Libye et l’Italie. Je vais à Nantes pour faire ma demande d’asile et faire prendre mes empreintes digitales ». Pourquoi Nantes ? « On nous a dit qu’on est mieux traités là-bas qu’ailleurs, qu’on a plus de chance d’avoir l’asile ».

Et beaucoup, beaucoup moins de chance de se faire expulser si on a déjà demandé l’asile dans un autre pays européen au système social moins protecteur – au titre de la procédure Dublin – ou si on est déjà débouté du droit d’asile. Dans ce dossier où la préfète nommée par Macron – et bientôt en retraite – et la mairesse socialiste Johanna Rolland ont surtout brillé par leur incompétence, seuls tirent les marrons du feu les activistes pro-migrants qui multiplient les occupations de bâtiments, les provocations, comme l’enfarinage de Johanna Rolland ce samedi et l’appel d’air pour les migrants auxquels ils distribuent un repas chaud, mais qu’ils se gardent bien de loger, eux.

Pendant ce temps les migrants dorment dehors – ou en squats –, la tuberculose fait son retour au cœur de la ville, l’insécurité progresse y compris jusqu’aux urgences du CHU Hôtel-Dieu, les sportifs et amateurs sont privés de leurs gymnases – maintenant jusque fin octobre pour certains, et les contribuables payent. Une rallonge substantielle – quatre millions d’euros – est en passe d’être votée pour le CCAS, censé pourtant s’occuper des pauvres de Nantes et non d’Afrique, et elle n’inclut pas d’autres frais supportés par d’autres structures de l’État aux prises avec la crise des migrants à Nantes.

Plus de 1200 migrants africains à Nantes en ce moment

Le 26 septembre, « une quinzaine de migrants campaient square Daviais, toujours à la rue sans une solution de relogement, ne serait-ce que dans un gymnase », écrivaient les militants pro-migrants. Le même jour, une tentative de réoccupation a eu lieu, et les vigiles qui gardent le square ont été à plusieurs fois agressés à coups de pierres par les migrants qui essayaient de réinvestir les lieux. 

Et s’ils étaient « une vingtaine » le 24 septembre à dormir dehors, ils sont cependant bien plus nombreux. « En tout il y a au moins 1100 migrants africains aujourd’hui à Nantes », estime un agent municipal proche du dossier. « Près de 700 [698] pris en charge par la mairie dans les gymnases et près de 400 qui dorment dans les squats », notamment rue des Trois Rois (Agenêts), Fontaine des Baronnies (Chantenay), autour de la place de la République (Ile de Nantes), à Doulon, à Rezé… l’extrême-gauche a avoué en avoir ouvert une dizaine. L’extrême-gauche affirme cependant que deux d’entre eux vont bientôt être fermés.

Sans oublier ceux qui dorment dehors – une centaine au 4 octobre. L’Autre cantine – un collectif d’extrême-gauche qui a investi un ancien café près de la gare SNCF sud (rue de Cornulier) en attente de démolition et distribue depuis le début de l’été des repas chauds une fois par soir aux migrants, a maintenu sa distribution. Le dimanche, l’association Rahim prend le relais et la cantine de Clisson – un collectif qui a le même objet, mais basé à Clisson – le lundi.

Le nombre de repas distribués permet de se faire une idée de l’afflux, car les migrants hébergés dans les gymnases qui viennent à la distribution au skate-park de l’Hôtel-Dieu à 20 heures sont assez rares : « ils sont une cinquantaine », estime une bénévole, « vu qu’ils doivent être rentrés dans les gymnases pour 22 heures [23 heures dans certains lieux] sinon ils dorment dehors ». « Depuis jeudi [20] au 23 [dimanche] 900 repas ont été distribués et Rahim 200 », indiquait l’Autre cantine le lundi. Soit 300 repas du jeudi au samedi et 200 donc le dimanche.

