Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Royaume-Uni. Lutte contre l’immigration illégale : un enjeu financier et logistique sans précédent [Vidéo]

Face à un nombre record de clandestins, le Royaume-Uni met en œuvre un plan de lutte coûteux et complexe contre l’immigration illégale, incluant l’hébergement des migrants dans des centres d’accueil et leur expulsion. Une stratégie qui pourrait coûter entre 3 et 6 milliards de livres sterling sur deux ans.

Le Royaume-Uni face au défi migratoire

Présentée par certains comme une hypothétique richesse, l’immigration est avant tout un coût (quant à lui bien réel) pour les États devant y faire face. Le cas du Royaume-Uni le démontre de nouveau.

Depuis plusieurs mois, le gouvernement britannique a en effet annoncé une série de mesures visant à lutter contre l’immigration illégale tandis que le pays a vu un nombre record de migrants arrivé sur son territoire l’année dernière. Rappelons à cet effet qu’en 2022, le nombre total de clandestins ayant traversé la Manche a atteint les 45 756 individus. Soit plus de 17 000 clandestins supplémentaires par rapport au total de l’année 2021.

Plus récemment, à la fin de ce mois de mai, la publication des chiffres officiels de l’immigration pour l’année 2022 par l’Office for National Statistics (« Bureau de la statistique nationale » en français) faisait état d’une migration nette de 606 000 personnes en 2022, battant ainsi un nouveau record. Au total, 1,2 million de personnes sont arrivées au Royaume-Uni l’année dernière quand, dans le même temps, environ 600 000 individus le quittaient.

Immigration : une facture de 7 milliards d’euros sur deux ans ?

Aussi, le Premier ministre Rishi Sunak et son gouvernement conservateur, tentant de rassurer un électorat de plus en plus sceptique, ont donc communiqué à plusieurs reprises, depuis le début 2023, sur leur plan de lutte contre l’immigration clandestine. Un plan qui ambitionne notamment d’empêcher les migrants arrivés par la Manche de demander l’asile au Royaume-Uni et de les expulser « en quelques semaines ».

Mais toutes ces actions ne sont pas gratuites ! La détention dans des centres d’hébergement puis l’expulsion des migrants arrivant au Royaume-Uni à bord de petites embarcations dans le cadre de la nouvelle législation pourraient coûter entre 3 et 6 milliards de livres sterling sur deux ans, (soit prêt de 7 milliards d’euros) selon les projections de Londres, comme l’a révélé la chaîne de télévision britannique BBC au début de cette semaine, citant des sources internes du gouvernement.

Tandis que ce projet de loi sur l’immigration illégale est actuellement débattu à la Chambre des Lords (le Parlement britannique), ces dépenses, bien que d’un montant très élevé, apparaissent comme inévitables puisqu’à l’heure actuelle, le coût de l’hébergement des demandeurs d’asile dans des hôtels s’élève à près de 7 millions de livres sterling par jour (soit plus de 8 millions d’euros).

Par ailleurs, toujours selon la BBC, une source gouvernementale de haut rang aurait décrit ce projet comme étant l’une des « principales pressions exercées sur les dépenses publiques ». D’autre part, des sources du ministère britannique de l’Intérieur ont reconnu que la mise en œuvre du projet de loi serait coûteuse et complexe, l’une d’entre elles admettant que le fonctionnement de l’ensemble du processus constituerait un « défi logistique majeur ».

Deux barges supplémentaires pour héberger les migrants

Actuellement, le Royaume-Uni a la capacité de détenir environ 2 000 clandestins et des travaux ont été entamés pour augmenter considérablement cette capacité.

Nous apprenons également que, si le ministère britannique de l’Intérieur espère que le nombre de personnes détenues, et donc les coûts, diminueront avec le temps, des sources internes au Trésor (département gouvernemental responsable d’élaborer et d’exécuter les finances publiques du gouvernement britannique) craignent que l’effet dissuasif de ces mesures sur les clandestins tentés de gagner le Royaume-Uni n’ait pas été modélisé de manière fiable. Un effet dissuasif qualifié de « facteur inconnu » par une autre source du ministère de l’Intérieur, toujours selon la BBC.

