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Loi Travail : 12500 manifestants en Bretagne dont 1500 à Nantes malgré l’interdiction

21/05/2016 – 07H30 Nantes (Breizh-info.com) –Une fois de plus, jeudi 19 mai, plusieurs milliers de Bretons ont défilé contre la Loi Travail ; près de 1 500 ont bravé l’interdiction de manifester à Nantes au cours d’un rassemblement littéralement arrosé de gaz lacrymogène. Plusieurs blocages ont aussi été mis en place, notamment aux dépôts pétroliers de Lorient et Vern-sur-Seiche, à la raffinerie de Donges et sur les routes.

Plus de 100.000 personnes ont à nouveau défilé dans l’ensemble de la France, notamment à Paris (30.000), Lyon (4 000, 2 interpellations), Bordeaux (3 500), Rouen (3 000), le Havre (11.000) etc. Dans le calme, 1 000 personnes ont défilé à Brest et Rennes, 200 à Quimper, Quimperlé et Morlaix, 50 à Douarnenez, 100 à Redon, quelques dizaines à Vannes, 300 à Saint-Malo, où le défilé a atteint la cour du château. Les lycéens étaient une centaine à Carhaix, 60 à Châteaulin et 50 à Auray. En Loire-Atlantique, la manifestation départementale était fixée par les syndicats à Saint-Nazaire le matin, où 6 000 personnes ont défilé dans le calme sur le port.

Les routiers ont quant à eux bloqué les abords de Sainte-Luce à Nantes, hier matin, et ceux du dépôt pétrolier de Vern-sur-Seiche en Ille-et-Vilaine. Certains sont par la suite allés bloquer la route de Lorient à Rennes, avec une partie des manifestants venus les rejoindre. En Basse-Bretagne, 50 manifestants bloquaient le rond-point du Launay à Saint-Martin des Champs près de Morlaix, une quinzaine issus de Breizhistance et de Nuit debout Lannion se sont installés sur les voies de la ligne Brest-Rennes et ont bloqué la gare de Plouaret de 11 h 45 à 13 h 20, et dix-neuf personnes issues de l’extrême-gauche ont été arrêtées hier matin alors qu’elles tentaient de saboter le métro de Rennes. Les abords de la raffinerie de Donges, du dépôt pétrolier de Lorient et de la zone portuaire de Nantes étaient aussi bloqués.

A Nantes, un fort dispositif policier était déployé pour faire respecter l’interdiction de la manifestation et éviter des destructions dans le centre-ville. Dès 14 heures, les gendarmes mobiles occupaient la place du Bouffay où devait avoir lieu une heure plus tard le rassemblement interdit, tandis que les CRS étaient disposés par petits groupes au niveau du centre historique, mais aussi par escouades plus importantes derrière la Préfecture, place Royale, près de la station Commerce (ligne 1), en bas du cours des 50 Otages etc.

Néanmoins à 15 heures un fort parti de près de 1 500 personnes s’est rassemblé sur le miroir d’eau, certains syndicalistes étant présents – Sud Solidaires avait notamment appelé à la manif, bien qu’elle fût interdite. A 15 h 20, le cortège, qui se dirigeait vers la gare, se rendit au bas du cours Saint-Pierre, où les policiers furent pris à partie et répondirent en gazant. A 16 h 03, la manifestation était revenue place Neptune, à la pointe est de l’île Feydeau, à 16 h 18, elle était place de la Petite Hollande. Entre-temps, la BAC, qui progressait au rythme des petites charges des gendarmes mobiles, se faisait caillasser à 16 h 10 rue Kervégan. A 16 h 23, tandis qu’une partie des manifestants se dispersaient sous une pluie de grenades lacrymogènes, d’autres se faisaient gazer contre la passerelle menant au tribunal et la Médiathèque, et montaient se réfugier dans les rues du quartier Graslin. Au passage, l’arrière de la Médiathèque était tagué, avec des inscriptions comme « chaos fertile » et « système toxique ».

