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« Fake news » et faux journalistes : Emmanuel Macron veut une loi !

06/01/2017 – 06h30 Paris (Breizh-info.com) – Lors de ses vœux à la presse présentés le 3 janvier, Emmanuel Macron a dénoncé la désinformation et les « fake news » qui circuleraient sur les réseaux sociaux, notamment durant les périodes électorales.

Donald Trump et la Russie en ligne de mire ?

Par «fake news», le président de la République évoque les articles de désinformation ainsi que les fausses nouvelles diffusées sur Internet. Une désinformation dont le fondateur de La République En Marche estime avoir été victime au cours de la campagne pour l’élection présidentielle de 2017.

D’autre part, il semblerait que les événements américains aient attiré l’attention d’Emmanuel Macron. Aux États-Unis, la Russie est notamment accusée d’ingérence dans la campagne électorale ayant conduit Donald Trump à la Maison-Blanche. Cette ingérence se serait caractérisée par des publicités payantes mettant en avant des articles hostiles à Hillary Clinton.

Les articles en question contiendraient plusieurs soit-disant mensonges et autres approximations au sujet de l’ancienne candidate. D’aucuns y voient par ailleurs un ultime sursaut d’orgueil de la part du camp démocrate, qui digère encore difficilement sa défaite plus d’un an après. Nous faut-il rappeler que Hillary Clinton a bien été mêlée à divers scandales ? La révélation de centaines de mails classés confidentiels qui furent partagés par la candidate n’est que la partie émergée de l’iceberg démocrate.

Mais, situation paradoxale, personne ne s’est ému outre mesure de la campagne de matraquage médiatique en France à l’égard de Donald Trump. Le recensement des divers faits de désinformation sur le nouveau président des États-Unis est pourtant interminable.

La réaction de Facebook

Alors que le Sénat américain a fait peser de forts doutes sur le réseau social Facebook, les dirigeants de ce dernier n’ont pas mis longtemps à montrer patte blanche. Dans un premier temps en annonçant la mise en place d’un outil destiné à détecter les « fake news ». Puis en faisant des révélations sur les restrictions de contenu, souvent à la demande des États d’ailleurs.

Les parlementaires américains vont, eux aussi, proposer une loi pour demander la transparence sur les publicités politiques et sur ceux qui les financent.

« Il n’a jamais été aussi facile de se prétendre journaliste »

Après avoir rappelé qu’en ce moment, « la figure du journaliste est plus essentielle que jamais », Emmanuel Macron a asséné : « Il n’a jamais été aussi facile de se prétendre journaliste ». Un préambule pour annoncer la rédaction prochaine d’un projet de loi pour combattre les « fake news » du web.

Évoquant ainsi sa volonté de « protéger les démocraties libérales », le chef de l’État explique ses intentions :

« Les plateformes se verront imposer des obligations de transparence accrue sur tous les contenus sponsorisés afin de rendre publiques l’identité des annonceurs et de ceux qui les contrôlent mais aussi de limiter les montants consacrés à ces contenus ».

RT France dans le viseur ?

Quelles seraient donc les sanctions en cas de faute avérée de la part d’une plateforme ?

La nouvelle loi permettra alors de « saisir le juge au travers d’une nouvelle action en référé qui permettra, le cas échéant, de supprimer le contenu mis en cause, de déréférencer le site, de fermer le compte utilisateur, voire de bloquer l’accès au site Internet ».

Le président de la République a, visiblement, voulu envoyer également un signe de mise en garde à la nouvelle chaîne russe RT France au cours de ses vœux. Il entend pour cela asseoir davantage les pouvoirs du CSA (Conseil Supérieur de l’Audiovisuel) afin de « lutter contre toute tentative de déstabilisation par les services contrôlés ou influencés par des États étrangers ». En cas de non-respect de la nouvelle loi, les services en question seront tout simplement suspendus.

Du côté de la chaîne, la réaction ne s’est pas faite attendre.  RT France rappelle notamment qu’elle a signé une convention avec le CSA en septembre 2015.  De plus, la chaîne précise avoir respecté toutes les règles et procédures en vigueur. Attendant « sereinement »  de connaître le contenu de la nouvelle loi, le média russe en profite pour ajouter avec une pointe d’ironie qu’il « espère que la liberté de la presse et la liberté d’expression, fiertés de la France, ne seront pas affectées ».

https://www.youtube.com/watch?v=3uOFWw7hAVU

Une précédente polémique

L’attaque à peine voilée d’Emmanuel Macron à l’encontre de RT France n’est pas la première du genre. En mai 2017 déjà, lors d’une conférence de presse commune avec le président russe Vladimir Poutine, il avait ouvertement proféré des accusations envers le média en question.