Raté de l’évacuation du 20, 38 migrants n’ont pas été emmenés dans les gymnases car ils étaient en train de faire des démarches administratives et seuls 17 ont été hébergés ensuite – 21 sont donc retournés à la rue. Se sont ajoutés à ce chiffre une cinquantaine de migrants jusque-là hébergés dans l’ex-squat de Bréa et peu à peu virés, selon les militants pro-migrants, ainsi que 13 autres arrêtés le jour du transfert de 127 des 140 derniers migrants de Bréa rue de Malville. Ces ratés successifs de la gestion des migrants clandestins africains à Nantes ont conduit à remettre dans la rue au moins 84 migrants.

Le reste, c’est l’afflux. Difficilement quantifiable, puisqu’il se dilue en partie dans les squats pleins à craquer, les logements sous-loués par des compatriotes, des galetas plus ou moins indignes, la rue enfin… D’autres repartent dans d’autres villes aux alentours – Angers, Saint-Nazaire, Rennes pour des petits groupes qui prennent toujours le train sans payer – mais en exhibant pour la plupart des vêtements de marque et des smartphones neufs.

La mairesse socialiste de Nantes, Johanna Rolland, qui avait promis après l’évacuation du square Daviais le 20 septembre dernier de ne plus tolérer l’occupation de l’espace public – passant sous silence l’importante problématique de l’occupation des espaces privés, autrement dit des squats – a fait un pari aussi perdu que ceux que fit, jadis, François Hollande sur « l’inversion de la courbe du chômage », le retour de la croissance etc.

Le 5 octobre, un militant d’extrême-gauche pro-migrants écrivait ainsi : « Plus de 150 personnes exilées, dont femmes et enfants qui se voient refuser des places d’hébergement au 115, sont dans les rues de Nantes chaque nuit. La gare de Nantes, le Jardin des Fonderies, les bords de Loire et d’Erdre, les urgences du CHU pour les familles… sont tristement occupés depuis l’évacuation du Square Daviais par de jeunes adultes perdus ». Et il oublie encore les SDF bien français – trop français peut-être pour l’extrême-gauche pro-migrants, celle qui veut s’occuper des pauvres d’ailleurs mais néglige ceux d’ici – qui sont bien plus de 150 eux aussi.

D’autres militants d’extrême-gauche indiquaient que le jardin des Fonderies sur l’île de Nantes a été clôturé le 5 dans la matinée, tandis que le 4 octobre la police municipale était passée « dégager les occupants », à savoir des clandestins africains qui y avaient trouvé refuge, mais en avaient été empêchés par des militants d’extrême-gauche présents.

Bref, la mairesse socialiste Johanna Rolland n’en a pas fini, ni avec l’occupation de l’espace public par les migrants et l’extrême-gauche, ni avec l’appel d’air à Nantes, ni avec les squats. L’hiver arrive, et elle ne peut s’en prendre qu’à elle-même : comme la préfète Nicole Klein, elle a ignoré le problème et refusé, par idéologie, toute évacuation des divers squats de migrants (Tertre, Censive, Bréa, square Daviais etc.) et expulsion de leurs occupants quand il était encore possible de juguler le problème.

Maintenant, en Afrique comme ailleurs en France, les migrants ont compris : il faut venir à Nantes. Peut-être que Johanna et Nicole finiront par laisser parler leur cœur et leur proposeront de loger à l’Hôtel de Ville et à la Préfecture ? La France se doit bien d’offrir le meilleur aux migrants… tant pis si les SDF français meurent par dizaines de froid dehors. Pour l’extrême-gauche pro-migrants, les idiots utiles de la haute finance et leurs alliés socialistes plus ou moins mous, plus ou moins En Marche vers l’abîme, ce ne sont pas les bons pauvres. Qu’ils crèvent.

Louis Moulin

Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2018, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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3 réponses à “Les migrants n’en finissent pas d’affluer à Nantes”

  1. […] lieu à de vifs débats entre majorité et opposition. Alors que 30 à 40 migrants continueraient d’arriver chaque jour à Nantes – soit un millier par mois – la municipalité socialiste de Johanna Rolland ne semble avoir […]

  2. […] http://www.breizh-info.com/2018/10/09/103587/les-migrants-nen-finissent-pas-daffluer-a-nantes Une question de Candide : jeune clandestin érythréen, c’est en écoutant chanter Barbara que tu as connu l’existence de Nantes ? […]

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