Routes coupées, affrontements entre gendarmes et irréductibles zadistes, casse mémorable dans Nantes, l’opération d’évacuation de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes lasse les riverains – cependant bien conscients de la nécessité d’en finir avec la zone de non-droit – et encore plus les Nantais confrontés à un afflux des troupes de choc de l’extrême-gauche française, sarouels et cagoules au vent, djembés en bandoulière. Mais s’il y a des gens qui sont ravis que cela continue, ce sont les dealers de la banlieue nantaise.
En effet, selon nos informations, jamais la vente de drogue n’a aussi bien marché dans les banlieues nantaises, et ce grâce aux défenseurs de la ZAD qui consomment beaucoup et font des aller-retours entre la ZAD et Nantes pour ravitailler leurs camarades. « J’ai rencontré un zadiste qui était enlisé dans mes terres », confirme un agriculteur installé près de la ZAD, « il m’a paru drogué jusqu’aux yeux – révulsés – et très énervé. Il m’a confirmé que comme beaucoup, il se droguait pour tenir ».
Avec 29 des squats de la ZAD – situés principalement dans le centre-est de la ZAD, les gendarmes ont aussi détruit, dès mardi 10 avril, un nombre important de plants de cannabis en pleine floraison, éparpillés dans les chemins entre les cabanes. Privés d’une bonne part de leur approvisionnement local, les zadistes irréductibles sont forcés de s’approvisionner à l’extérieur. Mais pas seulement en beu (herbe de cannabis) ou en shit (résine).
« Des drogues dures circulent sur la ZAD, y compris de l’ecstasy, des métamphétamines ou de l’héroïne », nous confirme un proche du dossier. « C’est lié à la fois au fait que les zadistes veillent jour et nuit pour résister aux forces de l’ordre et au fait que nombre d’entre eux étaient déjà drogués avant d’arriver sur la ZAD. Comme ils ne sont pas tous pauvres, loin de là, et qu’ils disposent de divers moyens de payer leur consommation, ils continuent. Des camarades les ravitaillent ».
Émilie Lambert
Photo : DR
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