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Droite souverainiste bretonne contre droite centraliste et nationaliste française : plus qu’un fossé… un gouffre d’idées !

L’Alliance Souverainiste Bretonne adresse un texte au sujet des différences, du fossé, entre Droite souverainiste bretonne et droite centraliste et nationaliste française. Pour lecture, ci-dessous.

Pas ou peu de choses rapprochent la droite souverainiste bretonne, comme L’Alliance Souverainiste Bretonne, et la droite nationaliste française tels le Rassemblement National, Debout la France, le Parti de la France ou le tout nouveau parti Reconquête sans oublier la tradition jacobine encore très affichée et présente dans un parti comme Les Républicains.

Nous allons séparer notre exposé en 2 grands sujets.

1/ les idées et conception des partis et 2/ les individus qui les composent.

1/ Les idées et conception :

Tout d’abord, il existe deux formes de nationalisme. En France, c’est la Révolution Française qui est à l’origine de l’idéologie nationaliste. C’est également la Révolution Française qui forge le néologisme d’État-nation, un oxymore pour dire « État théocratique » … la négation des autres nations (Bretagne, Corse…) nations reconnues jusqu’en 1790 par la monarchie française qui n’avait jamais eu le moindre problème à reconnaître l’existence de plusieurs nations sur le territoire de l’État royal. Un nationalisme/suprémaciste dès le départ puisqu’une seule nation est en fait tolérée (une langue, une culture etc.), les autres langues et cultures étant vouées à l’anéantissement par le biais de l’assimilation. Mais la France est-elle une nation, ou plus exactement un État composé de nations ?

Tous les constituants du nationalisme du 19e siècle, ainsi que ceux des totalitarismes du 20e siècle (communismes, fascismes et nazisme), puisent leurs racines dans la Révolution Française et ses mensongères idéologies nauséabondes.

Malheureusement, en 2022, des partis politiques français reprennent à la lettre les fondements de ce nationalisme /impérialisme/chauvinisme. Un concept empoisonné !

En tant que souverainistes bretons, l’ASB soutient une conception autre du nationalisme : le nationalisme des nationalités, la revendication des peuples à leur droit imprescriptible à l’existence, à l’identité, à la liberté, à l’autonomie, à la souveraineté. C’est le strict inverse du nationalisme anti-ethnique français. La confusion n’est donc pas possible !

L’Alliance Souverainiste Bretonne s’est déjà exprimée sur ses objectifs pour la Bretagne et l’avenir des Bretons : une souveraineté, une réelle et large autonomie politique et administrative, c’est à dire une liberté totale de pouvoir gérer ses dossiers non régaliens. Voilà ce qui constitue le fossé, le gouffre d’idées avec la droite française !

2/ Les individus

Les leaders des partis nationalistes français de droite en Bretagne sont identifiés depuis longtemps et il n’est pas question de nous attaquer aux personnes, mais il convient de dire qu’ils se ressemblent tant qu’on arrive à croire qu’ils ont cirer les bancs de la même école politique ! Nombre des adhérents de ces partis sont des Bretons conscients de leur appartenance à un peuple et fiers de leur identité bretonne, aussi, malgré leur engagement, nous leur devons notre respect le plus sincère.

Nationalistes français, ultra jacobins, ils ne conçoivent l’avenir de la Bretagne qu’à travers celui de la France avec des programmes conçus et écrits à Paris et qui ne laissent aucune place à l‘identité bretonne.

Ils font campagne en Bretagne mais pas pour la Bretagne !

Si certains autonomistes bretons sont élus dans des partis traditionnels français et proposent parfois une loi pour la Bretagne, ils sont rapidement ostracisés et « rentrent dans le rang ».

Hier et probablement demain, pour des actions ponctuelles de protection et de défense de notre identité bretonne, nous nous joindrons à ces partis jacobins sans perdre de vue que l’avenir de la Bretagne et du peuple breton passe indubitablement par le Souverainisme breton car faire confiance à des partis « made in France » pour gérer notre avenir mènera inévitablement à une impasse et une faillite.

Voilà, brièvement résumé, ce qui sépare l’Alliance Souverainiste Bretonne, positionnée à droite, des partis politiques français de droite présents en Bretagne. Seuls les gens intellectuellement malhonnêtes tenteront de faire un audacieux amalgame. Que Dieu les en préserve !

En toute modestie, l’Alliance Souverainiste Bretonne, par sa soif de sincérité, entend ramener un peu d’activité intellectuelle en Bretagne et insuffler un peu d’indépendance dans les esprits… Ceux-là qui veulent maintenir les Bretons dans l’ignorance pour continuer à les dominer, seront les seuls à nous combattre, à nous haïr et à nous condamner.

Précision : les points de vue exposés n’engagent que l’auteur de ce texte et nullement notre rédaction. Média alternatif, Breizh-info.com est avant tout attaché à la liberté d’expression. Ce qui implique tout naturellement que des opinions diverses, voire opposées, puissent y trouver leur place.

