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De l’ingérence à la solidarité entre Européens. Par Gérard Dussouy

Quand on est un vrai Européen, c’est-à-dire un Européen convaincu qu’il n’y a pas de salut en dehors de l’unité combative du continent, et que l’on rejette le souverainisme suranné, il n’y a pas de quoi s’offusquer de l’intrusion récente dans la vie politique française d’Angela Merkel. Celle relative à la montée du populisme qu’elle a contribué à créer dans son pays et à l’accentuer chez les voisins. En effet, la meilleure façon de lui répondre est de la mettre devant ses propres responsabilités, et, si elle ne les prend pas, de lui dire avec d’autres Allemands qui ont commencé à le faire : Merkel mussweg ! (1)

L’amorce d’un débat européen ?

L’ingérence, entre des Européens qui sont tous dans la même galère, doit être réciproque pour être légitime. Et, elle devient une très bonne chose si elle peut favoriser l’européanisation des débats. Les Européens, à leur tour, ont le droit de mettre en cause la politique d’immigration forcée de Madame Merkel, et le risque qu’elle leur fait courir à tous, à moyen terme : celui d’un véritable auto ethnocide.

Face à une question aussi vitale que l’immigration de masse, ne serait-il pas légitime, sachant que le Parlement européen ne peut, ou ne veut, rien faire, et compte tenu que nos pays sont des démocraties, de consulter leurs peuples en organisant dans TOUTE l’Union européenne des référendums sur la question des migrants et des réfugiés ?

L’Autriche, un test grandeur nature ?

Sans attendre qu’une telle démarche soit mise en route, on peut se demander si, à leur façon, les élections présidentielles autrichiennes n’en sont pas une première concrétisation. En effet, personne ne contestera que l’arrivée en tête, au premier tour, du candidat du FPÖ, s’explique avant tout par le refus du peuple autrichien d’être submergé par le déferlement migratoire qui vient de commencer, et qui n’est rien par rapport à ce qui s’annonce.

L’arrivée éventuelle au pouvoir suprême en Autriche, on le saura dans moins d’un mois, dans un pays aussi proche et de la même langue maternelle que l’Allemagne, de Monsieur Norbert Hofer, a de quoi alarmer Madame Merkel. Si l’hypothèse devient réalité, l’Autriche va être, de quelque côté que l’on se place, celui de l’ingérence, ou celui de la solidarité, le test grandeur nature par excellence. Berlin fera tout pour isoler l’Autriche, et pour faire tomber son nouveau président au plus vite, si possible avant qu’il ne puisse se faire seconder par un exécutif de la même majorité que lui, à la suite de nouvelles élections législatives. Face à l’ingérence, l’Autriche peut-elle alors compter sur des solidarités en Europe ?

C’est ici que l’affaire prendra une dimension stratégique fondamentale, et qui intéresse tous ceux qui rêvent d’un réveil de l’Europe. Soit le nouveau pouvoir autrichien choisit la voie du souverainisme forcené, du repli ombrageux, et il commencera ainsi par se fâcher avec ses voisins européens. Alors, l’ingérence bruxelloise, à l’initiative de Madame Merkel, aura la tâche largement facilitée. Aucun État européen n’est en mesure, en effet, de défier à lui tout seul le système occidental en place.

Soit, au lieu de cela, au lieu de se barricader, l’Autriche s’apprête à jouer le rôle du « Piémont de l’Europe », de l’Europe retrouvée. Elle choisit alors de sonner l’heure de la résistance européenne et du rassemblement. Elle pourrait le faire en menant de front deux initiatives. D’une part, en constituant un noyau dur au cœur de l’Europe en se rapprochant de la Hongrie (ce qui semble naturel et ce qui serait un beau pied de nez de la défunte Double monarchie à l’histoire), et d’autres États plus ou moins sur sa ligne. D’autre part, en soutenant à travers tout le continent tous ceux qui, pour poursuivre l’analogie historique avec l’unification italienne, sont prêts à tenir le rôle des « garibaldiens » de la cause européenne.

Alors, mais pas de la façon dont Madame Merkel l’espère, même si elle a pris récemment parti pour une fermeture efficace des frontières méridionales de la zone Schengen, les choses pourraient évoluer en Europe. Si, enfin, les débats pouvaient s’européaniser, celui sur l’immigration, mais d’autres encore, et si, bien entendu, un discours de défense de toutes les authenticités et de tous les intérêts de l’Europe pouvait se déployer, grâce à de nouveaux gouvernements populaires et à des connexions partisanes qui œuvreraient, tous ensemble, à la réhabilitation et à la refondation de l’Europe.

Gérard Dussouy sur Eurolibertés.

Note

(1) Merkel dehors ! Merkel doit partir !

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Une réponse à “De l’ingérence à la solidarité entre Européens. Par Gérard Dussouy”

  1. François Arondel dit :

    Gérard Dussouy a raison de penser que nul Etat d’Europe n’a, seul, les moyens d’affronter le système occidental et qu’il serait souhaitable que certains Etats, au moins, s’associent pour faire face aux activités néfastes de l’oligarchie mondiale et des compagnies transnationales. Ceci étant dit, ce nécessaire front de la résistance des Européens peut très bien être celui des nations indépendantes d’Europe lesquelles sont les seuls recours à l’effacement de leurs libertés (on peut le regretter mais c’est comme cela; il n’y a ni peuple européen, ni nation européenne, ni patriotisme européen et rien ne permet de penser que cela pourrait changer à horizon visible. Même Alain de Benoist considère désormais que la formation d’un peuple européen n’est envisageable qu’à très long terme). Or, les problèmes auxquels nous sommes confrontés imposent des réponses rapides; il nous faut donc faire avec ce qui existe et ce qui existe, ce sont les réactions nationalistes (le populisme européen contemporain est une résurgence du nationalisme comme l’a bien compris Taguieff) suscitées par l’invasion migratoire. Nous n’avons pas le temps d’attendre qu’un très hypothétique patriotisme européen se cristallise pour faire face aux actions des Etats-Unis, des compagnies transnationales, de l’Union Européenne, des oligarchies nationales mondialisées et au processus invasif en cours (lequel est une conséquence des dites actions). Comme l’a dit récemment Karl Heinz Weissmann (Junge Freiheit), les nations historiques sont les seules lignes de défense à notre disposition (l’européisme, et tout d’abord celui de l’Union Européenne, est essentiellement libéral / mondialiste et l’européisme identitaire ne concerne qu’une infime minorité); la seule stratégie possible consiste à associer le plus étroitement possible les différents mouvements de résistance nationale et à lutter pour l’effacement définitif de l’organisation de Bruxelles qui devra être remplacée par une nouvelle union d’Etats.

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