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Cinéma. Un appel au boycott du film Bécassine !

Le 20 juin 2018 sortira le film de Bruno Podalydès intitulé Bécassine ! Un film qui fait réagir en Bretagne, où Bécassine incarne le symbole de la bretonne soumise et victime du parisianisme et du centralisme jacobin le plus écoeurant.

Le collectif Dispac’h, les jeunes indépendantistes de gauche, appelle à son boycott pur et simple, dans un communiqué publié sur son site Internet que nous reproduisons ci-dessous :

Reprendre un symbole comme Bécassine n’est pas un choix anodin ou innocent

Ce personnage qui date de 1905 a été inventé dans les journaux de la bourgeoisie parisienne qui aime se moquer des individus qu’elle exploite et opprime à longueur de journée. Nous sommes alors à la grande époque de la colonisation, de la francisation forcée – Bécassine originelle n’a pas de bouche car elle ne parle que breton. C’est aussi l’époque des zoos humains dans Paris, des théories de hiérarchie des races, de l’oppression des femmes légale et institutionnalisée, de la stigmatisation de la Bretagne comme pays arriéré vivant en marge de la civilisation.

Déni de notre histoire migratoire

Au XIXe et au XXe siècles c’est par milliers que des Bretonnes et des Bretons quittent leur pays et leurs campagnes pour partir à la ville, en France, aux États Unis ou ailleurs. Paris reste de toutes ces destinations la plus symbolique car la plus traumatique. Pour fuir une misère rurale, nos ancêtres partaient alimenter une misère urbaine tout aussi détestable. Finir au bordel, à l’usine, sur les chantiers ou au service de la bourgeoisie, voila quel était le destin de milliers de Bécassine de l’époque. Une fois sur place elles pouvaient continuer à vivre pleinement la stigmatisation linguistique, le racisme anti Breton-ne-s, les oppressions sexistes, en plus de toutes les difficultés habituelles du prolétariat urbain.

L’immigration bretonne n’avait rien de la naïveté joyeuse qu’expose le film Bécassine. En plus du mensonge historique, ce film est une insulte à la mémoire de notre peuple, une insulte à toutes les femmes de Bretagne et à toutes les femmes qui connaissent ou ont connu l’immigration.

Pas d’insulte plus grande pour les Bretonnes

Opprimées parce que femmes, stigmatisées parce que Bretonnes, exploitées parce que prolétaires, voilà la seule réalité qui s’applique à Bécassine. Si vous voulez montrer Bécassine à l’écran laissez la parler, montrez ses souffrances et ses révoltes. Si vous voulez montrer ses idioties, maladresses et naïveté, nous allons vous montrer que les petits enfants de Bécassine n’ont plus peur d’exprimer des révoltes restées trop longtemps muettes.

Par ailleurs, sortir de ce film au début de l’été en saison touristique ne tient pas du hasard. Faire du fric en vendant une image dégradante de la Bretagne aux flux massifs de touristes qui affluent sur nos côtes, voila un projet que nous ne pourrons laisser passer sans réagir.

Un communiqué marqué par l’utilisation de l’écriture inclusive, mais aussi de termes anachroniques (sexisme, racisme) et un parallèle avec l’immigration actuelle, extra-européenne, douteux.

Pas besoin d’aller chercher aussi loin pour ne pas avoir envie de voir ce film, il suffit de regarder la filmographie de Bruno Polydadès (si vous connaissez trois films qu’il a réalisé ou dans lesquels il a joué, contactez nous) on pour comprendre qu’il incarne parfaitement ce cinéma français qui, sauf rares exceptions, se meurt à petit feu depuis des années. Faute de créativité, d’audace, de qualité. Mais surtout rongé par le politiquement correct parfaitement incarné par la cérémonie des Césars ou les jérémiades du Festival de Cannes.

Dans tous les cas, il faut s’attendre à des perturbations durant les programmations en Bretagne, puisque le collectif Dispac’h annonce clairement la couleur :  « Pour les salles récalcitrantes qui voudraient tout de même le diffuser, nous annonçons une campagne de boycott actif qui ne prendra fin qu’avec la déprogrammation de Bécassine !. Ce film insultant ne pourra passer en Bretagne sans en payer le prix et nous ferons en sorte qu’il soit le plus élevé possible. »

Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2018, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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