Crédit photo : DR

[cc] Breizh-info.com, 2022, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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4 réponses à “Droite souverainiste bretonne contre droite centraliste et nationaliste française : plus qu’un fossé… un gouffre d’idées !”

  1. Gautier dit :

    Yann-Ber Kalloc’h, en breton, surnommé “Bleimor”, c’est à dire ” loup de mer”. Né le 21 juillet 1888 à Groix, mort pour la France le 10 avril 1917 . Auteur breton de poèmes et de textes, il avait participé à de nombreuses revues autonomistes bretonnes.
    Il écrivit en breton le superbe poème, la “Prière du guetteur” dont il réalisa lui-même la traduction en français ci-dessous…

    La prière du guetteur
    Les ténèbres pesantes s’épaissirent autour de moi ;
    Sur l’étendue de la plaine la couleur de la nuit s’épandait,
    Et j’entendis une voix qui priait sur la tranchée :
    O la prière du soldat quand tombe la lumière du jour !

    « Le soleil malade des cieux d’hiver, voici qu’il s’est couché ;
    Les cloches de l’Angelus ont sonné dans la Bretagne,
    Les foyers sont éteints et les étoiles luisent :
    Mettez un cœur fort, ô mon Dieu, dans ma poitrine.

    Je me recommande à vous et à votre Mère Marie ;
    Préservez-moi, mon Dieu, des épouvantes de la nuit aveugle,
    Car mon travail est grand et lourde ma chaîne :
    Mon tour est venu de veiller au front de la France,

    Oui, la chaîne est lourde. Derrière moi demeure
    L’armée. Elle dort. Je suis l’œil de l’armée.
    C’est une charge rude, Vous le savez. Eh bien,
    Soyez avec moi, mon souci sera léger comme la plume.

    Je suis le matelot au bossoir, le guetteur
    Qui va, qui vient, qui voit tout, qui entend tout. La France
    M’a appelé ce soir pour garder son honneur,
    Elle m’a ordonné de continuer sa vengeance.

    Je suis le grand Veilleur debout sur la tranchée.
    Je sais ce que je suis et je sais ce que je fais :
    L’âme de l’Occident, sa terre, ses filles et ses fleurs,
    C’est toute la beauté du Monde que je garde cette nuit.

    J’en paierai cher la gloire, peut-être ? Et qu’importe !
    Les noms des tombés, la terre d’Armor les gardera !
    Je suis une étoile claire brillant au front de la France,
    Je suis le grand guetteur debout pour son pays.

    Dors, ô patrie, dors en paix. Je veillerai pour toi,
    Et si vient à s’enfler, ce soir, la mer germaine,
    Nous sommes frères des rochers qui défendent le rivage de la Bretagne douce.
    Dors, ô France ! Tu ne seras pas submergée encore cette fois-ci.

    Pour être ici, j’ai abandonné ma maison, mes parents ;
    Plus haut est le devoir auquel je suis attaché :
    Ni fils, ni frère ! Je suis le guetteur sombre et muet,
    Aux frontières de l’est, je suis le rocher breton.

    Cependant, plus d’une fois il m’advient de soupirer.
    « Comment sont-ils ? Hélas, ils sont pauvres, malades peut-être… ».
    Mon Dieu, ayez pitié de la maison qui est la mienne
    Parce que je n’ai rien au monde que ceux qui pleurent là…

    Maintenant dors, ô mon pays ! Ma main est sur mon glaive ;
    Je sais le métier ; je suis homme, je suis fort :
    Le morceau de France sous ma garde, jamais ils ne l’auront…
    Que suis-je devant Vous, ô mon Dieu, sinon un ver ?

    Quand je saute le parapet, une hache à la main,
    Mes gars disent peut-être : « En avant ! Celui-là est un homme ! »
    Et ils viennent avec moi dans la boue, dans le feu, dans la fournaise…
    Mais Vous, Vous savez bien que je ne suis qu’un pécheur.

    Vous, Vous savez assez combien mon âme est faible,
    Combien aride mon coeur et misérables mes désirs ;
    Trop souvent Vous me voyez, ô Père qui êtes aux cieux,
    Suivre des chemins qui ne sont point Vos chemins.

    C’est pourquoi, quand la nuit répand ses terreurs par le monde,
    Dans les cavernes des tranchées, lorsque dorment mes frères
    Ayez pitié de moi, écoutez ma demande,
    Venez, et la nuit pour moi sera pleine de clarté.

    De mes péchés anciens, Mon Dieu, délivrez-moi,
    Brûlez-moi, consumez-moi dans le feu de Votre amour,
    Et mon âme resplendira dans la nuit comme un cierge,
    Et je serai pareil aux archanges de Votre armée.

    Mon Dieu, mon Dieu ! Je suis le veilleur tout seul,
    Ma patrie compte sur moi et je ne suis qu’argile :
    Accordez-moi ce soir la force que je demande,
    Je me recommande à Vous et à Votre Mère Marie.