Deux minutes plus tard, des jeunes casseurs arrachaient les palissades qui protégeaient le Crédit Mutuel place Dobrée et caillassaient plusieurs vitres. Le panneau publicitaire sur la place était lui aussi fracassé et sa publicité déchirée. Pressée par les policiers qui barraient les débouchés sur la rue Copernic au nord et la place Graslin au sud, la manifestation – qui n’était plus composée que de 600 à 700 manifestants, refluait sur la place Ladmirault, où la vitrine de la Banque Populaire fut caillassée. Enfouie au cœur du quartier bourgeois de Graslin, à l’écart des grands axes, c’était la seule des agences nantaises de la banque à ne pas avoir été protégée par des contreplaqués. Juste à côté, des manifestants ont descellé des plaques de contreplaqué sur le Crédit Agricole, et caillassé certaines vitres. Pressé par la police, le cortège refluait dans un certain désordre place de la Monnaie. A 16 h 49, des casseurs mettaient le feu à des poubelles à l’angle de la rue Montesquieu et de la place de la Monnaie, des riverains et notre reporter ont réussi à les éteindre avant que le feu ne se propage. Pendant ce temps, le cortège passait si vite rue Athénas, pour rejoindre la rue Voltaire et mettre du champ entre eux et les policiers, que la librairie Dobrée, pourtant ouverte n’a pas reçu un seul projectile. Vers 16 h 53, les manifestants ont réussi leur pari, en redescendant sur les quais par la rue de Flandres Dunkerque, au pas de course. Bien que des CRS, arrivés par la rue de Bréa, aient gazé le cortège et coupé le tiers supérieur, celui-ci est arrivé sur les quais par la rue parallèle de la Verrerie. En bas de la rue Flandres Dunkerque 40, deux poubelles sont à nouveau embrasées, et une balancée sur le quai de la Fosse.

Vers 17 h 15, les trois cents et quelques derniers manifestants sont sur la place devant le pont Anne de Bretagne, où plusieurs vitres sont cassées, puis ils refluent place René-Bouhier, et ensuite vers Canclaux. Rue de la Brasserie, les locaux de la société boursière Portzamparc ont été l’objet de plusieurs jets de projectiles. A 17 h 20, huit interpellations ont déjà été réalisées par la BAC, dont celle d’un incendiaire de poubelles au bas de la rue Flandres Dunkerque 40, un jeune issu des quartiers sensibles nantais. Enfin vers 17 h 27 les deux cent derniers manifestants redescendent au pas de course la rue Lamoricière, pour échapper aux gendarmes mobiles qui chargent. La BAC referme la nasse en bas sur l’arrière du cortège, et plus d’une soixantaine de personnes – dont quinze jeunes réfugiés dans un porche et plusieurs manifestants au visage masqué – sont arrêtées. Cette nasse a été faite sur ordre de la préfecture, car le délit de participation à une manifestation interdite était constitué. La manifestation se disperse dès après 17 h 40, une A.G. étant prévue rue des Olivettes, dans le quartier Madeleine, pour organiser la suite du mouvement.

En tout, 90 personnes sont arraisonnées par les policiers, pour 66 interpellations officielles et 52 gardes à vue. Une dizaine de personnes devraient faire l’objet de poursuites judiciaires, pour jets de projectiles sur policiers et des banques, feux de poubelles, outrages etc. Cinq policiers ont été blessés – parmi lesquels un gendarme mobile – dont un transporté au CHU.

Par ailleurs, l’effet des interdictions de manifester en ville prononcées par la Préfecture à l’encontre de 17 personnes issues pour l’essentiel de l’extrême-gauche peut être relativisé : plusieurs d’entre elles ont été vues dans cette manifestation sauvage du 19 mai. Certains autres, qui faisaient partie du groupe des incendiaires d’un scooter le 17 mai dernier près du Carré Feydeau, étaient à nouveau là pour casser. Cette fois armés de barres de fer.

Crédit photo : breizh-info.com
[cc] Breizh-info.com, 2016 dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine

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Une réponse à “Loi Travail : 12500 manifestants en Bretagne dont 1500 à Nantes malgré l’interdiction”

  1. Erbouch Nomane dit :

    Précisons que lors des attestations rue Lamoricière ”sur ordre de la préfecture” , plusieurs grenades lacrymogène ont atterri dans la cour d’une école maternelle située au 14bis . Dont l’une aux pieds d’un enfant de 3 ans . Sur ordre de la préfecture donc … La directrice de l’établissement à déposé une plainte pour ”mise en danger de la vie d’autrui” . Précisons également que la BAC ”refermait la nasse” place Bouhier … à 20 mètres d’un square pour enfants très fréquenté à la sortie de l’école.

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