12/12/2016 – 09H30 Bretagne ( Breizh-info.com) – Souvenez-vous : après une consultation auprès du Conseil supérieur de l’énergie, le décret précisant les modalités de mise en place du Chèque énergie avait été publié au Journal officiel du 8 mai de cette année. La création de ce dispositif remplaçant celui des tarifs sociaux de l’énergie avait été inscrite dans la Loi sur la Transition Energétique.
Etendu à toutes les énergies -électricité, fioul, gaz, bois – le Chèque doit permettre aux ménages à faibles revenus d’obtenir une aide au paiement de leur facture d’énergie. Etabli selon un barême des revenus et la composition des ménages, le montant du chèque, variant de 48 à 227 euros, aurait une moyenne de 150 euros – contre 140 euros pour les tarifs sociaux.
Le dispositif a été appliqué lors d’une première phase expérimentale entre mai et décembre dans les Côtes d’Armor, et dans trois autres départements en France. Or, les retours sur expérience pointent un déséquilibre patent. C’est du moins ce qu’explique la CLCV dans un rapport paru le 8 de ce mois.
Selon l’association de défense des consommateurs, seuls 60% des ménages potentiellement bénéficiaires utilisent le Chèque Energie. De plus, précise-t’elle, certains profils de bénéficiaires ont vu leur aide baisser. Enfin, elle émet des réserves sur l’application de ces tarifs dans des centres urbains où les foyers bénéficiant de tarifs sociaux combinés électricité-gaz risquent de voir leur aide diminuer.
C’est une mauvaise nouvelle, à rebours des discours gouvernementaux, pour les habitants des villes bretonnes, qui veillent à leur facture énergétique. La précarité énergétique touche au moins 6 millions de foyers et au moins 20% de la population au niveau national. La Bretagne, des grands centres urbains aux villes moyennes et aux campagnes, est particulièrement touchée.
L’Agence régionale de la Fondation Abbé Pierre avait répertorié 200 000 ménages bretons en précarité énergétique dans la Bretagne B4. L’origine de cette précarité est la faiblesse des revenus, une habitation à forte déperdition d’énergie ajouté au coût croissant de l’énergie pour le chauffage et les transports. La fondation évoquait en 2015 le chiffre de 15 % de la population bretonne. Certains territoires sont plus exposés tel le Centre-Bretagne avec 30 % de sa population.
Maelys Lecor
Photo : DR
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