  2. JTL29 dit :

    Cet article pose très bien le problème.
    Les partis hexagonaux ont été et sont toujours jacobins qu’ils soient de droite ou de gauche. La seule exception à cette règle, aura été le PSU de Michel Rocard, … de Tanguy-Prigent et de Yves Le Foll. Ce qui peut s’expliquer car une grande partie de leurs élus se trouvaient en Bretagne, surtout dans le Trégor et accessoirement dans le Léon, où s’il avait peu d’élus, le PSU était quand même le premier parti de gauche.
    Mais il s’agit d’une époque déjà ancienne. Actuellement, on pourra vérifier les programmes des différents partis de la droite nationaliste mais on constatera surtout leurs exigences centralisatrices et la faiblesse pour ne pas dire l’inexistence de propositions concernant la dévolution de pouvoirs nouveaux aux régions. Depuis de Gaulle, la droite dite républicaine n’a jamais rien proposé en matière de décentralisation. Ne parlons pas de Macron, c’est un centralisateur qui a même affirmé à Quimper que le Bretagne historique était un sujet dépassé. Quant à la gauche, il n’y a rien à en attendre en constatant le désastreux découpage des nouvelles régions et leur hostilité à la réunification de la Bretagne, mais ils ne sont pas les seuls.
    Il reste le cas Zemmour qui a manifesté quelquefois son intérêt pour la défense des langues régionales et du breton en particulier lorsqu’il était sur CNews “On aimerait la sauver” a-t-il dit au sujet du breton dans Face à l’Info. On verifiera mais j’espère que son parti Reconquête aura des idées novatrices pour la Bretagne et ses particularismes. Sinon, on peut très bien rester à la maison ou aller se promener le jour des élections.

  3. patphil dit :

    querelles de souverainistes, l’invasion migratoire va mettre tout le monde d’accord

  4. Jean-Pierre Le Mat rappelait dans un article de 2017 : « (…) Depuis Lénine, il est classique de faire la distinction entre nationalismes de libération (1) et nationalismes de domination (3). (…) » (Source : http://7seizh.info/2017/08/31/nationalisme-breton-egale-humanisme-universalisme/). Certes. Mais nous pouvons y intercaler entre les deux un autre nationalisme : le nationalisme de conservation (2). La Hongrie de Viktor Orbán et de bien d’autres pays sont dans cette optique. C’est d’ailleurs le plus naturel et le plus répandu dans le monde. Le nationalisme de LIBÉRATION (1) et le nationalisme de CONSERVATION (2) devraient être les deux axiomes de base d’un nationalisme breton (étant donné le contexte gravissime en Europe de l’ouest). [« (…) L’objectif du nationaliste est la reproduction de la communauté et la transmission de ses richesses, immatérielles et matérielles. (…) » JPLM, 29/06/2018]. Les deux axiomes de base d’un nationalisme breton cohérent. En revanche, le nationalisme de domination (3) ne correspond absolument pas à la mentalité bretonne. La seule période historique ou nos ancêtres ont été belliqueux et quelque peu envahissants, date de la seconde moitié du IXe siècle… Le nationalisme de domination (3) est pourtant le seul qui soit retenu dans le discours oblitéré et malhonnête des médias (quasiment tous de gauche), particulièrement en France. Ce nationalisme de domination correspond aussi à ce que l’on appelle l’impérialisme (politique, culturel, économique, religieux, démographique) : c’est ce dernier qui produit les politiques ethnocidaires (souvent au nom d’idées de gauche : la Révolution française [”gauche” bourgeoise jacobine], révolution culturelle maoïste [plusieurs millions de morts] etc.) et parfois des populicides (Grande terreur de 1793 de la gauche bourgeoise jacobine : populicide britto-vendéen), des génocides (Arméniens, Ukrainiens [ex-URSS], Juifs & Tsiganes [Socialisme-National], Cambodgiens [Khmers Rouges] etc.) et évidemment des guerres (la terrible 1re G.M. etc.).

    « Le mot nation lui-même, appliqué à la Bretagne, devrait cesser d’être un tabou (…) »

    Michel Denis Le Peuple breton n° 527, Décembre 2007, p. 27. [Argouarch Philippe, « On parlait déjà de nation bretonne 400 ans avant la Révolution », www. abp.bzh, 02/10/14].

    « (…) Celui qui craint d’affirmer ce qu’il est comme s’il se sentait illégitime, celui-là a perdu la guerre avant même que de l’avoir livrée. (…) »

    Georges Bensoussan (né le 17 février 1952 au Maroc, historien français spécialiste d’histoire culturelle de l’Europe des XIXe et XXe siècles et, en particulier, des mondes juifs.

    « (…) Pour moi, le problème n’est pas le “régionalisme”… mais plus le fait d’affirmer un discours régionaliste quand on est une nation…
    Car le régionalisme en Bretagne est un mensonge (sauf à parler des régions de Bretagne)…. au point même que pour maintenir ce mensonge le mouvement breton se refuse d’enseigner l’histoire à ses propres enfants… (…) »

    Jacques, Mercredi 25 octobre 2017. https://abp.bzh/bretagne-reunification-et-autonomie-la-faillite-de-la-pensee-regionaliste-43397

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