En attendant que les candidats à l’immigration vers le Royaume-Uni soient enfin découragés par cette série de mesures, Londres en est réduit à tenter de contenir au mieux les conséquences du phénomène : Rishi Sunak a ainsi annoncé, lundi 5 juin, l’utilisation de deux nouvelles barges pour y loger les demandeurs d’asile. D’une capacité de 500 places chacun, ces embarcations viennent s’ajouter à une autre, déployée début mai dans le sud-ouest de l’Angleterre.

Royaume-Uni

La première barge d’hébergement opérationnelle au Royaume-Uni. Source : Huffington Post

Sur le plan financier, le quotidien britannique The Times a pour sa part affirmé qu’une telle barge coûterait 20 000 livres (plus de 23 000 euros) par jour aux autorités pour l’affréter et l’amarrer au port. Une somme à laquelle il faut ajouter des coûts annexes pour les services, la sécurité et la restauration. Une facture qui, bien que moindre par rapport à celle des hôtels, reste tout de même salée pour les contribuables anglais.

Crédit photo : capture YouTube (photo d’illustration)
[cc] Breizh-info.com, 2023, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

Cet article vous a plu, intrigué, ou révolté ?

PARTAGEZ L'ARTICLE POUR SOUTENIR BREIZH INFO

3 réponses à “Royaume-Uni. Lutte contre l’immigration illégale : un enjeu financier et logistique sans précédent [Vidéo]”

  1. Gaï de ROPRAZ dit :

    D’abord, je n’ai strictement aucune confiance en Rishi Sunak.
    Ce n’est ni un Europeen, ni un anglais, ni un blanc. Et empêcher les migrants arrivés par la Manche de demander l’asile c’est de l’illusion primaire, ou simplement de la connerie, l’action politique étant assujettie à une detention en un endroit précis qui et loin d’être une prison, et au contraire qui s’assimile à une assimilation pure et simple.

  2. andré dit :

    Les anglais comme les français et autres font semblant d’être intransigeants sur ces problèmes d’immigration mais les chiffres rattrapent les belles paroles et aucune efficacité en vue….l’ hôtel restaurant est ouvert 24/24h !

  3. patphil dit :

    là bas comme partout en europe, la main d’oeuvre bon marché tue nos travailleurs

ARTICLES EN LIEN OU SIMILAIRES

Immigration, International

Royaume-Uni. L’expulsion des clandestins vers le Rwanda enfin validée par le Parlement

Découvrir l'article

Politique

Royaume-Uni : Les hommes ne seront plus obligés de serrer la main aux femmes lors de la cérémonie de naturalisation à Westminster (Mais pourquoi donc ?)

Découvrir l'article

A La Une, Ensauvagement, Sociétal

JO 2024. Des hôtels parisiens très loin d’afficher complets…

Découvrir l'article

International

Guerre ethnique et religieuse entre gangs dans les prisons les plus dures du Royaume-Uni

Découvrir l'article

Immigration, International

Rwanda. Devant accueillir les clandestins expulsés par Londres, une partie des logements vendus à des locaux [Vidéo]

Découvrir l'article

International

Un délinquant sexuel afghan ne sera pas expulsé du Royaume-Uni par crainte de “maltraitance” lors de son retour au pays

Découvrir l'article

A La Une, International

Bloqueurs de puberté, conséquences du changement de sexe, enfants cobayes et victimes…Un rapport médical choc sur le genre fait scandale au Royaume-Uni

Découvrir l'article

A La Une, Economie

L’Europe, le Royaume-Uni et l’héritage du Brexit : Entretien avec David Frost

Découvrir l'article

A La Une, International

Royaume-Uni. « Le Parti conservateur a un grave problème ». Entretien avec Robin Harris

Découvrir l'article

International

Royaume-Uni. Farage demande au gouvernement de publier les statistiques complètes sur les crimes commis par les migrants

Découvrir l'article

PARTICIPEZ AU COMBAT POUR LA RÉINFORMATION !

Faites un don et soutenez la diversité journalistique.

Nous utilisons des cookies pour vous garantir la meilleure expérience sur Breizh Info. Si vous continuez à utiliser le site, nous supposerons que vous êtes d'accord.

Clicky