Interrogé par Xenia Fedorova, présidente de RT France, sur le refus de ses équipes de laisser des journalistes de RT accéder à son QG de campagne, au soir des premier et second tours de l’élection présidentielle, le président français avait rétorqué : « La totalité des journalistes étrangers, y compris russes, ont eu accès à ma campagne ».

Puis d’ajouter qu’à cela, il « ne céderait rien. Russia Today et Sputnik ne se sont pas comportés comme des organes de presse et des journalistes, mais ils se sont comportés comme des organes d’influence, de propagande, et de propagande mensongère, ni plus ni moins ».

La présidente de la chaîne avait alors répondu vertement aux propos du chef de l’État qui, il faut le rappeler, n’ont jamais été étayés de preuves tangibles.

La rédactrice en chef de RT, Margarita Simonyan, était également sortie de son silence.

Il faut noter enfin que, lors de ces voeux pour 2018 à la presse, les journalistes de RT France n’ont, une nouvelle fois, pas été conviés.

Inviter les médias à la réflexion

Une fois le principe énoncé, il reste désormais à établir une différenciation entre ce qui sera apparenté à de la désinformation et le contenu relevant de la liberté d’expression. Ou du moins ce qu’il en reste.

Pour réaliser cette distinction, Emmanuel Macron a alors proposé aux médias de s’interroger à la question d’un point de vue déontologique, citant notamment RSF en référence :

« La démarche de Reporters sans frontières d’inventer une sorte de certification des organes de presse respectant la déontologie du métier me paraît intéressante et souhaitée ».

La loi devrait voir le jour avant la fin de l’année 2018.

Il est toutefois regrettable que le locataire de l’Élysée n’ait pas aussi mentionné le classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters Sans Frontières : la France n’y apparaît qu’à la 39ème place !

Quant aux médias invités à étudier l’aspect déontologique de l’information, il est d’ores et déjà permis de craindre le pire. Puisqu’il est question de dénoncer la désinformation et les discours de propagande sous couvert de journalisme, la presse française va devoir faire un travail de remise en question concernant ses méthodes.

La Fondation Polémia, à l’origine de la cérémonie annuelle des Bobards d’Or, recense de façon méticuleuse les différents mensonges des médias français. En en prenant connaissance ICI, il y a fort à parier que la France ne lorgnera pas davantage vers le haut du classement mondial en 2018.

Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2018, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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2 réponses à “« Fake news » et faux journalistes : Emmanuel Macron veut une loi !”

  1. Hervé de GROMARD dit :

    A l’inverse de ses prédécesseurs, la stratégie de Macron est d’imposer ses volontés. Cela plait à de nombreux français car cela donne l’impression que l’autorité de l’Etat revient enfin. Sauf que, si c’est parfois positif, il n’agit pas dans l’intérêt du peuple français (tout comme ses prédécesseurs) mais d’un système mondialiste, quitte à faire disparaître la France, ses racines et son Histoire.
    Et pour cela, tous les moyens sont bons, dont établir une « Pravda » (vérité en français) française, c’est à dire une seule vérité autorisée : la sienne.

  2. Blackhat dit :

    Vouloir faire une loi sur les « fake news » sur internet n’empêchera en rien la diffusion de ces derniers par les discutions dans la rue, ou toute autre endroit, par des affichages sauvages sur les mur que ce soit sur affiches ou par tagage des murs, souvenons nous de certaines périodes de l’histoire pas si lointaine que cela. C’est au lecteur de ce faire une idée, de chercher d’autres sources d’informations pour avérer ou infirmer tel ou tel information qu’il ou elle aura lu sur un média qu’il soit papier, électronique ou autres, pas a l’état de choisir pour nous.Donner a l’état le soin de dire que tel ou tel information est vrais ou fausse c’est donner un blanc sain pour la mise en place d’une dictature de la pensée qui a long terme finira par une dictature total sur la vie du citoyen .Macron ne vise qu’a limité l’action des autres partis politiques qui pourraient le contre dire dans le futur.

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