Le RC Vannes est arrivé au Stade Jean-Bouin avec une pancarte de promu sur le dos, et un brin de scepticisme dans les têtes de ses adversaires. Pourtant, ce samedi 14 septembre 2024, les Bretons ont prouvé qu’ils étaient là pour jouer avec les grands. Si la défaite est cruelle (34-31), les hommes de Jean-Noël Spitzer peuvent repartir avec la fierté d’avoir décroché leur tout premier point de bonus défensif en Top 14, et surtout d’avoir mis en lumière un potentiel qui pourrait leur servir pour le reste de la saison.
Une première mi-temps à sens unique
Le début de match a ressemblé à un cauchemar pour les visiteurs. Après seulement 21 minutes, le Stade Français avait déjà inscrit trois essais, menant 17-0 sans trop forcer. Le trois-quarts aile Joe Jonas avait rapidement montré la voie avec un essai en coin (4’), suivi de Joe Marchant qui a doublé la mise à la 9e minute, puis de Lucas Peyresblanques qui a franchi la ligne en force (21’). Les Parisiens semblaient voler sur le terrain, portés par un Sekou Macalou omniprésent, qui grattait des ballons et perçait la défense vannetaise à chaque occasion.
De leur côté, les Bretons peinaient à se trouver. Les maladresses s’accumulaient (le nombre de touches perdues est dingue, et les erreurs de Lafage ont coûté cher sur cette période) et la défense prenait l’eau. Mais une lueur d’espoir est apparue à la 26e minute, lorsque Filipo Nakosi a marqué le premier essai vannetais, redonnant un peu de couleur à une première période largement dominée par les Parisiens.
Une révolte bretonne
Mené 24-10 à la pause, Vannes semblait déjà condamné à une nouvelle défaite sans relief après la gifle subie contre Toulouse lors de la première journée. Mais le RC Vannes a prouvé qu’il avait du caractère. Dès la reprise, un essai rapide du demi de mêlée Brad Weber (42’) a encore enfoncé les visiteurs, portant le score à 31-10, et on imaginait alors que les Bretons sombreraient définitivement. Pourtant, c’est là qu’ils ont commencé à montrer un tout autre visage.
Thibault Debaes a d’abord trouvé la faille à la 50e minute après une belle action de Michael Ruru et de l’ailier néo-zélandais Salesi Rayasi, réduisant l’écart à 31-17. Deux minutes plus tard, c’est Théo Costossèque qui s’est illustré après une touche parfaitement maîtrisée, ramenant Vannes à seulement sept points de son adversaire. À ce moment-là, le doute s’installait clairement dans les rangs parisiens.
Une fin de match haletante
Dans les dernières minutes, les Bretons ont continué d’appuyer là où ça faisait mal. Kitione Kamikamica, le troisième ligne fidjien, a profité d’une mêlée parisienne en difficulté pour aplatir un essai salvateur à la 78e minute, réduisant l’écart à 34-31. Le Stade Français, qui semblait avoir le match en main dès la première mi-temps, s’est retrouvé sous pression, contraint de défendre bec et ongles son maigre avantage dans les dernières secondes.
Les Vannetais ont eu la balle de match dans les ultimes instants, mais un en-avant malheureux de Kamikamica a mis fin à leurs espoirs de victoire. Le coup de sifflet final a retenti, offrant une victoire difficile aux Parisiens, mais le RC Vannes pouvait repartir la tête haute, avec ce point de bonus défensif mérité qui vient récompenser leur abnégation.
Une mêlée bretonne conquérante
L’une des grandes satisfactions pour le RC Vannes a été la performance de sa mêlée, largement dominante tout au long de la rencontre. Si les erreurs défensives ont coûté cher en début de match, le paquet d’avants vannetais a su prendre le dessus sur son homologue parisien, notamment en seconde période. Cela a permis aux Bretons de regagner du terrain et de mettre la pression sur leurs adversaires. La deuxième mi-temps sera, assurément, fondatrice pour les joueurs.
Du côté du Stade Français, la victoire a un goût amer. Après une entame de match parfaite, les Parisiens ont peu à peu laissé filer leur avance, et ont terminé la rencontre sur les nerfs. Sekou Macalou, exceptionnel en début de match, s’est progressivement éteint, à l’image de son équipe. En mêlée, les Parisiens ont été régulièrement sanctionnés, et le manque de cohésion dans les moments clés a bien failli leur coûter cher.
Malgré les cinq essais inscrits et les fulgurances de joueurs comme Brad Weber et Julien Delbouis, le Stade Français a montré des signes inquiétants de fragilité.
Un premier bonus défensif historique
Pour le RC Vannes, ce premier point ramené de Paris représente bien plus qu’un simple bonus défensif. Il symbolise la capacité de cette équipe à rivaliser avec les meilleures formations du Top 14, et à ne jamais lâcher prise, même dans les moments difficiles. Si les Bretons continuent sur cette lancée, ils pourraient rapidement devenir une équipe redoutée.
La prochaine étape pour Vannes sera la réception du LOU à la Rabine, samedi prochain. Après cette prestation fondatrice à Paris, les Bretons auront à cœur de confirmer leurs ambitions devant leur public.
La fiche technique
Les points. Stade Français : 5 essais (Jonas 5’, Marchant 8’, Peyresblanques 20’, Weber 32’, 41’), 3 transformations (Carbonel 5’, 32’, 41’), 1 pénalité (Carbonel 74’).
Vannes : 5 essais (Nakosi 25’, Rayasi 40’+ 1, Debaes 50’, Costossèque 53’, Kamikamica 78’), 3 transformations (Debaes 50’, 54’, 79’)
Exclusions temporaires : Stade Français : Castets (40’), Nicotera (75’).
STADE FRANCAIS : Barré – Jonas, Marchant, Delbouis, Etien – (o) Carbonel, (m) Weber – Briatte, Macalou, Palu Halaifonua (Azagoh 54’) – Pesenti (van der Mescht 45’), Gabrillagues (Tanga Mangene 63’) – Ndiaye (M. Alo-Emile 28’), Peyresblanques, Castets
RC VANNES : Duplenne (Debaes 6’) – Rayasi, Costossèque, Arrate, Nakosi – (o) Lafage, (m) Ruru – Gorrissen, Kalamafoni, Boulier (Edwards 41’) – Metz, Bresler (C. van der Merwe 46’) – Tafili (Medrano 46’), Leafa (Blanchard 47’), M. Vunipola
Dans les autres rencontres, on notera justement la victoire après le buzzer de Lyon, contre Bordeaux, mais aussi les victoires de Pau contre Bayonne, Montpellier à Perpignan (ou plutôt à Béziers, les catalans ayant fait l’erreur de délocaliser), du Racing contre Clermont, et de Toulon contre Castres, en attendant Toulouse La Rochelle ce dimanche.
Les deux premières journées montrent désormais quelques enseignements : il va falloir se bagarrer avec Bayonne et Perpignan dans la course au maintien, ce sont les deux autres équipes à cibler en priorité pour se maintenir en Top 14.
Crédit photo : breizh-info.com (TDR)
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