Immigration économique. Les entreprises italiennes ont besoin de 640 000 travailleurs immigrés d’ici 2028

Au mois de juin 2024, nous nous interrogions sur la capacité du secteur agricole et agroalimentaire italien à se passer de travailleurs migrants. Un sujet très sensible pour la droite italienne dans un pays où les entreprises avaient l’intention de signer 650 000 contrats de travail avec des travailleurs étrangers entre janvier et juillet 2024. Plus généralement, tandis que l’Italie est confrontée à une démographie désastreuse, plusieurs secteurs d’activité font appel à des travailleurs étrangers pour faire face aux pénuries de main-d’œuvre.

Cette immigration économique est même parfois directement approuvée par des représentants de l’État italien, comme ce fut le cas à la fin du mois de novembre 2023 à Venise, où le préfet de la ville et le responsable de la section régionale de la Vénétie de la Confédération générale de l’industrie italienne (organisation représentative des entreprises italiennes) signaient une déclaration d’intention sur la question de l’intégration sociale et du placement des migrants.

Plus récemment, un nouveau rapport publié fin 2024 par le système d’information Excelsior (créé en 1997 en Italie et géré par Unioncamere, à savoir l’Union des Chambres de Commerce italiennes) est venu, lui aussi, encourager cette immigration économique. Intitulé « Prévisions de l’emploi et des besoins professionnels en Italie à moyen terme (2024-2028) », le document a établi un scénario de prévisions selon lequel l’Italie va avoir un besoin total d’emploi compris entre 3,4 et 3,9 millions de travailleurs dans le secteur privé et dans l’administration publique.

Pour la première fois, le rapport met également l’accent sur les travailleurs étrangers, en se limitant aux entreprises privées. En résumé, les prévisions indiquent un besoin d’environ 640 000 travailleurs immigrés pour 2024-2028, soit plus d’un cinquième du besoin estimé pour la période de cinq ans. Dans le rapport, on peut lire qu’environ 55 % de la demande proviendra du secteur des services dans son ensemble, avec un besoin estimé à un peu plus de 350 000, tandis que la demande des secteurs industriels sera d’environ 256 000, soit une part d’environ 40 %. La demande de main-d’œuvre prévue dans le secteur agricole, avec un besoin estimé à un peu plus de 32 000 personnes, absorbera les 5 % restants de l’apport de main-d’œuvre attendu.

Ces chiffres interpellent car ils sont différents des proportions constatées pour les besoins de l’emploi total, où les services représentent les deux tiers des besoins et l’industrie seulement 30 %. Plus précisément, si l’on examine l’incidence de la demande attendue de travailleurs étrangers sur le total sectoriel, ils représentent plus d’un tiers des besoins dans l’agriculture et 28 % dans l’industrie, tandis que dans les services, ils représentent une part inférieure à la moyenne (17,5 % contre 21,3 %).

Dans le secteur du commerce et du tourisme, ce sont environ 137 000 travailleurs étrangers qui seraient nécessaires en Italie sur la période 2024-2028, soit un cinquième du total.

Il faut également retenir qu’une part importante des besoins de main-d’œuvre projetés pour cette période de cinq ans concernera les travailleurs peu qualifiés, c’est-à-dire les ouvriers spécialisés, les opérateurs d’installations et les professions non qualifiées : la demande pour ces professionnels dépassera 355 000, soit 59 % du total. À l’inverse, le besoin estimé en cadres, spécialistes et techniciens s’élève à un peu plus de 76 000, soit 12 % du total.

Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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3 réponses à “Immigration économique. Les entreprises italiennes ont besoin de 640 000 travailleurs immigrés d’ici 2028”

  1. Hadrien Lemur dit :

    On doit pouvoir régler leur problème avec nos 5 millions de chômeurs, plutôt que d’en faire rentrer de nouveaux d’Afrique.

  2. Geneviève kilburg dit :

    Le fait que beaucoup de migrants viennent pour travailler, n’estt pas la problème ce qu’il faut éviter, c’est qu’ils s’installent définitivement ! faire comme avant, tu travailles, t’es payé, plus de travail, tu retournes chez toi

  3. JLP dit :

    Quand on ne fait plus d’enfants comme en Italie (ou si vous préférez : en Europe), c’est qu’on a renoncé à combattre pour sa survie en tant que communauté organique. Bienvenue aux immigrés pour boucher les trous laissés par nos enfants pas nés (surgelés).

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